Affiches Films à l'affiche semaine du 21 mai 2025
Paramount/ Diaphana/ StudioCanal

Ce qu’il faut voir en salles

L’ÉVÉNEMENT
MISSION : IMPOSSIBLE- THE FINAL RECKONING ★★☆☆☆

De Christopher McQuarrie

L’essentiel

Malgré quelques morceaux de bravoure ahurissants, la franchise portée par Tom Cruise atteint ses limites dans ce huitième épisode, trop long et boursouflé.

Deuxième volet d’un diptyque entamé avec Dead Reckoning,  The Final Reckoning est un film non seulement énorme, mais carrément éléphantesque, annonçant ses enjeux narratifs et émotionnels au long d’une interminable enfilade de scènes d’exposition, où transparaît le goût de McQuarrie pour le montage parallèle et les explications verbeuses à double ou triple fond. Tout semble à la fois trop long et précipité, fragmenté. Pendant près de trois quarts d’heure, Mission : Impossible 8 refuse de décoller, plombé par la gravité – un comble pour une saga d’habitude si à l’aise avec la haute voltige. Du moins jusqu’à l’extraordinaire séquence sous-marine au centre du film, qui voit Hunt explorer les décombres du Sébastopol, le sous-marin qui coulait dans l’ouverture de Dead Reckoning. Puis une autre norme scène d’action d’anthologie – la course-poursuite en biplan teasée par la promo – qui approfondit certaines recherches formelles de Dead Reckoning en visant une sorte de point limite de la cascade cruisienne. A elles seules, ces deux grosses séquences méritent qu’on voie The Final Reckoning sur un (très grand) écran de cinéma.

Frédéric Foubert

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PREMIÈRE A BEAUCOUP AIME

JEUNES MERES ★★★★☆

De Jean- Pierre et Luc Dardenne

En signant leur premier film choral, les Dardenne fendent l’armure comme jamais, épousant au plus près les émotions fortes et contradictoires qui traversent leurs héroïnes. Celles- ci sont des ados hébergées dans une maison maternelle, lieu d’accueil en Belgique pour jeunes femmes en détresse sociale, enceintes ou mamans d’enfants en bas âge. L’une espère que son copain, sorti de prison, assume son rôle de père. Une autre tente de renouer avec sa mère (India Hair, magistrale) qui l’a abandonnée bébé. Une troisième doit décider si elle place son enfant une famille d’accueil. Une quatrième essaie de se libérer de ses addictions… Mais cet inventaire à la Prévert ne rend pas grâce au film, tout sauf compilation de sujets sociétaux. Jeunes mères séduit à l’inverse par la manière dont les récits s’entremêlent tout en laissant peu à peu remonter à la surface les secrets enfouis de personnages en quête de lumière et d’espoir en dépit de tous les vents contraires.

Thierry Cheze

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LIBERTATE ★★★★☆

De Tudor Giurgiu

Décembre 1989, la ville de Sibiu en plein cœur de la Transylvanie est un champ de bataille depuis que la révolution contre le régime de Ceausescu est en marche. La caméra de Tudor Giurgiu saisit la frénésie d’un espace où les balles et les cris blessent les corps. Et soudain, un abime. Le bassin d’une piscine vidé de son eau devient une prison où policiers et miliciens sont parqués avant d’être jugés. Avec un sens de l’absurde et du tragique incomparable, Tudor Giurgiu redéfinit les contours de l’Histoire à l’échelle d’un cadre à taille humaine. Le bassin vide de la piscine soudain débarrassé de ses occupants affiche son insignifiance. L’(in)humanité ne s’agite plus. Elle est partie ailleurs. Les blessures, elles, sont restés à la surface.  

