Toutes les critiques de Lucky You

Les critiques de Première

  1. Première
    par Gael Golhen

    Hanson signe une comédie romantique en apesanteur, refuse le réel pour la rêverie lunaire, s’affranchit des situations dramatiques pour des moments de grâce démentiels. Avec sa bouille d’ange et son aura mystico-candide, Drew Barrymore illumine le film et confirme (après le récent Come-back) son génie pour le genre. Face à elle, Eric Bana et Robert Duvall forment un tandem père-fils éclatant. Baigné par une musique rock imparable, bercé des néons de la ville lumière, Lucky You, finalement, n’est qu’amour: pour Vegas, Drew et l’univers du tapis vert. Loin, très loin des chromos.

Les critiques de la Presse

  1. Fluctuat

    Bien plus que surfer sur la mode du Texas Holdem*, Curtis Hanson signe avec Lucky you le beau portrait d'un homme qui à lui seul, avec ses propres drames et son passé, révèle la réalité de Las Vegas.
    - Exprimez-vous sur le forum Lucky youLas Vegas, Nevada. Ville noctambule où le temps s'est arrêté, où tous les désirs se monnayent, où les casinos tels des labyrinthes de néons attirent une population en quête d'absolu, de rêve ultime. « Notre horizon urbain » comme le définit Bruce Bégout dans son brillant essai Zéropolis (Allia).
    Que faire d'une telle cité de lumières, royaume de l'électricité, du jeu, du plaisir et sa soumission ? Las Vegas n'est-elle pas finalement une ville qui rend impossible le cinéma parce qu'elle en est l'émanation la plus réelle ? Sa réalisation ? Peut-être. Rien d'étonnant en cela que le cinéma ait tant de mal à s'accaparer la ville, à la dominer pour la représenter, elle s'oppose presque naturellement au cinéma puisqu'elle est elle-même une pure fiction. Pourtant c'est bien malgré cette résistance que Curtis Hanson (L.A Confidential, 8 Miles), toujours là où on ne l'attend pas, a choisi de situer l'histoire de Lucky you.Lucky you n'a à première vue pas grand-chose à dire ou à filmer sur Las Vegas. C'est l'histoire d'un gambler, (Eric Bana), accro au jeu par son père (Robert Duvall), son plus grand rival. Soit un énième récit de règlement de compte entre un père et son fils, sur l'âpreté de leur relation conflictuelle, leur difficile réconciliation, avec en toile de fond clairsemée la vieille rengaine psycho-tragique qu'on connaît par coeur. Pourtant malgré les conventions, Curtis Hanson élabore son film avec tant de précision, de curiosité et d'amitié pour ses personnages qu'il lui suffit de très peu pour faire voler haut son histoire. Peu intéressé par la réalisation d'un portrait impossible de la ville, il choisit donc la meilleure option, celle de ceux qui l'habitent, à travers un regard. Cet oeil, concentré totalement en Eric Bana, par son attitude, son corps, celui d'un homme qui n'a appris à vivre que par le mensonge, le bluff, sauve le film de toutes ses faiblesses.Pour Curtis Hanson le personnage d'Eric Bana agit comme un catalyseur de toutes les pulsions vegasiennes. Toute sa vie, fondée sur le jeu, sur la possibilité d'y rester, de continuer la partie, est à l'image de la réalité de cette météorite atterrie dans le désert de Mojave. Cette réalité purement illusoire et spéculaire dans laquelle il tente de se maintenir d'une partie à l'autre, presque aveugle, inconsciemment, c'est son incapacité propre à discerner autant le réel que sa vie, son passé. Ce sont toutes ses tensions accumulées envers son propre père, une manière de refuser la réalité, de vouloir lui échapper avec l'espoir de le battre sur son terrain à lui, celui du jeu. Curtis Hanson réussit là, tout en lenteur et en développement progressif, à réunir la trajectoire de son personnage avec la ville. Il s'intéresse moins à la mécanique des casinos, à la tension réelle provoquée par les enjeux d'une partie de poker, qu'aux visages.Ces visages, ces poker face comme les définit rapidement le film qui s'intéresse finalement assez peu à nous plonger dans d'infernales parties de Texas Holdem, voilà le sujet de Curtis Hanson. Car inutile d'attendre de Lucky you le film exemple du genre qui surferait sur la mode ressuscitée du poker. S'il nous parle mieux que personne de tout ça, c'est en allant creuser derrière ces masques, pour voir ce qu'ils trahissent, comment est leur vécu, qu'est-ce que c'est finalement d'être un joueur compulsif. Pas même un film discours sur l'addiction, Lucky you cherche d'abord à mettre en scène un basculement, une épiphanie. Celle de son beau personnage à la rencontre de lui-même, d'un amour possible avec celle qui du côté de la vérité lui révèle qu'une autre réalité est promise à la réconciliation et l'apaisement. Finalement cette belle partie de poker à trois joueurs, entre Eric Bana, Drew Barrymore et Robert Duvall, touche parce qu'elle ne bluffe jamais. Elle a la force d'un certain classicisme et la fragilité d'un drame consolidé par sa modestie.*Le Texas Hold'em est la variante du poker la plus connue et la plus jouée actuellement (notamment sur Canal+...) Lucky you
    De Curtis Hanson
    Avec Eric Bana, Drew Barrymore, Robert Duvall
    Sortie en salles le 9 mai 2007Illus. © Warner Bros. France
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  2. Télé 7 jours
    par Julien Barcilon

    (...) le réalisateur de L.A. Confidential livre une peinture réaliste du petit monde du poker (et de l'enfer du jeu) qui, doublée d'une romance au parfum bluette, trouve dans sa jolie paire d'acteurs ses atouts maîtres.

  3. Le JDD
    par Barbara Théate

    Si Lucky you nous ouvre les coulisses de Las Vegas et du monde des joueurs professionnels, les non initiés s'ennuieront devant les parties interminables de poker et les passionnés ne les trouveront pas assez palpitantes.