Toutes les critiques de Cris et chuchotements

Les critiques de la Presse

  1. Pariscope
    par Virginie Gaucher

    Dans la chambre d’une demeure bourgeoise, Agnès agonise dans la souffrance, rongée par un cancer. Anna la fidèle servante, l’assiste. Ses sœurs Karin et Maria sont présentes à son chevet, trop occupées d’elles-mêmes pour être à l’écoute de la mourante. La mourante n’a jamais quitté cette maison héritée de ses parents. Karin, pleine d’aigreur, a fait un riche mariage qui n’est pas heureux. Maria la coquette trompe son mari. Marche funèbre en rouge et noir, entre cris de souffrance et chuchotements secrets, « Cris et chuchotements » d’Ingmar Bergman dépeint un groupe face à la mort et à la souffrance. Tour à tour, en flash back, chaque femme, associée à une saison, se rappelle un souvenir. Il est aussi difficile de mourir que de vivre, nous dit le réalisateur de « Persona », dont chacune des héroïnes incarne une forme de souffrance : solitude, perte d’un enfant, soumission au mâle ou mensonges et médiocrité. Seule l’enfance, lointaine, rappelle que le bonheur existe.