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Présenté à Cannes dans la sélection officielle, le Saint Laurent de Bertrand Bonello se dévoile à travers ses premières images. Ce biopic succède à celui de Jalil Lespert, Yves Saint-Laurent, qui a connu un beau succès au box-office et a valu le prix Dewaere à Pierre Niney dans le rôle du célèbre petit prince de la haute couture. Révélé au grand public par L'apollonide,souvenirs de la maison close en 2012, où il jouait sur le chatoiement des étoffes et la mise en scène picturale des drapés, Bertrand Bonello devrait être à l'aise avec un film sur la Haute Couture. Alors que son concurrent retraçait toute la vie et la carrière du couturier, Bonello s'est concentré sur la période 1965-1976, au cours de laquelle "un homme au sommet de sa gloire et de son savoir va tomber sur le plan personnel, mais dont le génie et la créativité seront au sommet".Et ce sont bien les sixties qui planent sur ces photos, notamment les deux nocturnes, en boîte de nuit. Tirés à quatres épingles, noeuds papillon et costards impeccables, Gaspard Ulliel et Louis Garrel (qui interprète Jacques de Bascher, disputé à Karl Lagerfeld par un Yves Saint Laurent amoureux) nagent dans une ambiance psychédélique.Les deux autres clichés dévoilent un Saint Laurent un peu vieilli par une coupe différente, dans une lumière chaude et douce. Si le bouddha et l'image de dos rappellent un peu le film de Lespert, la version de Bonello paraît, à travers ces images, plus chaleureuse et expérimentale que l'essai finalement très classique du premier. Pas de trace de Jérémie Renier dans la peau de Pierre Bergé ou de Léa Seydoux en Loulou de la Falaise mais on les découvrira sans doute dans la bande-annonce qui ne tardera plus maintenant que les premières images sont tombées, en attendant sa sortie sur les écrans le 1er octobre. Sera-t-il distingué par le Festival de Cannes? Réponse le 25 mai.