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Le Vourdalak

Dans les abîmes d’une forêt, un marquis trouve refuge chez une famille vivant sous le joug de son patriarche, Gorcha, devenu créature vampirique. Adaptation de la nouvelle d’Alexis Tolstoï, certains trouveront un charme à cette ambiance crépusculaire. Mais les performances désuètes et les costumes discordants rendent le film risible, et la théâtralité accrue laisse rapidement place au malaise...

Lucie Chiquer
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Un pont au- dessus de l'océan

Deux cultures autochtones face à face. L’une imprègne les plaines osages d’Oklahoma. L’autre, les pics d’Occitanie. Deux femmes, Isabelle (l’occitane chez les Osages) et Chelsea (l’Osage chez les occitans), posées en terre opposée, racontent leurs rites. On se balade avec elles dans les paysages mordorés, l’histoire de ces deux contrées, étonnamment reliées et leur combat pour préserver leur langue. Mais la réalisation reste trop classique, avec une accumulation de face caméra pédago et statiques.

Estelle Aubin

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Sissi & moi

70 ans après le film qui lança Romy Schneider, Sissi, continue à inspirer les cinéastes. Après Corsage porté par Vicky Krieps, Frauke Finsterwalder entreprend de dépoussiérer l’image de la jeune monarque obéissante, tant par la forme (les anachronismes musicaux façon Marie- Antoinette) que sur le fond en se concentrant sur la dernière partie de sa vie et sa relation singulière en mode domination- soumission avec son ultime dame de compagnie.

Thierry Chèze
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Saw X

Bon, on en était où dans la saga Saw ? Pas besoin de réviser pour le dixième film puisqu’il se glisse chronologiquement entre le premier et le deuxième. Pourquoi ? Mais pour refaire un Saw à l’ancienne, voyons, où Jigsaw torture des gens qui le méritent vaguement dans des pièges réellement complètement tordus (ce n’est pas nécessairement un compliment : on nage en plein délire).

Sylvestre Picard
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The Pod Generation

À l’heure où le débat sur les dérives de l’intelligence artificielle bat son plein, Sophie Barthes décide de pousser la réflexion à son paroxysme : les avancées technologiques sont-elles synonymes de destruction de l’ordre naturel ? Dans un futur (très) proche où numérisation et marchandisation excessives sont de mise, ce conflit moral est incarné par un couple, Rachel et Alvy, dont l’avis diverge alors qu’ils optent pour une grossesse artificielle extra-utérine dans un POD, une sorte d’œuf interactif.

Lucie Chiquer
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Katak, le brave beluga

C’est une fable animée classique (un jeune béluga est moqué pour sa différence physique et doit prouver qu’il est comme les autres, etc.), avec sa team de sympathiques animaux parlant (mention spéciale à Cyrano l’hippocampe)… Tout cela est bel et bon (et nous vient du Canada), mais qu’est-ce qui fait sortir Katak du lot ?

Sylvestre Picard
Chambre 999 affiche
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Chambre 999

L’arbre jadis debout est désormais couché. Cet arbre, Wim Wenders le filmait il y a quarante ans sur le bord d’une autoroute qui le menait au Festival de Cannes. Il l’avait placé en préambule de son documentaire, Chambre 666, qui s’interrogeait sur l’avenir du cinéma. Godard, Spielberg, Antonioni… s’étaient placés, seuls, devant l’objectif pour tenter d’y répondre. 1982 – 2022, Lubna Playoust reprend le flambeau avec Chambre 999. L’arbre en préambule a donc été déracinée, métaphorisant un déclin.

Thomas Baurez
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Années en parenthèses

Il y a trois ans, le Covid-19 bousculait nos vies. Les ébranlait plutôt. La réalisatrice canadienne Hejer Charf, confinée à Montréal, a rassemblé des témoignages (plus d’une cinquantaine), images, sons, voix, âges, paysages, objets de ces deux « années entre parenthèses ». En ressort un patchwork inédit, politique, prolifique, venu d’ici et d’ailleurs. Mélancolique aussi. Un regard dans le rétro nécessaire et ultra-poétique, mais qui se heurte à une mise en scène bien trop convenue.

