Casanova Variations

"J’ai besoin, j’exige des variations." Ainsi s’exprime Malkovich avant de rejoindre le plateau de l’opéra de Lisbonne pour une représentation de "The Casanova Variations". Mise en abyme. Sur scène se mêlent et se croisent le mythique Don Juan de Mozart, une femme écrivain explorant le manuscrit de ses mémoires, une spectatrice qui déclare en coulisses son admiration à l’acteur, immense Valmont des "Liaisons dangereuses"... L’artifice est roi. Pesant parfois, léger souvent.

Illusions, mensonges, tromperies, inceste se mêlent dans cette intrigue déraisonnable, en même temps que les écrits de Casanova, libertins et graves, se fondent dans la sublime musique de Mozart.

Un portrait inégal mais d'une audace virevoltante.

Un film étrange et attachant. Malgré un léger souci de rythme, on se laisse séduire par cette ode au roi Malko qui semble né pour entrer dans la peau de ce personnage. Musique sublime et texte magnifique font le reste.

Le pudding est parfois indigeste, virant opéra-bouffe lourdingue, mais, Mozart aidant, le film réussit de belles envolées de fantaisie et d’humour.

"Casanova variations" est un objet un peu monstrueux, particulièrement hybride, une expérience à risques (...) Tout cela, qui est un peu dingue et pédant pourrait facilement devenir agaçant (ça l’est parfois) mais parvient aussi à enserrer le spectateur au cœur d’un spectacle total et non dénué d’un charme un peu bizarre et tenace.

Voilà un beau film costumé, éclatant de couleurs et de musique. Casanova y est le prétexte à un exercice de style assez réussi qui fait se croiser le théâtre, l’opéra et le cinéma.

Le résultat est contrasté : si John Malkovich est très convaincant, la réalisation manque de soin.(...) Ce Casanova n'hésite pas à sortir des sentiers battus, à semer le trouble et distiller une dose de folie. Le texte est puissant, mais c'est l'image qui fâche. Tourné à l'épaule, le film n'est pas beau, mal éclairé, il manque de soin.