Superman, Harry Potter, Friends et tant d'autres vont rejoindre le catalogue officiel de la plateforme de streaming. Le deal n'est pas encore validé par les autorités de régulation, mais le géant au N rouge se frotte déjà les mains.
Friends va peut-être retrouver le catalogue Netflix plus vite que ce qu'on imaginait...
Cette nuit, on apprenait que Netflix et Warner Bros. Discovery étaient en négociations exclusives pour un deal historique. Quelques heures plus tard, Netflix annonce purement et simplement avoir acquis le studio hollywoodien historique !
Le géant au N rouge frappe le plus gros coup de son histoire et assure avoir dealé l’acquisition de Warner Bros. pour un montant total évalué à 82,7 milliards de dollars (valeur equity : 72 milliards). Un accord titanesque qui suit la séparation de la branche Discovery Global, et qui rebat complètement les cartes du divertissement mondial.
Le géant du streaming met ainsi la main sur Warner Bros., ses studios cinéma et TV, HBO Max, HBO, et l’intégralité de ses franchises cultes.
On parle concrètement de licences comme Le Seigneur des Anneaux, ou encore Harry Potter, bien entendu Game of Thrones, mais aussi Superman et tout l’univers DC, également Friends, sans oublier des films fondateurs de Warner Bros. comme Casablanca ou Citizen Kane. Warner, c'est aussi les meilleurs films de l'année 2025, de Sinners à Une Bataille après l'autre, en passant par Evanouis ou le hit milliardaire Minecraft, qui devraient se tailler la part du lion aux prochains Oscars. Tous seront amenés à rejoindre le portefeuille Netflix, à un moment ou à un autre.
Ted Sarandos, boss de Netflix, se réjouit déjà :
"Notre mission a toujours été d’entertainer le monde. En combinant l’incroyable catalogue de Warner Bros. — des classiques intemporels aux sagas modernes comme Harry Potter ou Friends — avec nos titres qui définissent la culture, nous pourrons le faire encore mieux. Ensemble, nous allons définir le prochain siècle de storytelling."
Comme un symbole, le leader mondial du streaming vidéo dame le pion à Paramount et Comcast (Universal), deux autres studios hollywoodiens qui étaient aussi sur les rangs pour une fusion.
Il faut noter que l’opération n’aboutira pas, de toute façon, avant 12 à 18 mois (comme le souligne Netflix d'ailleurs). Elle devra d'abord être approuvée par les autorités antitrust des Etats-Unis. Et quand on sait que Donald Trump est un proche des Ellison, la famille possédant Paramount...
En attendant, pour l'heure, Netflix est bien en passe d'acquérir Warner Bros. Au grand dam de l'industrie cinématographique, qui a alerté tout de suite le public. Mais le géant au N précise qu’il maintient les opérations actuelles de Warner Bros., rassurant ainsi créateurs, talents et partenaires.
Greg Peters de Netflix insiste sur la complémentarité :
"Warner Bros. a façonné l’industrie depuis plus d’un siècle. Avec notre portée mondiale, nous pouvons amener leurs univers à un public plus large, renforcer l’industrie et créer encore plus de valeur pour nos abonnés."
David Zaslav, patron de Warner Bros. Discovery, valide le passage de relais :
“Cette annonce unit deux des plus grands conteurs de l’histoire. Warner Bros. a captivé l’attention du monde pendant plus d’un siècle. En rejoignant Netflix, nous faisons en sorte que ces histoires résonnent encore pour les générations futures.”
Today, Netflix announced our acquisition of Warner Bros. Together, we’ll define the next century of storytelling, creating an extraordinary entertainment offering for audiences everywhere. https://t.co/rXPFMNIs1A pic.twitter.com/0pdsMUEob8
— Netflix (@netflix) December 5, 2025
Plus d’abonnés… et des milliards d’économies
Avec ce deal, Netflix vise un objectif simple :
– augmenter son catalogue premium,
– attirer davantage d’abonnés,
– augmenter le temps de visionnage,
– et générer plus de revenus.
L’entreprise prévoit 2 à 3 milliards de dollars d’économies par an à partir de la troisième année, et une opération accrétive dès la deuxième année sur le bénéfice par action.
Comment se déroule le deal ?
Chaque actionnaire de WBD recevra :
– 23,25 $ en cash,
– 4,50 $ en actions Netflix (ajustées selon un système de "collar").
La fusion valorise WBD à 27,75 $ l’action.
Mais attention : le rachat ne pourra être finalisé qu’après la scission déjà annoncée entre les divisions Streaming & Studios et Global Networks. La branche "Global Networks" deviendra Discovery Global, une nouvelle société cotée dès le troisième trimestre 2026, comprenant : CNN, TNT Sports, Discovery Europe, ainsi que les produits digitaux Discovery+ et Bleacher Report.
La transaction, validée à l’unanimité par les deux conseils d’administration, devrait se conclure sous 12 à 18 mois, après approbations réglementaires.
Les questions qui vont rapidement se poser
Avec cette opération, Netflix n’est plus seulement le roi du streaming : il devient l’hébergeur officiel de la plus grande bibliothèque ciné-séries du monde, en contrôlant désormais autant les classiques du XXe siècle que les sagas qui façonnent le XXIe.
Un choc. Et des questions qui vont avec : que va-t-il advenir de la plateforme HBO Max ? Netflix va-t-il finir par se recentrer sur un seul et même réseau de streaming ? Est-ce que le deal aura un impact sur le développement de la série Harry Potter, prévue pour la prochaine décennie ? Et quid du DC Universe en cours de construction, piloté par James Gunn chez Warner depuis trois ans et pour les dix prochaines années ? Enfin, bien entendu, l'interrogation la plus inquiétante pour Hollywood, c'est la place que le N laissera aux salles obscures, à long terme, dans sa stratégie. Les exploitants sont déjà sur les dents. Les syndicats des acteurs et réalisateurs aussi. C'est toute une industrie qui tremble. Hollywood ne sera plus jamais comme avant.
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