Un récit mené pied au plancher, qui, comme son héroïne, ne s’excuse à aucun moment de chercher à être le plus efficace possible.
Vu, revu et re-revu. On ne va pas mentir, Rapide ne raconte rien de bien neuf. Jugez plutôt : une jeune femme (un super premier rôle pour Paola Locatelli) accro à la vitesse rêve de piloter des Formule 1 et s’engage dans une école pour futurs pilotes de course. Donc, si vous avez deux sous de jugeote, vous savez à peu près comment tout cela va se dérouler et va finir.
Et pourtant, Rapide fonctionne à plein. La réussite du film réside simplement dans son efficacité. Son héroïne veut assumer sa trajectoire sans être aimable, sans tricher, comme le film tente de ne pas tricher – et quand il le fait, il tente de le faire le moins possible (on pardonne même un montage sequence d’entraînement au son de « Maniac » tiré de Flashdance, qu’on va interpréter comme un hommage aux productions Bruckheimer/Simpson). Imaginez une production Besson mais dépouillée de tous ces tics beaufs, genre les mafieux, les flics et les sex workers, pour ne conserver que le plaisir d’un bon film de sport automobile.
Normal après tout, puisqu’il s’agit du nouveau film de Morgan S. Dalibert, alias le chef opérateur des deux Balle perdue. Le réalisateur avait déjà dirigé Alban Lenoir dans son premier long, Aka sur Netflix, film d’action trop étiré et trop sérieux pour son propre bien, qui se déroulait dans un territoire de cinéma déjà vu et re-revu (on y shootait des intégristes barbus en plan-séquence dès l’intro). A déjà vu équivalent, on choisit sans hésiter ce Rapide-là, qui dure trente minutes de moins.
De Morgan S. Dalibert. Avec Paola Locatelli, Alba Lenoir, Anne Marivin… Durée 1h38. Sortie le 16 avril 2025
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