Jack et la mécanique du coeur de Mathias Malzieu et Stéphane Berla avec les voix de Mathias Malzieu, Olivia Ruiz et Jean Rochefort Synopsis : Édimbourg 1874. Jack naît le jour le plus froid du monde et son cœur en reste gelé. Le Docteur Madeleine le sauve en remplaçant son cœur défectueux par une horloge mécanique. Il survivra avec ce bricolage magique à condition de respecter 3 lois: premièrement ne pas toucher à ses aiguilles, deuxièmement maîtriser sa colère et surtout ne jamais Ô grand jamais, tomber amoureux. Sa rencontre avec Miss Acacia, une petite chanteuse de rue, va précipiter la cadence de ses aiguilles. Prêt à tout pour la retrouver, Jack se lance tel un Don Quichotte dans une quête amoureuse qui le mènera des lochs écossais, à Paris jusqu'aux portes de l'Andalousie.D'après le livre du même nom de Mathias Malzieu, membre du groupe Dionysos. Le livre avait déjà donné lieu à un album de Dionysos, également intitulé La Mécanique du Cœur.L'avis de Première : Après son roman La Mécanique du coeur et l’album sur le même thème composé par son groupe Dionysos, Mathias Malzieu décline cette fois son histoire en dessin animé, coréalisé avec StéphaneBerla. Dans une esthétique 3D nourrie d’influences diverses, du romantisme macabre de Tim Burton à la fantaisie présurréaliste de Georges Méliès (pionnier des effets spéciaux au cinéma qui apparaît d’ailleurs dans le film), en passant par le western et le slam, cette fable musicale nous raconte l’histoire d’un coeur en hiver surpris par l’amour. Malzieu l’hommeorchestre ne manque pas de belles idées (on aime particulièrement le train-accordéon, Jack l’Éventreur doublé par le fantôme de Bashung ou l’escalade de flocons), mais malgré un rythme endiablé, sa petite mécanique poétique manque d’incarnation.Bande-annonce :American Bluff de David O. Russell avec Christian Bale, Bradley Cooper, Amy AdamsJennifer Lawrence  Synopsis : Entre fiction et réalité, American Bluff nous plonge dans l’univers fascinant de l’un des plus extraordinaires scandales qui ait secoué l’Amérique dans les années 70.Un escroc particulièrement brillant, Irving Rosenfeld, et sa belle complice, Sydney Prosser, se retrouvent obligés par un agent du FBI, Richie DiMaso, de nager dans les eaux troubles de la mafia et du pouvoir pour piéger un homme politique corrompu, Carmine Polito. Le piège est risqué, d’autant que l’imprévisible épouse d’Irving, Rosalyn, pourrait bien tous les conduire à leur perte.D'après une histoire vraie.Le film est nommé aux Bafta dans les catégories Meilleur Film, Meilleur Réalisateur, Meilleur scénario original, Meilleur Acteur (Christian Bale), Meilleure Actrice (Amy Adams), Meilleur Acteur dans un second rôle (Bradley Cooper), Meilleure Actrice dans un second rôle (Jennifer Lawrence), Meilleur directeur artistique, Meilleurs costumes, Meilleurs maquillages.Le film est nommé aux Oscars dans les catégories Meilleur Film, Meilleur Réalisateur, Meilleur scénario original, Meilleur Acteur (Christian Bale), Meilleure Actrice (Amy Adams), Meilleur Acteur dans un second rôle (Bradley Cooper), Meilleure Actrice dans un second rôle (Jennifer Lawrence), Meilleure direction artistique, Meilleur montage, Meilleurs costumes.Les avis de la rédaction sont partagésPour : Vous trouviez que Christian Bale en faisait des tonnes en boxeur accro au crack dans Fighter ? Que le sac-poubelle de Bradley Cooper dans Happiness Therapy était un accessoire de jogging légèrement too much ? Attendez un peu de voir la dégaine du casting d’American Bluff… Pas de doute, on est chez David O. Russell, un homme qui estime que, pour atteindre une certaine forme de vérité émotionnelle, il vaut mieux en faire trop que pas assez. Comme proposer à ses acteurs de porter des moumoutes invraisemblables, par exemple, pour mieux les mettre à nu. Et avec l’affaire Abscam, il a trouvé le sujet idéal pour ses envies de fiction braillarde et outrancière. À la base, il y a donc un très complexe scandale politico-judiciaire des années 70 dont on comprend très vite que Russell se contrefout. Le background historique n’est qu’un prétexte pour délirer sur les protagonistes de l’affaire, tous escrocs et menteurs à des