Toutes les critiques de Secret Sunshine

Les critiques de Première

  1. Première
    par Sophie Grassin

    Remarquable portrait de femme perdue dans la nuit d'un désastre inouï, Secret Sunshine vide le coeur mais aussi son sac. En ligne de mire: la société coréenne et ses "braves" gens. Le film distille une inquiétude diffuse, installe l'épreuve de Shiane dans la durée et se concentre sur la douleur de la jeune femme, à laquelle Jeon Doyeon, visage nu et regard de noyée, prête son intériorité.

Les critiques de la Presse

  1. Télérama
    par Pierre Murat

    Le film s'apparente donc à une épopée intimiste. C'est une fresque de plus de deux heures qui ne suit, en fait, qu'un seul destin, tout en failles et en désillusions, en cris de douleur et de haine : une femme rompue, au bord de la survie, une femme qui ne cesse de frôler le gouffre pour mieux s'arrêter, à peine consciente de l'« ensoleillement secret » annoncé par le titre.

  2. Le JDD
    par Alexis Campion

    Un programme décourageant (...) ? Assurément affriolant selon Lee Chang-Dong: bien que de facture classique, ses films précédents fouillaient déjà les destins de suicidés et de handicapés. Cette fois, c'est en philosophe qu'il affronte les thèmes du deuil et de la fatalité, raies de lumière, pointes d'humour et notes d'espoir à la clé. Au passage, la société coréenne révèle ses contours: l'étonnante discrétion du bouddhisme, l'absence avérée du recours aux psychologues, la montée en puissance des églises protestantes qui ont converti 20% de la population à ce jour.

  3. Elle
    par Michel Palmiéri

    Articulé sur le destin dramatique de son personnage central - Lee Shin-Ae, interprétée par la splendide Jeon Do-Yeon, récompensée au dernier Festival de Cannes -, Secret Sunshine est d'abord une authentique tragédie. Au film d'événements morbides, Secret Sunshine révèle sa véritable ambition: étudier les émotions individuelles et leur traduction sociale. Magnifique, magistral et majestueux, ce film faussement contemplatif imprime les rétines de ses images obsédantes.

  4. Le Monde
    par Jacques Mandelbaum

    Le film, qui sera passé entre-temps d'une étude de moeurs à un embryon de polar, bifurque à partir de ce moment vers l'épreuve métaphysique. Shin-ae se jette par désespoir dans le giron d'une communauté chrétienne, où sa foi connaît à son tour, lors d'un remarquable face-à-face avec l'assassin de son fils, la plus cruelle désillusion.
    Secret Sunshine est un film très noir en dépit de sa douceur, une interrogation un peu attendue sur le mal mais dont on sait gré à son auteur de suspendre la réponse.

  5. Paris Match
    par Christine Haas

    Après Oasis, Lee Chan-dong récidive avec ce récit imprévisible où la comédie romantique bascule vers l'exploration du chagrin. Entre le désir de vivre et celui de mourir, un tâtonnement poignant capte les oscillations de forces incontrôlables qu'on pourrait appeler le destin, Dieu ou la fragilité humaine. Le film se promène sur le terrain de la religion, présentée comme salvatrice autant que prédatrice.