Choix n°1 : Hunger Games : L'embrasement, de Francis Lawrence, avec Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson...Synopsis : Katniss Everdeen est rentrée chez elle saine et sauve après avoir remporté la 74e édition des Hunger Games avec son partenaire Peeta Mellark.Puisqu’ils ont gagné, ils sont obligés de laisser une fois de plus leur famille et leurs amis pour partir faire la Tournée de la victoire dans tous les districts. Au fil de son voyage, Katniss sent que la révolte gronde, mais le Capitole exerce toujours un contrôle absolu sur les districts tandis que le président Snow prépare la 75e édition des Hunger Games, les Jeux de l’Expiation – une compétition qui pourrait changer Panem à jamais. Deuxième volet de la franchise Hunger Games.Adaptation du roman de Suzanne Collins, Hunger Games : L’EmbrasementL'avis de Première : En changeant de réalisateur, Gary Ross ayant cédé sa place à Francis Lawrence, ce second opus d’Hunger Games bénéficie d’une réalisation plus posée : la shaky cam illisible disparaît au profit d’une mise en scène plus classique certes mais également plus cinématographique. Et cette ouverture de l’image va de pair avec une ouverture scénaristique. Moins centré sur Katniss, qui reste le sujet principal, l’enjeu s’étend et prend une dimension politique. Et c’est sûrement ce qui fait la force de L’Embrasement : une réflexion simple et intelligente sur l’influence de la symbolique et sur l’exercice du pouvoir totalitaire. (lire la suite ici)Bande-annonce : Choix n°2 : La Marche de Nabil Ben Yadir, avec Jamel Debouzze, Charlotte Le Bon...Synopsis : En 1983, dans une France en proie à l'intolérance et aux actes de violence raciale, trois jeunes adolescents et le curé des Minguettes lancent une grande Marche pacifique pour l'égalité et contre le racisme, de plus de 1000 km entre Marseille et Paris. Malgré les difficultés et les résistances rencontrées, leur mouvement va faire naître un véritable élan d'espoir à la manière de Gandhi et Martin Luther King. Ils uniront à leur arrivée plus de 100 000 personnes venues de tous horizons, et donneront à la France son nouveau visage.D'après l'oeuvre de Christian DelormeL'avis de Première : Ils furent accueillis dans la capitale par plus de cent mille personnes, mobilisation aussi colossale qu’inattendue qui poussa notamment François Mitterrand à prolonger jusqu’à dix ans la durée de validité des cartes de séjour délivrées aux résidents étrangers sur le sol français. On frémit à l’idée des tombereaux de démagogie, de lieux communs et de banalités esthétiques qu’un sujet aussi exemplaire et fédérateur aurait pu susciter s’il avait été traité par des mains moins expertes. Heureusement, ici, un vrai cinéaste est aux commandes. Déjà auteur du formidable Barons en 2010, le Belge Nabil Ben Yadir met à profit toute sa science des histoires de groupes, du découpage à contretemps, de l’envolée épique et de l’inventivité narrative pour traduire la noblesse de cet événement fondateur. Une réussite.Bande-annonce : Choix n°3 : The Immigrant de James Gray, avec Marion Cotillard, Joaquin Phoenix...Synopsis : 1921. Ewa et sa sœur Magda quittent leur Pologne natale pour la terre promise, New York. Arrivées à Ellis Island, Magda, atteinte de tuberculose, est placée en quarantaine. Ewa, seule et désemparée, tombe dans les filets de Bruno, un souteneur sans scrupules. Pour sauver sa sœur, elle est prête à tous les sacrifices et se livre, résignée, à la prostitution. L’arrivée d’Orlando, illusionniste et cousin de Bruno, lui redonne confiance et l'espoir de jours meilleurs. Mais c'est sans compter sur la jalousie de Bruno...L'avis de Première : James Gray avait déjà utilisé des éléments de mélodrame auparavant, mais jamais autant que dans ce dernier film qui pousse à fond tous les curseurs de l’émotion pour raconter l’interdépendance tragique d’une immigrante polonaise et d’un manipulateur invétéré. Dans un New York hivernal et confiné (magnifiquement rendu par la photo de Darius Khondji), Ewa est comme un poisson hors de l’eau. C’est une étrangère en milieu hostile à laquelle Marion Cotillard apporte ce qu’il faut de dureté et de vulnérabilité. Et si Bruno (Joaquin Phoenix, en mode Brando) profite de cette faiblesse, lui-même est plus lié qu’il ne le voudrait à sa protégée. Avec une virtuosité impressionnante, le réalisateur révèle progressivement la nature perverse de cette relation qui n’ose dire son nom. De même que la prostitution est déguisée sous les apparences de la pantomime et du théâtre de rue, chacun ment ou joue un rôle, jusqu’à ce que les masques tombent. Une scène cruciale et bouleversante, qui voit Bruno espionner Ewa en train de se confesser, souligne cette valeur très catholique du pardon, qui veut qu’aucun crime, aussi odieux soit-il, ne prive son auteur du droit au rachat. Malgré ses actes, Bruno reste touchant jusque dans sa nature. C’est un salaud doté d’une conscience morale et le remords qui le ronge lui tient lieu de châtiment. Cette fable sur la chute et la possibilité d’une rédemption s’achève sur un inoubliable dernier plan merveilleux d’ambivalence.Bande-annonce : Les autres sorties de la semaine sont ici