Ymma

Ce road-movie tendre et touchant suit Boujemaa, un Marocain en mal d’amour lancé à la poursuite d’une belle inconnue rencontrée sur Internet. Mais le parcours de ce Berbère est aussi une fuite en avant, du village où il a ses racines, traditionaliste et despotique envers les femmes, aux grandes villes occidentalisées, mirages empreints de superficialité. Au gré de son périple, il croise des personnages attachants, hostiles ou farfelus qui comme lui errent sur les bordures contrastées d’un pays en plein questionnement identitaire. Avec ses maladresses, ses moments de grâce et ses digressions surréalistes, "Ymma" parvient à ausculter la fracture sociale marocaine sans la caricaturer.

Une critique juste mais édulcorée des moeurs marocaines. Un film pantouflard qui aurait gagné à mettre vraiment les pieds dans le plat.

Le gouffre entre tradition et modernité — le sujet du film, tout de même — est à peine esquissé. Reste un hymne à la gloire des femmes — des mères —, sacrifiées.