GALERIE
Cecile Burban / Universal Pictures

Noémie Lefort présentera le 14 décembre prochain son premier long Mon héroïne. Cette fiction suit le parcours d’une jeune fille de 18 ans à la conquête de New York pour y rencontrer son idole Julia Roberts. Tournée en France et à l’étranger, cette histoire inspirée de la vie de sa réalisatrice ne pouvait pas passer à côté de Rouen, sa ville d’origine. L’occasion pour Première de se rendre dans les coulisses de cette production.

Le 26 octobre 2021, quelques curieux surveillent la rue Saint Thomas de près. Petite artère rouennaise, elle est ce jour le théâtre d’une production cinématographique digne d’Hollywood : Noémie Lefort y a posé ses caméras pour tourner son premier long métrage de fiction intitulé Mon héroïne. Alors à sa sixième semaine de tournage, le film est porté par Chloé Jouannet, Pascale Arbillot et Louise Coldefy, face à une équipe technique majoritairement féminine. "C’est à l’image de ma vie, puisque j’ai grandi dans un univers féminin", explique Noémie Lefort qui, quelques heures seulement avant le début de la journée, se promenait émue dans Rouen. Born and raised dans la commune aux cent clochers, il était inévitable pour elle d’y revenir non plus en simple Rouennaise, mais en cinéaste. Après tout, ce long s’inspire de sa propre vie : "Il y a vingt ans, je suis partie à New York pour proposer à la maison de production de Julia Roberts un court métrage que j’avais tourné et qui s’appelait Calling Julia Roberts. Vingt ans plus tard, j’ai adapté cette histoire pour dépasser la simple anecdote de quinze minutes et proposer une vraie histoire de cinéma, sur une jeune fille qui n’a peur de rien."

 

GALERIE
Cecile Burban / Universal Pictures

Cette jeune fille, Chloé Jouannet lui prête ses traits. Premier premier rôle pour l’actrice, elle devient devant la caméra Alex, jeune femme de 18 ans, prête à tout pour prouver à sa mère Mathilde (Arbillot) qu’elle est capable de faire du cinéma. Accompagnée de sa tante la déjantée Juliette (Coldefy), elle s’envole pour New York afin d'y rencontrer Julia Roberts : "C’est l’une de mes actrices préférées, donc le pitch du film m’a vraiment attirée. Et puis l’idée assez simple de réaliser un rêve me plaisait. J’aime bien l’idée de poursuivre un rêve fou pour prouver à tout le monde que tu en es capable." Celle qui, à 25 ans, compte à son palmarès plusieurs productions de choix, a dû pour celle-ci revenir à celle qu’elle était à 18 ans. "J’ai essayé de travailler sur ce qui change entre l’adolescence et la vingtaine. J’ai regardé beaucoup de vidéo de moi à 18 ans, pour voir ce qui a évolué chez moi depuis. J’ai travaillé sur le côté sanguin et instinctif des premiers pas dans la vie adulte." Pour Pascale Arbillot, il a fallu comprendre ce que vit son personnage face à sa fille unique partie pour l’étranger sans la prévenir. "Je me suis demandé ce que vivait une femme dans cette situation-là, pour proposer quelque chose de réaliste". Un besoin de réalisme qui colle au projet initial, lequel a tout de suite accroché avec la comédienne. "J’ai été touchée par l’honnêteté de Noémie Lefort, et par la vérité de cette histoire qui l’habite depuis vingt ans. Je l’ai trouvé très intime, et ça me plaisait que ce soit un voyage de femmes, car ça ne s’était jamais vu."

mon héroïne
Universal Pictures

Mon héroïne se présente ainsi comme un récit intemporel sur le cinéma. Une chose que Matthieu Zeller, son producteur, met facilement en avant. "J’ai adoré l’amour du cinéma et de la réalisation qui se dégageait du scénario, c’était particulièrement excitant, mais aussi très émouvant. Cette histoire peut résonner avec chacun de nous. Ce qui la fait vibrer chez moi, c’est la passion et l’envie de cinéma, mais peut-être qu’avec d’autres, ce seront les liens familiaux. C’est un Coming Of Age très universel, qui pourrait se passer dix ans dans le passé ou le futur." Et pour cause : alors qu’elle est en train de se réchauffer entre les prises, Pascale Arbillot remarque que le décor du tournage associé au crachin normand donne l’impression d’être "à Londres, ou dans un film d’époque".

Pourtant, rien dans les éléments techniques du tournage ne sorte du passé. Drone, steady cam, mur de leds… Tous les moyens sont bons pour faire revivre sa jeunesse à celle qui a déjà une grande carrière dans le documentaire et le making-of. "Mes expériences passées m’ont appris la grammaire des tournages, mais ici je fais du cinéma, je réalise mon rêve de gosse." Vingt ans plus tard, Noémie Lefort referme (peut-être ?) la parenthèse Julia Roberts et fait honneur à la morale de son film : "Il faut tenter le tout pour le tout, croire jusqu’au bout à ses rêves."