Bouchon
DR/Séries Mania

L'ancienne de Golden Moustache offre sa version comique de "Juste la fin du monde". Une série en format court particulièrement réussie.

Petit format, grande série. En 8 épisodes de 14 minutes, la vidéaste Éléonore Costes réussit un vrai tour de force avec Bouchon, une pépite à découvrir sur Arte.tv à partir d'aujourd'hui.

Artiste touche-à-tout (scénariste, actrice, réalisatrice…) notamment révélée quand elle a intégré Golden Moustache, Éléonore Costes met encore beaucoup d'elle-même dans Bouchon, tant et si bien qu'on ne sait pas très bien quelle est la part autobiographique et quelle est la part de fiction pure... L’histoire de Lolo (impeccablement jouée par Costes elle-même), comédienne qui bosse dur pour faire son trou dans un collectif d’humoristes qui officie sur YouTube (tiens, tiens) et parvient à décrocher le premier rôle dans un long-métrage dont le tournage est prévu à Tokyo. Mais ce qui devrait être une consécration devient un cas de conscience : au même moment, son père lui annonce à elle et sa soeur enceinte (Raphaëlle Costes, sa vraie frangine, dont l’énergie rappelle Camille Chamoux) qu’il est atteint d’un cancer et qu’il ne veut surtout pas subir de traitement.

En grand gamin entêté, il a décidé d’aller en Suisse pour se faire euthanasier. Doit-elle rester et passer ses derniers mois auprès de lui ou bien partir au Japon ? Le début des emmerdes et d’une quête d’identité…



Vraiment balèze dans sa façon de traiter le thème de la famille dysfonctionnelle à travers la comédie (on se marre beaucoup), Bouchon est incarnée par un casting d’un naturel stupéfiant, même dans les scènes les plus barrées. Une série sur le non-dit, sorte de Juste la fin du monde (de Xavier Dolan) en rigolo, où les sentiments s’accumulent (l’amour comme la haine) et que personne n’arrive à exprimer calmement. Entre deux scènes où on ne s’écoute pas, Éléonore Costes capte tous les petits tics qui trahissent le mal-être (une obsession pour le crash du vol Rio-Paris ; la clope et la bouffe qui sont centrales dans l’affaire) et les pétages de plomb en souffrance (la mère, moulin à parole, en furie face à l’imprimante qui déconne). Le rythme ne faiblit jamais, tout comme l'écriture percutante des dialogues.

Tout ça en huit épisodes d’une douzaine de minutes. Petit mais costaud ! Bouchon fut l'un de nos coups de coeur au dernier festival Séries Mania.

Bouchon est à voir dès maintenant en intégralité sur le site d’Arte à partir du 29 avril.

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