degrés divers (politiciens corrompus, agents du FBI infiltrés, arnaqueurs de tout poil), dont le réalisateur a décidé de faire les porte-parole de ses considérations sur la vie, le couple, le bonheur, les chagrins d’amour et les voyous au coeur tendre. Ça a l’air idiot dit comme ça mais, de la même manière que Happiness Therapy était un plaidoyer pour les happy ends au cinéma, American Bluff s’empare de thématiques a priori atrocement fleur bleue pour démontrer qu’elles ne sont pas condamnées à tapisser des romcoms lénifiantes mais qu’elles peuvent aussi fournir la matière d’un cinéma clinquant, roublard, exubérant et incroyablement sexy. Comme un film d’arnaques dont on aurait ravalé la façade pour le transformer en étude de caractères pétaradante. Bluffant ? C’est le mot, oui. Contre : Et il y eut Happiness Therapy. Ce petit film roudoudou, « dramédie » dysfonctionnelle qui voyait deux personnages se battre avec leurs névroses, ressemblait à une rédemption. Si, jusque-là, David O. Russell nous gavait avec ses audaces poseuses et ses fables existentialistes gonflantes, on s’était pris à aimer le réalisateur et ses gentilles créatures. Mais American Bluff remet les compteurs à zéro et rappelle que le cinéaste ne pratique qu’un art artificiel et cynique, dans lequel fusionnent son arrogance, sa volonté de frime arty et les habitudes hyperconformistes du mainstream. En clair, l’épate racoleuse avec la banalité de Hollywood. Tout est dit dans sa scène d’intro, flash-back monstre qui n’a d’autre but que d’étaler sa virtuosité technique et d’humilier dès le départ ses personnages. Racontant une escroquerie 70’s pour mieux gonfler sa galerie de dingues dépressifs, American Bluff est une comédie d’arnaque philosophante et rétro avec un casting surpeuplé (Christian Bale, Amy Adams, Jennifer Lawrence, Bradley Cooper, Robert De Niro, etc.). On y trouve la femme trompée, l’amoureuse au grand coeur, le bateleur touchant, la cible émouvante... qui se débattent dans des affres existentielles de moins en moins stimulantes. Le problème, c’est que ce cinéma de personnages nécessite au fond un peu de sincérité, un peu de vie. Chez O. Russell, tout est faux, surfabriqué et figé dans une esthétique vintage et toc. Privé de chair, sans âme, le ping-pong léthargique des comédiens bredouille et se révèle incapable de répandre un peu de magie. Ce Bluff américain se révèle aussi excitant qu’une reprise des Stones à l’ocarina. Bande-annonce :  RoboCop de José Padilha avec Joel KinnamanGary OldmanMichael Keaton... Synopsis : Après avoir bâti sa fortune grâce à des drones militaires, la multinationale OmniCorp vise désormais un nouveau marché : ils veulent introduire les robots dans la vie quotidienne. Lorsque Alex Murphy, excellent policier, père et mari modèle, est presque tué dans l’exercice de ses fonctions, c’est l’occasion rêvée... OmniCorp le choisit pour en faire son premier « RoboCop », un prototype mi-homme mi- robot. Bientôt, il y aura des RoboCops partout, dans chaque ville – ce qui garantira une fortune pour les actionnaires de la société. Mais ils ont oublié une chose : à l’intérieur de la machine, il y a un homme.D'après le film de 1987.L'avis de Première : Que reste-t-il de RoboCop en 2014 ? C’est au fond la question que se posent Padilha et ses spectateurs avec ce drôle de remake. Alors que Verhoeven signait à la fin des 80’s une fable satirique, ultra violente et jouissive, sur le délire sécuritaire des américains et leur folie christique, Padilha part dans des considérations existentielles (l’homme face à la machine, la famille, l'humanité) et socio-éco (la mondialisation c’est mal). Quelques scènes montrent bien que le brésilien n’a rien perdu de sa superbe depuis le formidable Tropa de Elite – comme cette attaque d’un labo de drogue en night vision. Mais en délaissant l’ironie, en jouant la carte du premier degré et de l’émotion, Padilha perd au fond la niaque qui faisait la force de l’original et rejoint la cohorte des récents remakes de Verhoeven. Le Hollandais violent est décidément le cinéaste le moins soluble dans le Hollywood des années 2010…Bande-annonce :    Voir les autres sorties ciné de la semaine ici