Toutes les critiques de Moka

Les critiques de Première

  1. Première
    par Christophe Narbonne

    Réalisateur de l’émouvant Complices, Frédéric Mermoud récidive avec un thriller intimiste qui prend la forme d’une quête existentielle pour l’héroïne. Cette Diane, a priori dépressive, se met ainsi à épier un couple qui habite Evian qu’elle soupçonne d’être à l’origine d’un drame dont son fils a été la victime. Son comportement obsessionnel, proche de la morbidité, que Mermoud met en scène avec l’ambiguïté requise, constitue tout l’intérêt d’un film qu’on aurait souhaité plus tendu : en multipliant les scènes de filature et de guet, le cinéaste suisse dilue un peu la tension. Le face à face entre Devos et Nathalie Baye est lui, là où on l’attend, c’est-à-dire sur le registre de l’émotion pure. C.N.

Les critiques de la Presse

  1. Télérama
    par Guillemette Odicino

    Diane (Emmanuelle Devos) a perdu son fils unique, renversé par une voiture. Parce que la police « ne fait rien » et qu'elle sent son mari résigné, elle se lance sur la piste du chauffard : bouger pour ne pas mourir de chagrin. Elle n'a qu'un seul indice : le conducteur roulait au volant d'une Mercedes couleur moka. Enfin, plutôt, la conductrice... Au cinéma, le thème de la vengeance glisse vite vers la loi du talion ou la difficulté du pardon. Pour son deuxième thriller après Complices, en 2010, déjà avec Emmanuelle Devos, Frédéric Mermoud contourne avec une élégance feutrée ces écueils en s'attachant à cerner les rapports ambigus entre une justicière indécise et une coupable présumée. Joli choix, d'ailleurs, que ce décor de station balnéaire, entre lac et montagne, au temps comme suspendu. Une atmosphère délicatement hitchcockienne, où la peur et la culpabilité changent de visage. En fausse blonde manucurée, lucide sur les ravages de l'âge, Nathalie Baye impressionne. De tous les plans, Emmanuelle Devos, toute de douleur rentrée, passe, en un regard, de la dureté au doute, de l'obstination à l'empathie. Une grande actrice pour incarner le deuil en action. — Guillemette Odicino

  2. Le Monde
    par Noémie Luciani

    Un film rigoureusement mis en scène, à la fois plein de retenue dans son lyrisme feutré et riche d’un relief humain accidenté et changeant.