Thomas Baurez

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PREMIÈRE A AIME

LA VENUE DE L’AVENIR ★★★☆☆

De Cédric Klapisch

Depuis Le Péril jeune, inspiré par ses années lycée, la jeunesse constitue le moteur du cinéma de Cédric Klapisch. Et celle- ci est encore au cœur de cette Venue de l’avenir, construit comme un dialogue entre les Paris de 1895 et d’aujourd’hui. Où l’enquête mené par quatre cousins (dont Seb, jeune réalisateur de contenus vidéo) sur la maison dont ils viennent d’hériter avec plusieurs membres de leur famille les conduit sur les traces d’une ancêtre normande riche en mystères. Adèle qui a débarqué à Paris à 20 ans, à la fin du 19ème siècle dans une ville en pleine révolution culturelle dont elle va croiser quelques figures mythiques. Klapisch n’évite pas toujours les pièges liés à la reconstitution de cette époque mais ne tombe jamais dans celui du « c’était mieux avant ». Car il bâtit son film sur la manière dont Adèle et Seb se réapproprient leurs vies, chacun à leur époque, en faisant fi de ce à quoi on les assigne. En ces temps où le futur fait peur, Klapisch célèbre, lui, la notion d’avenir en mettant en lumière une bande de jeunes comédiens irrésistibles dont l’enthousiasme à les diriger pour la première fois crève l’écran.

Thierry Cheze

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LILO & STITCH ★★☆☆☆

De Dean Fleischer- Camp

Dean Fleischer Camp (Marcel, le coquillage) a pris soin ici de préserver l'ADN du dessin animé : une douceur enfantine mêlée à une brutalité mesurée qui a bercé plusieurs générations. L’occasion de faire naître chez le spectateur une nostalgie intense tout en explorant avec plus de profondeur le lien sororal, sans hésiter à le faire au détriment de la relation d’amitié qui unit la petite hawaïenne et son compagnon au pelage vif. Malgré quelques longueurs, le live-action de Lilo & Stitch accomplit l’exploit de conserver l’âme du classique Disney tout en le modernisant grâce à ses accents contemporains, subtils mais percutants, disséminés tout au long du film.

Marie Janeyriat

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LES MAUDITES ★★★☆☆

De Pedro Martin- Calero

C’est un film construit comme un puzzle qui laisse aux spectateurs la place pour compléter les vides que son réalisateur a volontairement laissé un chemin. Un film fantastique qui, dans la même logique, préfère jouer sur les contre- champs mystérieux que sur le gore dégoulinant d’hémoglobine au fil d’un récit qui se déploie entre deux pays (l’Espagne et l’Argentine), deux époques (aujourd’hui et vingt ans plus tôt) et trois héroïnes. Les fameuses « maudites » du titre victimes d’un même étrange phénomène : une présence menaçante autour d’elle, invisible à l’œil nu et dont elles sont les seules à entendre les cris terrifiants. La mise en scène de Pedro Martin- Calero fourmille au son comme à l’image de mille idées et d’autant de références, de Lost Highway à Tesis en passant par Le Locataire. Ce foisonnement assumé pollue parfois ce que cette transmission toxique d'une malédiction ancestrale entend symboliser : la violence faite aux femmes qui se transmet de génération en génération sans qu’elles soient entendues ou crues. Sans cependant jamais abimer la tension qui s’y déploie jusqu’à sa dernière image.

Thierry Cheze

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OLLIE ★★★☆☆

De Antoine Besse

Pour Pierre, chétif garçon de 13 ans, la vie glisse seulement lorsqu’il monte sur son skateboard. Une fois les pieds sur terre, tout redevient compliqué : il lui faut gérer le deuil de sa mère, le harcèlement scolaire, et un père imbuvable. Grâce à une mise en scène intimiste, on se surprend à épier les plus grands en même temps que lui jusqu’à ce que Bertrand, un marginal à dreadlocks et pro de la planche, fasse une entrée fracassante dans notre champ de vision. La timidité de Kristen Billon se heurte alors à la flamboyance du méconnaissable Théo Christine, qui émerveille par la finesse avec laquelle il chancelle entre désinvolture et mélancolie. De la rencontre entre ces deux êtres paumés germe un coming of age nostalgique qui réchauffe autant le cœur qu’il apaise l’esprit. Comme une douce réminiscence de cette fin de préadolescence où tout ce qui demeurait encore léger s'apprête à ne plus l'être…

Lucie Chiquer

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