Cassian n’est plus un bad boy solitaire. Tandis qu’il s’engage dans la résistance et l’Alliance rebelle, ce nouveau chapitre, plus politique, décrit la montée en puissance de la tyrannie, au détriment de toute envolée lyrique.
Un peu plus de deux ans après son carton et les louanges, la "meilleure" série Star Wars est-elle toujours un phénomène ?
La suite démarre aujourd'hui sur Disney Plus et disons-le tout de suite : l’entrée en matière est laborieuse. La saison 2 d'Andor s'ouvre de manière bien fastidieuse, et il faut deux épisodes et demi pour que la série reprenne véritablement son envol.
Toujours pas l'ombre d'un Jedi en vue. Zéro sabre laser. Même pas une étincelle de Palpatine. C'est sûr, Andor n'est (toujours) pas une série Star Wars comme les autres, fixant l’objectif sur un régime en bascule, racontant la montée en puissance d’une tyrannie et l’effet corrosif de la désinformation sur une population prête à renoncer à ses libertés. Au milieu de tout ça, Cassian amorce son virage d'espion pour une Alliance rebelle en train de se créer. Le garçon est toujours aussi retors, mais désormais guidé par une boussole morale qui pointe vers la liberté des peuples de la Galaxie, tandis que la mainmise de l’Empire et de son armée se fait de plus en plus féroce. La rébellion cherche la meilleure méthode pour réagir, riposter. Mais face à la désinformation et la manipulation des masses menées subtilement par le côté obscur, difficile de faire naître une envie de révolte, ou même un soutien populaire…

Tony Gilroy et Beau Willimon signent ainsi une saison encore plus politique que la précédente, qui résonne de manière spectaculaire avec notre monde réel et la tendance de plus en plus prégnante de nos sociétés à être attirées par les discours sécuritaires, autoritaires. De quoi donner à Andor une nouvelle facette excitante, même si les auteurs rament pour aller au bout de leurs intentions. Comme engluée dans les derniers nœuds de la saison 1, cette saison 2 a bien du mal à décoller. Malgré ellipses et sauts dans le temps censés dynamiser le récit, elle donne trop souvent l’impression de tirer à la ligne. Heureusement, quand Cassian sort les blasters et passe en vitesse lumière, Andor fait renaître des étoiles dans nos yeux. Certaines séquences sont folles, la mise en images est superbe, les décors sont toujours aussi spectaculaires et les costumes particulièrement exceptionnels (c'est un défilé assez fou auquel on assiste sur Coruscant). Mais la tension peine parfois à grimper, et il faut attendre que l’arc autour de la planète Ghorman – point central de la saison – s'étoffe réellement pour qu'Andor retrouve une certaine puissance lyrique. Là, la série redevient passionnante, culminant avec un épisode 8 d’une intensité étouffante, possiblement le meilleur épisode de toute la série.
En attendant d'arriver à ce climax, le cœur du récit repose sur l'actrice irlandaise Genevieve O'Reilly qui domine la saison et donne à la Sénatrice Mon Mothma une ampleur impressionnante, slalomant entre les faux-semblant dans l'arène du pouvoir galactique, tandis que Cassian Andor s’éloigne du bad boy solitaire pour mieux fusionner, sans éclat ni emphase, avec la naissance discrète de l’Alliance. Toujours une bonne série Star Wars, certainement la plus aboutie, mais ce chapitre final risque d'en frustrer pas mal.
Andor, saison 2, en 12 épisodes, à voir sur Disney Plus jusqu'au 14 mai 2025.
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