Toutes les critiques de Peur(s) du noir

Les critiques de Première

  1. Première
    par Christophe Narbonne

    Sous la direction artistique d'Etienne Robial, six grands graphistes et auteurs de BD ont inventé de mini-histoires en noir et blanc sur le thème du cauchemar et des peurs enfantines. L'ensemble témoigne d'une originalité et d'une créativité rares.

Les critiques de la Presse

  1. Télérama
    par Cécile Mury

    Peur de la maladie, de l'enfermement, de la folie, des insectes, des piqûres, du viol... : chaque spectateur est invité à renouer avec ses propres hantises, celles qui se sont atténuées depuis l'enfance et ses placards obscurs peuplés de monstres et de croquemitaines. Ces « créatures » de brume et d'imagination, Lorenzo Mattotti les évoque ici, dans une très belle séquence, dans un village entouré de marais, sur toutes les nuances du noir au gris. La belle voix profonde, un peu traînante, d'Arthur H accompagne le conte, comme une ombre de plus. Peur(s) du noir, qui a également bénéficié de scénaristes talentueux tels que Jerry Kramski ou Romain Slocombe, explore tout cela, mais pas seulement : plus que des récits en bonne et due forme, ces chapitres entrebâillent les portes du mystère, laissent deviner l'indicible fragilité de l'esprit. Un portrait de l'enfer, à la fois intime et universel, touché par la grâce.

  2. Elle
    par Françoise Delbecq

    Dans Peur(s) du noir, les phobies sont à l'honneur et la plus horrible des peurs: la peur de soi, servie par des graphistes au talent formidable. Si des techniques ultra-sophistiquées sont utilisées, le crayon reste roi et fait souffler sur ces 6 histoires un vent de pureté.

  3. Pariscope
    par Virginie Gaucher

    Primo, ne pas emmener les enfants ; deuxio, admirer le grand talent des artistes, auteurs de bd, dont les styles habillent six histoires fortes, angoissantes, graphiquement superbes d’où ressortent le crayonné furieux de Blutch dans une histoire de chiens et de leur maître au sourire sadique révulsant, les ombres et les lumières éblouissantes d’une maison et ses fantômes, le style faussement clair d’un manga. Au lieu de laisser dormir dans un coin de notre inconscient quelques peurs somme toute banales, le film les habille, les développe, les rend concrètes. Vraies. Vivantes. Et provoque un malaise certain. Les films ne se succèdent pas mais sont mélangés unis par des intermèdes graphiques sur la voix de Nicole Garcia boboïsant à fond sur la vie, le paraître, performance ironique qui quelque peu ce film très beau et très noir.

  4. Paris Match
    par Christine Haas

    Chaque histoire s'anime sous diverses formes associant le charme du graphisme à l'ancienne et l'animation contemporaine à la Persépolis. Un écran blanc final tire le rideau sur ce film unique et nous laisse frissonnants dans l'obscurité des salles de cinéma.

  5. Fluctuat

    Six auteurs reconnus du monde graphique ont élaboré ces petites histoires évoquant les craintes nées de l'obscurité. Habillement entrelacés, elles forment un long-métrage de très bonne facture qui ravira les adeptes de bandes dessinées « pour les grands ».
    - Exprimez-vous sur le forum cinémaPeur(s) du noir rentre dans le vif du sujet par le coup de crayon charbonneux et angoissant de Blutch (Fluide Glacial), qui communique parfaitement l'idée d'une peur mouvante, incertaine liée à la plus vile cruauté. De Lorenzo Mattotti à Pierre di Scuillo, de Richard McGuire (Eros de Wong Kar-Wai) au trait japonisant de Marie Caillou, se construit un ensemble plaisant qui ne nécessite pas de connaître ces auteurs pour apprécier leur travail cinématographique. Celui de Charles Burns (animation en 3D) est graphiquement beaucoup moins intéressant mais peut-être le plus marquant. Il met en scène la rencontre d'un jeune homme peu dévergondé avec une terrifiante mante religieuse, autrement dit une femme des plus ordinaires, qui en fera son quatre-heures. Ou comment, à travers une histoire fantastique assez simple - on pense à la Métamorphose de "franz kafka" rec="0" - faire passer des idées sur la peur de la reproduction et l'identité sexuelle. L'homme ainsi réduit à la plus primaire des fonctions, la reproduction donc, ça fait effectivement assez peur.Entre les animations, une voix off, d'abord un peu lourde, trouve son rythme au fur et à mesure d'un discours de moins en moins politiquement correct, trahissant des craintes d'adultes, tendance bobo bien pensant. Elle fait le lien avec le monde de l'enfance - que se passe-t-il quand on éteint la lumière ? - qui s'avère le terreau de prédilection de la plupart des épisodes présentés. Le « j'ai peur » récurrent lorgne alors vers d'autres horizons (« J'ai peur d'avoir du mal à démontrer la supériorité de la civilisation occidentale à un villageois afghan qui regarderait la télé avec moi ») inattendus mais bienvenus.Trop angoissant pour de jeunes enfants, c'est plutôt à l'adolescence que s'adresse ce film d'animation même si les adultes y trouveront aussi de nombreux motifs de satisfaction. Peur(s) du noir
    De Blutch, Charles Burns, Marie Caillou, Lorenzo Mattotti, Richard Mac Guire, Pierre di Scuillo
    Avec les voix de Aure Atika, Arthur H., Guillaume Depardieu, Nicole Garcia
    Sortie en salles le 13 février 2008
    Illus. © Diaphana Films
    - Exprimez-vous sur le forum cinéma
    - Lire le fil animation sur le blog cinéma
    - Lire le fil BD sur le blog livres