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Un écrin somptueux, pour une histoire criminelle sordide... qui n'a pas encore démarré !

On aurait vraiment aimé que Cary Fukunaga, le réalisateur culte de True Detective, pose aussi sa patte sur les 10 épisodes de The Alienist, comme c'était prévu au départ. Cela aurait peut-être permis à la série d'être à la hauteur de ses superbes ambitions. Malheureusement, Fukunaga a dû renoncer au dernier moment et le thriller historique de la chaîne TNT (lancé hier soir outre-Atlantique) induit aujourd'hui une certaine frustration.


Parce que The Alienist a tout pour être une grande et belle série. TNT et Paramount ont mis les moyens pour adapter le best seller de Caleb Carr (paru en 1994). La reconstitution, en décors réels le plus souvent, du New York de l'année 1896 est stupéfiante. Les rues boueuses, la frénésie des calèches, les policiers aux ordres de Theodore Roosvelt (futur Président des USA) et les costumes du XIXe offrent un écrin somptueux à cette histoire criminelle sordide.

Des meurtres d’enfants prostitués et travestis secouent la métropole américaine en plein boom. Qui se cache derrière ? Pourquoi ? Et comment l'arrêter ? Le Dr. Laszlo Kreizler, Aliéniste de profession, étudie les comportements psychologiques déviants, et notamment ceux des sociopathes. Un véritable précurseur dans cette discipline. Avec son vieil ami, le dessinateur John Moore, et la secrétaire insoumise de Roosvelt, Sara Howard, ils vont se plonger dans l'affaire...

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The Alienist, c'est donc une fascinante et passionnante enquête historique, chic et stylée. Quelque chose entre Sherlock Holmes et Mindhunter. Sur le papier en fait. Parce que concrètement, le premier épisode souffre d'un très gros problème de rythme. Comme si tout était en place, et que l'action attendait on-ne-sait-quoi pour démarrer. Et après 20 premières minutes de présentation intéressantes, le récit devient carrément contemplatif. La narration se fait ennuyeuse et si le cadre reste agréable, la toile qui se peint devant nous a bien du mal à éblouir.

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Pourtant, la production n'hésite pas à jouer sur une ambiance macabre assez frissonnante (quelques plans des cadavres vous feront froid dans le dos). Et le casting est tout bonnement parfait. Daniel Brühl et Luke Evans forment déjà un duo attachant, très prometteur pour la suite. Dakota Fanning et sa jolie frimousse boudeuse apportent une touche de charme et de rébellion. Le contexte, la société de l'époque et ses moeurs (comme ces jeunes policiers mis à l'écart parce qu'ils sont juifs) offrent un vrai plus à l'histoire.

Bref, il y a vraiment de quoi faire ici un captivant thriller d'un autre temps. Ne reste plus qu'à mettre tout ça en ordre de marche.

The Alienist, saison 1 en 10 épisodes, chaque lundi soir sur la chaîne américaine TNT.