Le Projet Blair Witch - Joshua Leonard
Lionsgate

“C'est 25 ans d'irrespect de la part de ceux qui ont empoché la part du lion (jeu de mots intentionnel) des bénéfices de notre travail, et c'est à la fois malsain et sans classe", fulmine Joshua Leonard.

En 1999, Le Projet Blair Witch faisait un tabac en jouant sur un marketing et une mise en scène jamais vues auparavant. Jouant sur le concept inédit du found footage, le film raconte la disparition de trois jeunes en forêt, dont on n’a retrouvé que le film, témoin des horreurs qu’ils ont vécues.

Sur internet, des rumeurs couraient, inventées par la production (Artisan Entertainment) et soutenant l'authenticité des images pour inciter les spectateurs à aller voir le film. Grâce à cela, Le Projet Blair Witch est toujours aujourd’hui le deuxième film le plus rentable de l’histoire : pour un budget de 60 000 dollars, le film en a engrangé près de 250 millions.

Blair Witch va renaître de ses cendres avec l'équipe de Paranormal Activity

Depuis, l’idée a été franchisée, avec deux films supplémentaires (Blair Wittch 2 : Le Livre des ombres en 2000 et Blair Witch en 2016), loin de connaître le même succès que l’original, mais aussi des livres, BDs, jeux vidéo… Mais récemment, Lionsgate (qui a racheté Artisan Entertainment en 2003) a annoncé un reboot du film de 1999 produit par Jason Blum, à l’origine de la série des Paranormal Activity, de celle des American Nightmare, et des Insidious et qui s’associe au studio pour ce projet.

La goutte d’eau pour l’un des acteurs du projet initial.

Reprenant l’annonce de Variety, Joshua Leonard s’est saisi de son compte Instagram pour dénoncer ce qu'il considère comme des années de manque de respect de la part du studio. Premier point de discorde entre l’acteur et Lionsgate : l’annonce du reboot en elle-même. 

“Voici donc MON visage sur un communiqué de presse pour un film réalisé par deux grands studios - pour lesquels j'ai travaillé et que je respecte tous les deux, écrit-il en légende de sa publication. Ce qui est bizarre, c'est que je n'en savais rien jusqu'à ce qu'un ami m'envoie une capture d'écran de félicitations hier.”

L’acteur poursuit, listant les injustices que lui et les deux autres têtes d’affiche de Blair Witch, Heather Donahue et Michael C. Williams, ont subies après la sortie du film : 

“Et oui, j'ai beaucoup pensé à cette époque, après avoir vu mes collaborateurs du BWP récemment et partagé des souvenirs... doux ET foireux.

FAIT : En 1999, le distributeur original de BWP a prétendu avoir sorti le film indépendant le plus rentable de tous les temps (acheté pour 1 million, rapporté plus de 250 millions), alors qu'en interne ils nous disaient qu'ils perdaient en fait de l'argent à cause des dépenses de marketing... et que nous risquions donc de leur devoir de l’argent.

FAIT : Vu que nous avons utilisé nos vrais noms dans le premier film, le studio a réclamé des droits d'auteur. Nous avons dû les poursuivre devant un tribunal fédéral pour récupérer NOS NOMS.

FAIT : Un insider d'Hollywood a déclaré à la presse que nous (les acteurs) avions reçu 4 millions de dollars pour racheter nos points de propriété, alors qu'en réalité, nous avons gagné 300 000 dollars... et n'avons JAMAIS touché un centime de plus. (Après avoir acheté une voiture et remboursé ses prêts étudiants, Mike était de retour à livrer des meubles dans les 12 mois qui ont suivi la sortie du film, tout en continuant de faire la couverture des magazines).”

Le Projet Blair Witch
Lionsgate

On sent que vingt-cinq ans plus tard, l’acteur n’a toujours pas digéré la manière dont se sont passées les choses. Malgré tout, il ne renie pas le film qui a lancé sa carrière, loin de là ! Mais il considère que la reconnaissance n’est pas dirigée vers les bonnes personnes : après tout, les acteurs y jouent une équipe de tournage ; ils font véritablement le film. 

“De nombreux facteurs ont contribué au succès de BWP : le calendrier, le marketing, etc. Mais il y a aussi le FAIT que nous, une bande cinglés, nous sommes réunis, avec pratiquement aucune ressource, et avons fait un film qui a fonctionné ! Est-ce qu’on pourrait acter que le film en lui-même explique en grande partie pourquoi nous en parlons encore 25 ans plus tard ?

Je suis très fier de notre petit film punk-rock, et j'AIME les fans qui entretiennent sa flamme. Mais à ce stade, c'est 25 ans d'irrespect de la part de ceux qui ont empoché la part du lion (jeu de mots intentionnel) des bénéfices de notre travail, et c'est à la fois malsain et sans classe.”

Des déclarations auxquelles Lionsgate n’a pas répondu, précise Entertainment Weekly.

Malheureusement pour Joshua Leonard, et quoi qu'il en pense, ce nouveau projet Blair Witch verra bien le jour, dans le but de “réintroduire ce classique de l’horreur auprès d’une nouvelle génération”, soutient Adam Fogelson, représentant de Lionsgate. 

Pour l’instant, le studio n’a communiqué ni synopsis ni date de sortie.

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