Estelle Aubin

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Déménagement

En concurrence frontale avec le Sonatine de Takeshi Kitano présenté lui-aussi dans la Section Un Certain Regard du Festival de Cannes au mois de mai 1993, ce Déménagement de Shinji Sômai s’est fait suffisamment discret pour ne pas trouver de distributeur en France. Trente ans plus tard, le voilà qui apparaît enfin. Preuve de la qualité supérieure de l’ouvrage, le temps n’a eu aucune prise sur lui. Mieux, cette actualité - même différée - renforce son statut d’œuvre essentielle et totalement synchrone.

Thomas Baurez
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Le Syndrome des amours passées

Après avoir tout essayé pour faire un enfant, Rémy et Sandra se tournent vers un nouveau docteur qui leur diagnostique le poétique « syndrome des amours passées ». Il leur faudra donc coucher avec tous leurs ex respectifs pour espérer devenir parents. Sur ce postulat absurde et déjanté, le jeune couple embrasse différentes remises en question contemporaines de l’amour : pourquoi ce désir d’enfant ? pourquoi le nombre d’ex de Sandra embarrasse Rémy ? Pourquoi est-elle gênée à son tour lorsqu’il se lance pleinement dans la mission ?

GALERIE
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The Old Oak

Pour son nouveau film, Ken Loach a choisi de remonter - légèrement - le temps. Cap sur 2016 dans un village du Nord- est de l’Angleterre, ex- cité minière gangrénée par un chômage massif où l’arrivée de réfugiés syriens va créer des tensions dans une population de plus en plus paupérisée. Et le réalisateur du Vent se lève fait du pub local (le Old Oak qui lui donne son titre) et de son patron, tendre et usé, via son amitié avec une Syrienne férue de photographie la colonne vertébrale de son nouveau film à l’humanité qui vous serre le cœur. A 87 ans, Loach ne désarme pas.

Thierry Chèze
Second tour - affiche
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Second tour

Après le triomphe d’Adieu les cons, qui marquait pour lui une forme d’aboutissement artistique, Albert Dupontel ne change pas de braquet, ni de registre, et revient avec une nouvelle fable speedée et sentimentale. Une traversée en roue libre de la France déprimée et éco-anxieuse des années 2020.

Frédéric Foubert
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Une femme sur le toit

Mirka est une femme sans histoire. Un matin, la sexagénaire décide de braquer une banque avec un opinel en s’excusant presque. L'opération capote. Elle est vite rattrapée par les policiers. La crise existentielle de cette vieille femme, filmée à grands coups de plans poussifs et surexposés, n’aura jamais vraiment d’explication. C’était pourtant le sujet du film. Anna Jadowska semble être passée à côté.

Emma Poesy

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Un prince

C’est avec beaucoup de culot, quelques plans fixes et les voix off de Matthieu Amalric, Françoise Lebrun ou encore Grégory Gadebois, que Pierre Creton propose de raconter la vie sexuelle et professionnelle de Pierre-Joseph, depuis ses 16 ans où en intégrant un centre de formation pour devenir jardinier, il a fait la rencontre de Françoise, Alberto et Adrien, qui chacun à leur manière, laisseront une trace chez lui, en lui.

Les Trolls 3 affiche
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Les Trolls 3

Pour ce troisième volet, la franchise place le passé de Justin Timberlake au centre d’une intrigue meta liée à sa propre vie : son personnage aux cheveux ébouriffés recrée le boysband qu’il formait vingt ans plus tôt avec ses frères. Tiens, ça tombe bien, les N'SYNC font aussi leur retour spécialement pour l’occasion. Très bon coup de com, certes, mais qui ne rattrapera pas une narration à base de rancœurs familiales qui ne tient pas sur la longueur. D’autres personnages sortiront également de nulle part pour s’unir contre les alter ego de Sharpay et Ryan Evans dans High School Musical.

