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Choix numéro 1 : Le majordome de Lee Daniels avec Forest Whitaker, Oprah Winfrey, John Cusack...Synopsis : Le jeune Cecil Gaines, en quête d'un avenir meilleur, fuit, en 1926, le Sud des États-Unis, en proie à la tyrannie ségrégationniste. Tout en devenant un homme, il acquiert les compétences inestimables qui lui permettent d’atteindre une fonction très convoitée : majordome de la Maison-Blanche. C'est là que Cecil devient, durant sept présidences, un témoin privilégié de son temps et des tractations qui ont lieu au sein du Bureau Ovale. À la maison, sa femme, Gloria, élève leurs deux fils, et la famille jouit d'une existence confortable grâce au poste de Cecil. Pourtant, son engagement suscite des tensions dans son couple : Gloria s'éloigne de lui et les disputes avec l'un de ses fils, particulièrement anticonformiste, sont incessantes.À travers le regard de Cecil Gaines, le film retrace l'évolution de la vie politique américaine et des relations entre communautés. De l'assassinat du président Kennedy et de Martin Luther King au mouvement des "Black Panthers", de la guerre du Vietnam au scandale du Watergate, Cecil vit ces événements de l'intérieur, mais aussi en père de famille.L'avis de Première : Les partisans de Lee Daniels saluent son goût pour la subversion et l’énergie de son cinéma. Ses détracteurs n’y voient que provocation immature et racolage. Son dernier film surprendra les deux camps. Exempt de scènes scabreuses, Le Majordome retrace, avec une incontestable élégance formelle et une véritable vision d’auteur, le parcours de Cecil Gaines. Forest Whitaker campe impeccablement ce maître d’hôtel discret qui n’est dupe de rien. Tout à son grand sujet, le fi lm menacerait cependant de virer à l’académisme n’était cette tension entre le progressisme silencieux de Gaines et l’engagement de son fils dans la lutte contre la ségrégation raciale. Au centre de cet échiquier politique et familial, la femme du majordome, interprétée par une Oprah Winfrey bluffante, tente de profiter des plaisirs que lui procure le progrès (disques de soul, alcool), offrant la touche hédoniste qui fait du Majordome un film parfaitement équilibré.Bande-annonce : Choix numéro 2 : No pain no gain de Michael Bay avec Mark Wahlberg, Dwayne Johnson...Synopsis : A Miami, Daniel Lugo, coach sportif, ferait n'importe quoi pour vivre le « rêve américain » et profiter, comme sa clientèle fortunée, de ce que la vie offre de meilleur : maisons de luxe, voitures de course et filles de rêve…Pour se donner toutes les chances d’y arriver, il dresse un plan simple et (presque) parfait : enlever un de ses plus riches clients et… lui voler sa vie.Il embarque avec lui deux complices, Paul Doyle et Adrian Doorbal, aussi influençables qu’ambitieux.No Pain no Gain s'inspire de l'histoire incroyable mais vraie de ces trois kidnappeurs amateurs qui, à la recherche d’une vie meilleure, se retrouvent embarqués dans une série d'actes criminels qui dégénèrent rapidement… Rien ne se déroule jamais comme prévu.L'avis de Première : Pour Michael Bay, la taille compte : celle des bagnoles, des muscles, des seins siliconés et même celle de la bêtise de ses héros. Car No Pain No Gain est un film de crétins, peut-être l’un des portraits de crétins le plus spectaculaire du cinéma hollywoodien, doublé d’une satire de l’Amérique dégénérée dont Bay passait pourtant pour l’un des plus grands représentants. En parangon de l’abruti, Mark Wahlberg, accro au fitness, considère qu’il a non pas le droit mais le devoir, en tant que patriote, de goûter au rêve américain – quitte à le ravir. C’est donc en bon patriote qu’il kidnappe, vole et massacre son prochain, avec l’aide de Dwayne « The Rock »Johnson dont l’interprétation de l’idiot tient du génie. Dans cette aventure aberrante dont les héros sont les rois des cons, le style outrancier de Michael Bay – qui en fait pour certains l’antéchrist du cinéma – est absolument raccord avec le fond et transcende le pur délire de l’entertainer pour révéler la démarche d’un auteur. Un film de crétins, donc, qui prouvera que Bay, lui, n’en est pas un.Bande-annonce : Choix numéro 3 : Gibraltar de Julien Leclercq avec Gilles Lellouche, Tahar Rahim...Synopsis : « Toujours mentir. Jamais trahir. »Afin de mettre sa famille à l'abri du besoin, Marc Duval, un français expatrié à Gibraltar, devient agent d'infiltration pour le compte des douanes françaises. De petits trafics en cargaisons troubles, il gagne progressivement la confiance de Claudio Lanfredi, un puissant importateur de cocaïne associé aux cartels Colombiens. Cette immersion en eau profonde dans l’univers des narcotrafiquants lui fait courir des risques de plus en plus importants.Mais à mesure que Marc gravit les échelons du cartel, il découvre aussi le luxe et l’argent facile... En permanence sur le fil du rasoir, seuls ses mensonges le maintiennent encore en vie. Lorsque les douanes anglaises rentrent dans la partie pour arrêter Lanfredi, le jeu devient encore plus dangereux et sa famille risque d’en payer le prix.D'après le livre L'Aviseur de Marc Fiévet.L'avis de Première : Après L’Assaut, récit de l’intervention qu’effectua le GIGN lors de la prise d’otages sur le vol Alger-Paris en 1994, Julien Leclercq se penche sur un autre épisode chargé de l’histoire contemporaine : l’aventure de Marc Fiévet, « aviseur » des douanes qui passa onze ans derrière les barreaux après avoir été trahi par l’État français. La mise en scène au cordeau et la densité politique du script d’Abdel Raouf Dafri (Mesrine, Un prophète) témoignent de la volonté de se confronter aux grands films dossiers des 70s et à leurs descendants contemporains, Traffic et Zodiac. Pourtant, malgré les bonnes intentions affichées, Gibraltar s’apprécie finalement plus comme un drame humain poignant que comme un thriller parano suffocant. Et tant pis si tout n’est pas parfait : quand on regarde des acteurs comme Gilles Lellouche ou Tahar Rahim en action, on se dit que le polar français peut espérer des lendemains qui chantent.Bande-annonce : Les autres sorties ciné de la semaine sont ici