Le choix de Première : Les amants passagers, de Pedro Almodovar, avec Penelope Cruz, Antonio Banderas...Synopsis : Des personnages hauts en couleurs pensent vivre leurs dernières heures à bord d’un avion à destination de Mexico. La vulnérabilité face au danger provoque une catharsis générale qui devient le meilleur moyen d’échapper à l’idée de la mort. Sur fond de comédie débridée et morale, tous ces personnages passent le temps en faisant des aveux inattendus qui les aident à oublier l’angoisse du moment et à affronter le plus grand des dangers : celui que chacun porte en soi. Almodovar définit ce film comme étant"une comédie chorale, morale, orale, irréelle ou irréaliste".L'avis de Fluctuat : Vingt ans après Kika, Pedro Almodóvar revient en fanfare à la comédie et réunit pour la première fois Penélope Cruz et Antonio Banderas, deux des plus grandes stars espagnoles, pour imaginer ce qu’aurait pu être leur romance. Fausse piste : Penélope et Antonio ont à peine le temps d’enflammer l’écran qu’ils disparaissent des Amants passagers, non sans laisser une empreinte durable puisque leur scène éclair s’avère être le déclencheur de l’action – joli clin d’oeil du cinéaste à ses deux acteurs fétiches. Nous laissant un peu frustrés par cet embryon de romcom, le réalisateur embarque alors sa caméra à bord d’un avion en péril dont les membres d’équipage, afin d’éviter une panique générale, ont drogué les passagers de la classe éco pour n’avoir à gérer que ceux de la business. Restreignant d’autant l’espace de son film, Almodóvar concentre psychodrames amoureux, confessions et parties de jambes en l’air dans ces quelques mètres carrés. Ce contexte de crise propice à l’hystérie et l’exiguïté du cadre favorisant la promiscuité, le tout arrosé de tequila, rappellent l’outrance de ses premiers films. Les quelques moments de pur délire queer dus à un inénarrable trio de stewards donnent un aperçu de l’élan qu’auraient pu prendre ces Amants passagers si le cinéaste avait tenu la note. Mais à chaque fois qu’il sort de l’avion pour reprendre son souffle, l’ex-chef de file de la Movida perd le tempo et, du coup, ne retrouve qu’épisodiquement la flamme baroque de ses débuts. Ça reste largement suffisant pour avoir envie de prendre son billet.Bande-annonce : Choix n°2 : Jack le chasseur de géants, de Bryan Singer, avec Nicholas Hoult, Ewan McGregor...Synopsis : Lorsqu’un jeune fermier ouvre par inadvertance la porte entre notre monde et celui d’une redoutable race de géants, il ne se doute pas qu’il a ranimé une guerre ancienne... Débarquant sur Terre pour la première fois depuis des siècles, les géants se battent pour reconquérir leur planète et le jeune homme, Jack, doit alors livrer le combat de sa vie pour les arrêter. Luttant à la fois pour le royaume, son peuple et l’amour d’une princesse courageuse, il affronte des guerriers invincibles dont il s’imaginait qu’ils n’existaient que dans les contes. L’occasion, pour lui, de devenir une légende à son tour.L'avis de Première : Ce n’est un secret pour personne : Bryan Singer avait cherché à quitter ce projet pour réaliser X-Men – Le Commencement, mais il n’était pas parvenu à se dégager de son contrat. Est-ce pour cette raison que Jack le chasseur de géants, relecture à (très) gros budget du conte Jack et le haricot magique, paraît à ce point dénué de conviction ? Pourtant entouré de ses collaborateurs habituels (McQuarrie au scénario, Sigel à la photo, Ottman à la musique), Singer livre un blockbuster médiéval sans âme qui traîne ses guêtres au milieu d'une intrigue désespérément balisée. Alors qu’ils auraient dû constituer l’attraction principale du film, les géants en sont le point faible. La faute à un design au goût douteux et à des effets spéciaux qui ont dix ans de retard. Les plus jeunes y trouveront sans doute leur compte, mais si le brevet des collèges est derrière vous, c’est la fin des haricots.Bande-annonce : Choix n°3 : G. I. Joe : Conspiration, de John Chu, avec Bruce Willis, Dwayne Johnson...Synopsis : Après avoir été trahie et décimée par une organisation terroriste, l’équipe des GI Joe réalise que le gouvernement a été infiltré et que notre monde est au bord de la destruction. Sans alliés, sans renforts et sans personne à qui se fier, Roadblock et ses GI doivent identifier l’ennemi pour tenter de sauver notre civilisation. Ils font alors appel à celui qui a donné son nom à leur corps d’élite: Joe Colton.L'avis de Première : Une moto se transforme en missiles, un satellite tueur fait exploser Londres, une balle est coupée en deux d’un coup d’épée, des ninjas combattent à flanc de montagne lors d’une scène vertigineuse… Il y a de vrais beaux moments de cinéma dans G.I. Joe : Conspiration, dont l’imaginaire fait valser l’espace et la gravité et où l’on retrouve le sens musical de la réalisation de Jon M. Chu -son Sexy Dance 3D reste, en termes de mise en scène pure, un des meilleurs films en relief récents. Mais il manque cruellement une charpente solide à Conspiration (comme pour Sexy Dance, les scènes s’y enchaînent sans ordre ni logique), en fin de compte un grand bazar semblant avoir été écrit en s’inspirant de gamins jouant avec leurs figurines en plastique, tout comme le premier film. Doté d’une trajectoire, allégé de ses poids (le caméo poussif de Bruce Willis), G.I. Joe 2 aurait pu, aurait dû être un grand film d’action pure et totale. Il ne l’est que ponctuellement.Bande-annonce : Les autres sorties de la semaine sont ici