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Cecile Burban / Universal Pictures

Découverte dans Arnaud fait son deuxième film et notamment vue dans Family business, sa fantaisie et son explosivité comique font merveille sous la direction de Noémie Lefort, face à Chloé Jouannet

Ce n’est certes pas la première fois qu’on entend parler de Louise Coldefy. Celle qui est arrivée dans ce métier par la voie royale de la Classe Libre du Cours Florent et du Conservatoire, s’était fait connaître en 2015 avec Arnaud fait son deuxième film d’Arnaud Viard, dans lequel elle campait avec superbe une élève du Cours Florent dont tombait amoureux un de ses profs réalisateur. Depuis, on l’a revue sur le grand (Les Apparences, Zaï zaï zaï zaï…) comme le petit écran (Family business…) mais Mon héroïne marque une étape marquante dans son parcours. Dans ce premier long métrage de Noémie Lefort, elle campe la tante de l’héroïne (une jeune femme rêvant depuis son enfance de réaliser des films et décidant de s’envoler pour New- York pour donner son scénario à Julia Roberts, incarnée par Chloé Jouannet). Un personnage excentrique qu’elle incarne avec un mélange parfait de maîtrise et de lâcher prise et un sens de l’espièglerie qui fait souffler un vent de folie douce dans ce film. Rencontre avec celle qu’on retrouvera à deux reprises au fil de l’année 2023, dans Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée, la nouvelle comédie d’Olivier Van Hoofstadt où elle jouera encore une douce dingue face à Artus et Elsa Zylberstein et dans Avant que les flammes ne s’éteignent, le premier long de Mehdi Fikri - centré sur une famille qui affronte la mort d'un des siens, décédé lors d’une interpellation de police - aux côtés de Camélia Jordana, Sofiane Zermani et Sofian Khammes.

 

Comment s’est fait votre arrivée sur Mon héroïne ?

Louise Coldefy : J’ai rencontré Noémie (Lefort) sur le making- of de la saison 2 de Family business. Et c’est quelques semaines plus tard qu’elle m’a contactée via Chloé Jouannet – avec qui j’avais déjà tourné dans Le Gendre de ma vie – pour me parler de son projet. Elle me raconte que ce film va raconter son histoire quand, après avoir réalisé à 20 ans un court métrage sur Julia Roberts, elle avait décidé de partir à sa rencontre. Elle m’envoie le scénario. Et j’accroche tout de suit. Pour son son côté feel good mais aussi pour le fait de me retrouver face à une histoire réunissant des personnages féminins sans histoire d’amour accolée ! Ca m’a spontanément fait penser à des films que j’adore comme Billy Elliot ou Little Miss Sunshine

Quelles pistes Noémie Lefort vous donne t’elle pour ce personnage de tante bien perchée ?

Au moment où j’ai dit banco, il n’y avait pas les financements. Donc on a eu du temps pour travailler. Avec Noémie, on parle avant tout du personnage, plus que des scènes. Elle me donne ses références comme Denise Grey dans La Boum, cette idée d’un personnage qui est dans le soutien. Elle me précise vite ce qu’elle a en tête : un personnage de Pixar, comme un feu follet. Moi, ça me parle immédiatement et me donne le cap de mon travail. Mais on veut aussi apporter de la profondeur au personnage, ne pas faire d’elle quelqu’un de totalement déconnectée à la réalité. C’est important de la voir aussi, à certains moments, touchée, pas seulement sur sa planète

Comment la créez- vous à partir de là ?

Je me sens à l’aise dans ce type de personnage quand la comédie naît comme ici avant tout de la situation. C’est plus facile pour moi de jouer quelqu’un d’un peu perché qui dit des choses tout à fait sensées car je peux m’appuyer sur ce contraste. J’adore ce type de contre- pied. Je me souviens ainsi d’avoir travaillé une scène de la Reine dans Ruy Blas en jouant sur le fait qu’elle ait 14 ans et soit folle d’amour pour le Roi pour l’entraîner vers cette folie adolescente, loin du texte classique. Et pour cela, je joue simplement avec les curseurs, à les pousser mais aussi à les abaisser pour éviter le surrégime permanent

NOEMIE LEFORT: "AVEC MON HEROÏNE, JE VOULAIS RACONTER UNE VRAIE HISTOIRE DE CINEMA"

Quel type de réalisatrice est Noémie Lefort ?

Quelqu’un qui vous offre énormément de liberté et qui, une fois qu’elle vous a choisie, vous fait une confiance à toute épreuve. Son texte devient une matière qu’elle nous donne à malaxer. Son plateau respire la joie de vivre que rien ne paraît pouvoir abîmer.

Vous étiez, comme elle, fan absolue de Julia Roberts avant ce film ?

J’avais vu ses films évidemment et j’en ai aimé beaucoup mais sans être aussi fan que Noémie ! Elle ne m’en a pas voulu pour autant (rires)

Le résultat final est proche du scénario que vous aviez lu ?

Oui et c’est marrant car en tournage je l’avais un perdu de vue et j’avais même eu le sentiment qu’on s’en éloignait mais sans m’inquiéter. Mais Noémie a su retranscrire en images ce qu’elle avait écrit : un film émouvant et joyeux à la fois