Toutes les critiques de Man on High Heels : le flic aux talons hauts

Les critiques de Première

  1. Première
    par Caroline Veunac

    Chez lui, Jin Jang usine des films de genre depuis 20 ans. Si Man on High Heels est le premier distribué chez nous, c’est qu’il a l’originalité d’être aussi transgenre : c’est l’histoire d’un flic de légende qui rêve de devenir une femme. Le film mixe cette quête identitaire aux codes du thriller coréen - violence chorégraphiée, exubérance sentimentale et kitsch maîtrisé. Comme simple polar, Man on High Heels est très fun, et la greffe trans n’est pas là que pour l’effet de mode. À travers son héros (Seung-won Cha, une sorte de Delon coréen), überman mélancolique au secret bien gardé, le film en dit long sur le poids de devoir être un homme qui en a. Jusqu’au dénouement, d’une surprenante ambiguïté. Caroline Veunac

Les critiques de la Presse

  1. Télérama
    par Samuel Douhaire

    Visage ténébreux à faire peur, Yoon est un superflic, la terreur des truands de Séoul. Capable à lui seul et sans arme à feu de mettre hors d'état de nuire une quinzaine d'adversaires (séquence virtuo-se qui ouvre le film). Le corps recouvert de cicatrices et rempli de plaques de fer, séquelles de vieilles blessures, l'inspecteur semble insensible à la douleur. Mais Yoon a un secret qui le ronge : il rêve de devenir une femme...

    Le mélange des genres est la grande spécialité du cinéma coréen. Dans Man on high heels, la trame plutôt conventionnelle du film de gangsters est pimentée par un humour très noir, volontiers trash et, surtout, par le recours au mélodrame. L'influence d'Old Boy, de Park Chan-wook, est évidente, dans les scènes de castagne ultra violentes et dans les flash-back à fort potentiel lacrymal (l'adolescence tragique du héros). Le jeune cinéaste n'a pas (encore) la puissance plastique de son aîné, avec ses ralentis insistants et ses effets parfois chichiteux, mais sa volonté de transgression est immense : dans un pays aussi machiste que la Corée, il faut une sacrée audace pour imposer aux spectateurs l'idée qu'un policier, incarnation même de la virilité, puisse être un transsexuel. Le film doit beaucoup à son interprète Cha Seug-won, aussi impressionnant dans la baston qu'émouvant dans son apprentissage douloureux de la féminité. — Samuel Douhaire

  2. Le Monde
    par Mathieu Macheret

    Troussé avec habileté, le film peut se voir comme une tentative de sortir du placard le cinéma d’action et ses figures viriles à l’homo-érotisme refoulé. Mais il ne bouscule guère les repères du genre.