Liberty Heights

Quand Barry Levinson fait un film, il faut toujours s'attendre au pire. Le chantre des images léchées à l'américaine sévit ici une fois de plus avec ses plans proprets des plus agaçants et ses musiques sirupeuses pendant plus de deux heures.
Comme toujours, l'idée de départ était estimable. Il s'agissait d'évoquer l'Amérique antisémite des années cinquante et ainsi de redéfinir la notion de liberté au pays de l'Oncle Sam.A travers le portrait d'une famille juive qu'on devine autobiographique, le réalisateur nous montre les déboires de deux jeunes gens amoureux de mauvaises jeunes filles. Mauvaises parce qu'elles qui font partie des « autres », c'est à dire les non-juives. Sylvia, est noire - mais on doit dire « de couleur » - et Debbie est une Wasp -; mais on dit « aristocrate ». A travers la découverte de leur sexualité, ils grandissent en subissant un racisme sous-jacent qui les entrave. Ainsi s'enchaînent portraits et situations sans liens évidents. Les événements ne semblent être justifiés que par cette volonté autobiographique. Chaque nouvelle image est immédiatement suivie de redondances. Bref, un portrait ennuyeux qui ne laisse aucune place au regard frivole et imaginatif des spectateurs cinéphiles.Liberty Heights
De Barry Levinson
Avec Joe Mantegna, Bebe Neuwirth, Adrien Brody
Etats Unis, 1999, 2h07.