Date de sortie 21 septembre 2016
Durée 97 mn
Réalisé par Xavier Dolan
Avec Gaspard Ulliel , Nathalie Baye , Marion Cotillard
Scénariste(s) Xavier Dolan
Distributeur Diaphana Distribution
Année de production 2016
Pays de production Canada, France
Genre Drame
Couleur Couleur

Synopsis

Louis, écrivain à succès, sent que sa fin est très proche. Le jeune homme traverse le monde en avion pour retrouver son pays natal et annoncer la terrible nouvelle à sa famille. Mais, à peine arrivé chez les siens qu'il n'a pas vus depuis douze ans, Louis sent que l'atmosphère est particulièrement électrique. Alors que sa mère tente nerveusement d'organiser une réunion familiale comme dans le passé, Antoine, son frère, se montre très agressif, tandis que Suzanne, sa soeur, semble dépassée par les événements. Seule Catherine, la discrète épouse d'Antoine, donne l'impression de comprendre Louis...

Toutes les séances de Juste la fin du monde

Critiques de Juste la fin du monde

  1. Première
    par François Léger

    L’essentiel
    Un huis-clos étouffant sur une famille dysfonctionnelle.

    Huis clos aride, jamais inquiet de se rendre aimable, Juste la fin du monde divisera aussi sûrement que la personnalité de son réalisateur. Avec son sixième long métrage (adaptation de la pièce de Jean-Luc Lagarce), Xavier Dolan raconte la mort du dialogue familial et nous met à table durant une heure trente avec des gens qui ne savent plus se parler,  s’invectivent, se coupent la parole en permanence. Des personnages sauvés du grotesque par les interprétations fabuleuses d’un casting cinq étoiles et un principe de mise en scène – le théâtre en gros plan – à l’opposé de l’exercice de style. François Léger

  2. Première
    par Sylvestre Picard

    Le prodige de Mommy livre un huis clos théâtral, étouffant et ennuyeux.

    C'était le risque. Après avoir livré une baffe comme Mommy qui avait terrassé le Festival de Cannes il y a deux ans et sembait avoir loupé la Palme d'un cheveu, que faire pour reproduire le coup d'au moins la même force ? Dolan, en attendant de pouvoir monter son film The Life and Death of John Donovan avec Jessica Chastain, s'est donc attaqué à l'adaptation d'une pièce de Jean-Luc Lagarce : Louis, un acteur de théâtre à succès, revient voir sa famille qu'il n'a pas vue depuis douze ans : sa mère exubérante, son grand frère taiseux et sa femme qu'il n'a jamais vue, sa petite sœur qu'il n'a pas vue grandir. Louis a quelques heures pour tenter de dire aux siens le secret qui l'a fait venir, mais le poids du passé se fait sentir.  L'ambition cinématographique de Mommy et sa vision du triangle familial semblent bien loin. Ca s'engueule, ça crie, ça bégaie (beaucoup : Marion Cotillard met des heures à dire quelque chose) et c'est filmé uniquement en très gros plans. Avec des personnages séparés les uns des autres, histoire de souligner leur éloignement les uns des autres - sans doute. Le all-star cast écrasant n'aide pas non plus : on voit moins les personnages que les célébrités qui les incarnent sans passion, qui se cognent entre les murs de ce repas de famille ennuyeux et interminable.

    Dragostea Din Tei
    Louis (Ulliel en mode mineur) est incapable de parler tout comme le film est incapable d'exprimer le grand drame qu'il ambitionne d'être. Un montage-sequence pivotal au dernier tiers aurait pu donner au métrage un tournant apocalyptique, miroir de l'extension du cadre de Mommy, mais pas de ça ici. On veut ce que Dolan sait le mieux faire : des baffes, du mouvement, de la vie, des couleurs, de la force nourrie par une croyance sans bornes dans la puissance du cinéma. A la place : la vieille rancune recuite et servie tiède comme dans un film français (très) moyen. On étouffe, et cette fois-ci personne n'ouvrira le cadre. Heureusement, le réalisateur sait encore se ménager de sacrées récrés : un flash back lumineux provoqué par l'écoute du tube house moldave Dragostea Din Tei d'O Zone (vous savez, mahia-hi, mahia-hou...), un autre qui se déclenche à la vision d'un vieux matelas et Xavier livre enfin des morceaux de cinéma costaud, car c'est en liberté que le jeune cinéaste respire le mieux. Même si en finissant son film sur Natural Blues de Moby, un hit millésimé 99, il nous renvoie à notre propre vieillesse il donne presque l'impression que c'est lui qui vieillit en fait. C'est "mon premier film en tant qu'homme", explique-t-il dans sa note d'intention où il rappelle qu'un "blocage intellectuel" l'avait empêché d'aimer le texte de Lagarce amené à lui par sa muse Anne Dorval vers 2010. Avant d'y revenir après Mommy. Juste la fin du monde est peut-être un simple blocage. Et un blocage c'est dommage mais ce n'est pas la fin du monde.

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