Une affaire de détails
Warner

Souffrant de la comparaison avec Seven mais d'une ambiguïté et d'une amoralité réjouissantes, le nouveau John Lee Hancock arrive ce week-end en clair à la télévision.

C'est au début des années 90 pendant qu’il terminait le scénario d'Un monde parfait que John Lee Hancock a écrit Une affaire de détails. Un thriller où deux flics aux méthodes opposées doivent faire équipe contre un tueur en série. Sorti au cinéma au printemps 2021, le film est programmé ce dimanche en clair sur TF1, mais en deuxième partie de soirée : juste avant, place à Kev Adams dans Maison de retraite.

Voiic notre critique de ce thriller mené par Denzel Washington et Jared Leto.

Trente ans sont passés, Hancock a signé huit films (dont The Blind side et Dans l'ombre de Mary) avant donc de porter à l'écran ce scénario qui se déroule toujours dans les années 90. Une bonne idée ? Spontanément, on aurait envie de répondre par la négative. Avec son duo de détectives mal assortis et sa figure de serial killer manipulateur, Une affaire de détails évoque directement Seven et Zodiac, auprès desquels il fait pâle figure.

Pourtant, si l'on passe outre cette comparaison, Une affaire de détails ne manque pas d'atouts : la tension qu'il sait créer mais surtout Denzel Washington une fois encore impressionnant en flic qui, brisé par une enquête qu'il fut incapable de résoudre, voit dans la traque de ce tueur en série aux agissements proches de celui sur lequel il n'a pu mettre la main un moyen de prendre sa revanche et sauver le passé. Face à lui, Rami Malek (qui joue son partenaire) fait d'ailleurs pâle figure. Et puis il y a ce scénario moins limpide qu'il n'y paraît. Notamment autour de la figure de celui qui semble un coupable bien trop idéal (Jared Leto comme toujours à l’aise comme un poisson dans l'eau dans ce type de rôle borderline) pour l'être réellement. Fuyant le spectaculaire, mené avec maîtrise, Une affaire de détails s'amuse à empiler les doutes quand il ne semble montrer que des certitudes jusqu'à un épilogue retors que son classicisme apparent ne laissait pas deviner.


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