Sarah Deslandes
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En bonne compagnie

En bonne compagnie raconte l’été 1977 d’une ado qui se bat pour le droit à l’avortement et les femmes dans le Pays basque espagnol. Silvia Munt (Afectados (rester debout)) y met en scène des injustices, des élans sororaux, répète la nécessité de la lutte. Mais hélas son film raconte plus qu’il n’interroge et peine à faire naître une réelle originalité. Proche du récent Annie Colère avec Laure Calamy mais sans l’intensité.

Estelle Aubin

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Anselm

Nicholas Ray, Pina Bausch, Yohji Yamamoto, Sebastiao Salgado… Les portraits d'artistes sont l'un des fils rouges de la filmographie de Wim Wenders. Quelques semaines avant la sortie de sa prochaine fiction, Perfect Days, il livre ce documentaire consacré à son compatriote Anselm Kiefer. Le plasticien est filmé dans ses vastes ateliers, travaillant à ses œuvres monumentales, qui interrogent les ruines, le néant et la mauvaise conscience allemande. Ses outils ?

Frédéric Foubert
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La Comédie humaine

Un nouveau Kôji Fukada ? Oui et non. Car bien qu’inédit en France, cette Comédie humaine, remonte à 2008, bien avant donc qu’il se fasse connaître du public français avec Au revoir l’été, Harmonium ou Fuis moi je suis/ Suis moi je te fuis. A cette occasion, le cinéaste, issu d’une formation littéraire, adaptait pour la deuxième fois (après son court métrage d’animation La Grenadière en 2005) une œuvre d’Honoré de Balzac.

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Linda veut du poulet !

« Linda veut du poulet ! » Très joli titre qui sonne comme une sommation. Et c’est un peu le cas : Paulette a injustement puni sa fille Linda, et pour accepter les excuses de sa mère, la gamine lui intime de cuisiner la recette de poulet aux poivrons de son défunt père. Mais une grève nationale met la France à l’arrêt, et les magasins sont désespérément fermés.

François Léger
Une Année difficile affiche
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Une année difficile

Éric Toledano et Olivier Nakache n’avaient pas sorti de film depuis Hors normes en 2019 et s’étaient pleinement consacrés à la série En thérapie. En revenant au cinéma, ils prolongent leur portrait du monde de l’après-confinement et assument un ton de satire sociale. Soit l’histoire de deux hommes surendettés qui croisent la route de militants écologistes luttant contre la crise climatique.

Damien Leblanc
Affiche de Killers of the Flower Moon, de Martin Scorsese
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Killers of the flower moon

Même s'il a beaucoup voyagé au cours d'une carrière qui s'étend désormais sur sept décennies (de la Judée de La Dernière Tentation du Christ au Japon de Silence), le New-Yorkais Martin Scorsese s'est finalement assez peu aventuré au cœur du territoire américain. Il y a eu les virées sudistes de Bertha Boxcar et d'Alice n'est plus ici, dans les lointaines seventies. Et le Nevada de Casino, bien sûr, même si Las Vegas n'était en réalité qu'une excroissance mafieuse érigée au milieu du désert, un Disneyland du crime organisé.

Frédéric Foubert
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L'Exorciste- Dévotion

A la sortie de L’Exorciste du Vatican, rigolo one man show de Russell Crowe en curé paillard, on se disait que le sous-genre "film d’exorcisme" était l’un des sous-genres de film à ne jamais évoluer, à toujours mettre en scène les mêmes trucs sans guère de variation.

Sylvestre Picard
GALERIE
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Love it was not

Les femmes sont des sauveuses. Elles se sauvent, sauvent celles qui les entourent, se font sauver, etc. Love it was not brosse le portrait d’une femme, Helena Citron, par d’autres femmes. Celles qu’elle a sauvées pendant la Seconde Guerre mondiale et celles qui l'ont sauvée. Helena était l’une des premières femmes envoyées dans le brasier d'Auschwitz, dans les années 40. Là-bas, elle est tombée amoureuse d’un officier SS, Franz Wunsch. Lui aussi l’a aimée, aidée. Il lui a évité le bûcher, tendu une couverture, a secouru sa sœur (mais pas ses deux neveux).

