Cette semaine au cinéma, Martin Scorsese s’essaye au film pour enfants, Tom Cruise reprend du service pour une nouvelle mission et Benoit Magimel doit élever seul ses deux gosses.Choix numéro 1 : Hugo Cabret, de Martin Scorsese, avec Asa Butterfield, Sacha Baron Cohen, Ben KingsleySynopsis : Dans le Paris des années 30, le jeune Hugo est un orphelin de douze ans qui vit dans une gare. Son passé est un mystère et son destin une énigme. De son père, il ne lui reste qu’un étrange automate dont il cherche la clé - en forme de cœur - qui pourrait le faire fonctionner. En rencontrant Isabelle, il a peut-être trouvé la clé, mais ce n’est que le début de l’aventure…L’avis de Première : Hugo Cabret est simplement le film le plus réussi de Martin Scorsese depuis Casino. L’invitation à l’émerveillement à travers la découverte par un jeune garçon mélancolique du secret d’un vieil homme marqué par son temps. Pour le cinéaste du sang et de la violence, c’est un nouveau départ à tous les points de vue : premier film sans DiCaprio depuis 10 ans, premier film en 3D, premier film pour enfants. C’est aussi la première fois qu’il se révèle aussi optimiste et émouvant, sans rien renier de son identité. L’histoire a beau être adaptée du roman graphique de Brian Selznick, Hugo Cabret est un film extrêmement personnel. (…) Même s’il débute dans le registre du conte fantastique, Scorsese enfonce allégrement tous ceux qui n’ont fait que ça (Gilliam et Jeunet vont devoir s’incliner, même Tim Burton). Surtout, en s’essayant pour la première fois à la 3D, il ouvre tellement de portes qu’il donne l’impression d’avoir inventé le procédé. La 3D d’Hugo Cabret est sans aucun doute la plus belle, la plus inventive et la plus justifiée depuis Avatar.Bande-annonce : Choix numéro 2 : Mission : Impossible, le protocole fantôme, de Brad Bird, avec Tom Cruise, Simon Pegg, Ving RhamesSynopsis : Impliquée dans l'attentat terroriste du Kremlin, l'agence Mission Impossible (IMF) est totalement discréditée. Tandis que le président lance l'opération "Protocole Fantôme", Ethan Hunt, privé de ressources et de renfort, doit trouver le moyen de blanchir l'agence et de déjouer toute nouvelle tentative d'attentat. Mais pour compliquer encore la situation, l'agent doit s'engager dans cette mission avec une équipe de fugitifs d'IMF dont il n'a pas bien cerné les motivations…L’avis de Première : Après De Palma, John Woo et J.J. Abrams, Tom Cruise épingle donc un nouveau Pygmalion de luxe au tableau de chasse de la franchise Mission : Impossible, en la personne de Brad Bird, l’homme derrière Les Indestructibles et Ratatouille, génie réputé pour son sens de l’action bouillonnant, virtuose, et sa compréhension intime des grandes mythologies pop. Aux commandes de ce quatrième opus, Bird livre donc un film d’action… euh… bouillonnant, virtuose, et innervé par une compréhension intime des grandes mythologies pop. Logique. Soit le meilleur épisode de la saga depuis le chef-d’œuvre inaugural de De Palma, un actionner dingo bourré de scènes d’anthologie qui remplirait à elles seules un Top 5 2011 (l’évasion-cartoon de la prison, la poursuite à l’aveugle dans la tempête de sable, l’ascension de la Burj Khalifa… faites votre choix), auquel il ne manque qu’un poil de hauteur de vue théorique – et un McGuffin moins moisi – pour prétendre à la première marche du podium. Mais le plus beau dans l’affaire, c’est Tom Cruise himself, déchaîné, magnétique et iconique comme il ne l’avait plus été depuis les années Spielberg/Michael Mann, très conscient (et manifestement ravi) d’opérer ici un come-back triomphal. « L’échec n’est qu’une répétition pour le succès », philosophe l’agent Ethan Hunt entre deux séquences de haute voltige vertigineuse. Aucun doute qu’à ce moment-là, c’est d’abord de lui dont parle Tom Cruise. De lui, et de son statut de movie-star la plus inoxydable de la planète.Bande-annonce : Choix numéro 3 : Des vents contraires, de Jalil Lespert, avec Benoit Magimel, Antoine Duléry, Isabelle Carré…Synopsis : La vie de Paul bascule le jour où sa femme Sarah disparait subitement. Après une année de recherches infructueuses, Paul est un homme brisé, rongé par le doute et la culpabilité. Sa dernière chance est peut être de tout reprendre à zéro : déménager avec ses 2 enfants à Saint-Malo, la ville où il a grandit. Mais des rencontres inattendues vont donner à ce nouveau départ une tournure qu’il n’imaginait pas.L’avis de Première : Malles sous les yeux, bedaine travaillée au houblon, Benoît Magimel a la barbe des mauvais jours. Il faut le voir s’accrocher égoïstement à ses gosses comme à d’improbables bouées de sauvetage. Les gamins, eux, acceptent tacitement cette relation, rongés par le chagrin et peu pressés d’en découdre avec le monde des adultes. Ces échanges, si bien décrits dans le roman d’Olivier Adam, ont magnifiquement passé l’écueil de la transposition à l’écran. Ils constituent le moteur d’un film qui, lorsqu’il s’en éloigne, se retrouve un peu les bras ballants, s’attachant à un personnage par-ci, développant une sous-intrigue par-là. Reste la description déchirante d’une histoire d’amour entre un père et ses enfants. Un rayon de lumière sous un ciel d’orage.Bande-annonce :