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Sherlock Holmes, voilà un personnage que l’on pense tous connaître. Pourtant, Guy Ritchie se propose de dépoussiérer le mythe avec une version plus moderne et musclée que les précédentes. On fait le point, à quelques jours de la sortie en salles.Sherlock Holmes : du mythe au filmOn a tous en tête une certaine image de Sherlock Holmes : en peignoir ou costume, la pipe au bord des lèvres et accompagné de son fidèle Watson. Pourtant, si Guy Ritchie dit respecter l’univers des romans de Conan Doyle, ne comptez pas vous assoupir devant une enquête longue comme la manche parsemée de déduction farfelues du héros. Guy Ritchie, ce qu’il aime, c’est l’action ! Depuis Arnaques crimes et botanique en 1998, il a surtout donné dans les films de malfrats en tout genre. Son Sherlock Holmes ne déroge pas à la règle. Il se bat à mains nues comme Brad Pitt dans Snatch, poursuit les bad guys l’arme au poing et ne se laisse pas faire non plus par son cher Watson ! D’ailleurs, c’est l’une des raisons pour laquelle Robert Downey Jr a accepté le rôle : "j’adore la tournure que prend son (Guy Ritchie, ndlr) adaptation. Nous sommes tous les deux des fans de kung fu. Et dans les premières histoires de Sherlock Holmes, Holmes est un bad guy, un boxeur ; il étudie même l’art du baritsu (un art martial fictif inventé par Doyle pour la dernière aventure de Holmes en 1901 intitulée The Adventure of the empty house, ndlr)." Résultat, le film est déconseillé aux moins de 13 ans, non accompagnés d’un adulte aux Etats-Unis. Quand même !C’est bien ça le plus étonnant : le Sherlock de Guy Ritchie est finalement plus proche du personnage originel que l’image qui en a été diffusée par les premiers films. Ce sont les détails, déjà qui ne collaient pas aux romans. Par exemple, dans les pages de Conan Doyle, Sherlock n’a jamais porté de casquette de chasseur, ni fumé la pipe (cet accessoire est le fruit des premières adaptations théâtrales, dans lesquelles l’acteur principal se donnait une contenance en manipulant cet objet). Il n’est pas non plus accompagné d’un Watson débile, comme il a pu être décrit dans les premiers films avec Basil Rathbone. Mieux : Sherlock ne prononce pas une seule fois la phrase qui est restée dans la légende : "Elémentaire mon cher Watson".Découvrez l’interview complète de Robert Downey Jr ici. Sherlock Holmes : un casting de choixRobert Downey Jr incarne à merveille le personnage de Sherlock Holmes. Mélange d’hyperactivité et de classe, il modernise le personnage, tout en insistant sur le fait que pour l’époque, Sherlock était déjà quelqu’un de terriblement en avance sur son temps : "Avec Holmes, on s’aperçoit combien l’original était moderne. Pour 1891, c’était incroyablement moderne. Et puis c’est un honneur de jouer un personnage aussi légendaire que Sherlock Holmes."Quant à Watson, il est l’incarnation même du dandy sous les traits de Jude Law. D’ailleurs ; ce choix de casting n’a as été sans poser des problèmes. Au début, le rôle devait revenir à Colin Farrell. Puis Sienna Miller avait été approchée pour l’un des rôles féminins… avant de se désister en apprenant que son ex-fiancé, Jude Law, venait d’être engagé pour le rôle de Watson ! Un comble, quand on sait que l’acteur devait être le seul britannique à n’avoir jamais ouvert un seul roman de Conan Doyle ! Mais, pour l’anecdote, l’acteur était le seul de la troupe à avoir déjà tourné dans un Sherlock Holmes : c’était en 1991 dans la série Les Souvenirs de Sherlock Holmes. Cliquez ici pour en savoir plus. Parlons donc de ce fameux rôle féminin. C’est la star montante Rachel McAdams (Red Eye, Jeux de Pouvoir) qui a été choisie pour incarner Irène Adler. Si le personnage tient un rôle clé dans le film, elle n’apparaît en fait que dans un seul roman de Conan Doyle : Un Scandale de Bohème. Mais elle est présentée comme la seule femme que Sherlock (très misogyne dans les romans) considère comme son égal.Un mot sur le grand méchant de l’histoire : Lord Blackwood, incarné par Mark Strong. En fait, c’est plutôt un « sous méchant », puisque le seul bad guy des romans à égaler Sherlock est le professeur Moriarty. Mais ce dernier apparaît dès la fin du film, annonçant un rôle bien plus important dans la suite. Il pourrait même être incarné par Brad PittRobert Downey Jr : le point sur sa carrière. Mark Strong : votre grand méchant de 2010. On ne rigole pas avec Sherlock Holmes !Invité à un talk show télévisé pour promouvoir Sherlock Holmes, Robert Downey Jr avait sous-entendu que son personnage et le docteur Watson entretenaient selon lui une relation homosexuelle. Le tout sur le ton de l’humour. Seulement, ce qui a bien été compris comme une blague ce soir-là n’a pas du tout plu aux détenteurs des droits du film, qui ont tout de suite menacé la sortie de la suite du filmSherlock Holmes, un mythe intouchable ? Apparemment oui, même si le film connaît un grand succès en salles ! Reste à savoir si l’accueil sera aussi chaleureux en France…Bande-annonce :