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Vicenta B.

Tout commence par un au revoir, celui d’une mère à son fils. Face à une solitude qu’elle peine à supporter, Vincenta, liseuse de cartes, perd son don de voyance. Dans les rues fiévreuses de La Havane, une seule question résonne : est-elle autre chose qu’une mère ? Mais la crise n’arrive jamais, le personnage d’abord captivant est figé dans un scénario monotone, indécis quant à la direction qu’il doit prendre et le film se délite peu à peu.

Lucie Chiquer
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Le Ravissement

Notons d’emblée la pertinence et la beauté du titre d’inspiration durassienne, qui suggère à la fois une forme de béatitude et une action violente visant à s’emparer d’une chose ou d’un être. Cette dualité pourrait bien être le sujet même du film, premier long-métrage d’Iris Kaltenbäck, qui voit Lydia (Hafsia Herzi), sage-femme d’une douceur exemplaire, prise dans une spirale dangereuse. On adhère moins, en revanche, au choix du point de vue du récit, celui du petit ami (Alexis Manenti), accompagné d’une voix-off censée nous préparer à l’inéluctable.

Thomas Baurez
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La Pat'Patrouille- La Super patrouille- Le film

Une (petite) météorite s'écrase sur Aventureville, et les cristaux qu'elle contient vont donner aux héros de la Pat' Patrouille des super-pouvoirs (feu, eau, télékinésie...). Sauf qu'une « savante zinzin » obsédée par les météorites rêve de s'en emparer... Suite à l'énorme carton du premier film en 2021(1,4 million d'entrées en France), il faut se faire une raison : on aura un Pat' Patrouille sur grand écran tous les deux ans -pour le plus grand bonheur des exploitants de multiplexes puisque la « cible » du film, comme on dit, est la famille avec enfants en bas âge.

Sylvestre Picard
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Nina et le secret du hérisson

Nina, petite fille rêveuse, est témoin d’une dure réalité : son père se retrouve au chômage et perd le goût de vivre. Fougueuse, elle se met en tête de braquer l’usine où un butin serait planqué. Mais à l’inverse de Phantom Boy des mêmes réalisateurs, ce polar pour enfants pas désagréable lasse cependant par son rythme répétitif. Et le hérisson, dans tout ça ? Il n’a d’intérêt que sa présence dans le titre et ne sert pas à l’histoire. Frustrant.

Lucie Chiquer
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Marie-TLine et son juge

Une jeune serveuse enjouée bien que dans la dèche et un juge d’instruction dépressif dont elle devient la chauffeuse. En adaptant Changer le sens des rivières de Muriel Magellan, Améris orchestre un choc de personnalités et de classes en faisant se rencontrer puis se rapprocher deux personnes qui n’auraient jamais dû se croiser. S’emparer, comme ici, de la question du déterminisme social par le prisme d’une fable enveloppante, c’est courir le risque de vite verser dans la mièvrerie.

Thierry Chèze
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Mal viver

Deux films comme deux faces d’une même pièce. Le champ et le contre- champ de la même histoire avec les mêmes protagonistes qu’on peut découvrir dans n’importe quel ordre, construisant un puzzle complexe à suivre mais d’où émane une puissance sourde qui finit par balayer tout sur son passage. L’action se déroule dans un hôtel portugais, tenu par les femmes d’une même famille.

Thierry Chèze
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Lost country

Il y a la révolution collective. Et celle intime (serait-ce l’adolescence ?). Stefan a 15 printemps dans la Serbie de 1996. Il est collégien et fils de madame la porte-parole du gouvernement serbe. Sauf que la lutte est en marche là-bas. Le régime criminel de Slobodan Milošević, rudoyé par des manifestations étudiantes contre le trucage des élections, vit ses dernières heures. Stefan oscille. Entre mère et patrie. Que faire de soi ? De ses géniteurs écrasants, de ses élans rebelles et fraternels, du monde extérieur ? Stefan commence par bachoter.