Toutes les critiques de Después de Lucía

Les critiques de Première

  1. Première
    par Gérard Delorme

    En surface, Después de Lucía traite de harcèlement (ou bullying), sujet d’autant plus dérangeant qu’il est aggravé par l’utilisation de moyens de communication contemporains – Internet y est représenté comme une sorte de Far West virtuel qui, en l’absence de règles, incite à faire n’importe quoi, surtout le pire. C’est ce que va endurer Alejandra lorsque, à la suite d’une série de choix malheureux, elle découvre que ses ébats avec un garçon ont été postés sur la Toile. Sa réputation est ternie et elle devient la cible d’une série de vacheries, d’abus et d’humiliations dont le spectacle cruel exige d’avoir l’estomac bien accroché. Mais, en fi ligrane, se dessine un thème encore plus fort, celui du deuil, comme l’indique le titre suggérant que, après la mort de Lucía, le père et sa fi lle entament une nouvelle vie. Pourtant, alors qu’ils essaient de se ménager l’un l’autre, ils obtiennent l’effet inverse, les silences et les mensonges bien intentionnés ayant des conséquences dévastatrices. Dans la lignée de Daniel y Ana, son premier film, Franco confirme sa maîtrise du hors-champ, de la litote et du non-dit. Il est particulièrement doué dans la gestion des situations où le spectateur sait des choses que certains personnages ignorent (et vice versa). C’est le cas dans la relation du père avec sa fille. Mais lorsque les informations cachées finissent par remonter à la surface, la situation s’inverse, et les intentions du personnage deviennent imprévisibles. Le drame y gagne en intensité, jusqu’à la conclusion brutale et logique.

Les critiques de la Presse

  1. Ecran Large
    par Stéphane Argentin

    Doté d’un scénario, d’une mise en scène et d’une interprétation d’une rare intensité, ce drame implique immédiatement le spectateur pour ne plus le lâcher jusqu’à la toute dernière séquence.

  2. Les Inrocks
    par Serge Kaganski

    (...) ce film de Michel Franco saisit par son sujet aussi bien que par sa mise en forme.

  3. Télérama
    par Jacques Morice

    POUR : Des cadrages à la durée des plans, du jeu des comédiens au scénario, tout est précis, dense, déroutant, mais de ma­nière étonnamment fluide (...) Pas de doute : un cinéaste est né.

  4. Le Canard Enchainé
    par La rédaction du canard enchaîné

    A partir d'un sujet de société (...) Michel Franco donne un chef d'oeuvre selon les mots du président du jury à Cannes. Michel Franco manie avec une grande virtuosité l'art du plan fixe, net et sans bavures, mais jamais gratuit, et du hors champs, terriblement suggestif.

  5. Metro
    par Mehdi Omaïs

    Un certain regard, le cinéaste mexicain Michel Franco livre un film choc, cousin de Michael Haneke dans son exploration clinique de la violence.

  6. 20 Minutes
    par Caroline Vié

    La maestria de Michel Franco pour jouer avec les nerfs et les tripes de son public se révèle totale.

  7. Le JDD
    par Barbara Théate

    Le cinéaste mexicain de 31 ans tricote habilement tragédie intimiste et analyse réaliste d’un fait de société, à savoir le harcèlement à l’école. Sans jamais être voyeur ni racoleur, il décortique l’engrenage infernal du processus, montre la cruauté des bourreaux et la passivité quasi sacrificielle de la victime. (...) C'est réussi !

  8. Nouvel Obs
    par Sophie Grassin

    Michel Franco, qui, dans « Daniel et Ana », montrait les ravages d’un inceste contraint entre un frère et sa sœur, ne cesse de dénoncer la violence qui déchire son pays à l’échelle de la famille. Plaçant toujours sa caméra au bon endroit, privilégiant les espaces clos, il dépeint l’incommunicabilité et deux trajectoires diamétralement opposées : Roberto s’ouvre au monde, Alejandra se replie sur elle-même. Econome de ses mots et de ses effets, à la fois simple et glaçant, le film (prix Un Certain Regard au dernier Festival de Cannes) est, à l’image du geste final de Roberto, d’une cruauté sans nom.

  9. L'Express
    par Julien Welter

    La jeune Alejandra dans l'enfer du harcèlement moral. Une belle leçon d'humanité.

  10. Libération
    par Didier Péron

    Michel Franco reste évasif sur ses intentions à coups de «montrer ce qui existe», réfutant toute analyse sociale, tout propos sur la spécificité de la violence omniprésente au Mexique… Tel quel, le film demeure étrangement opaque et persistant, une fable contemporaine qui agace les nerfs et laisse pantois grâce à un long dernier plan séquence particulièrement réaliste dans sa brutalité.

  11. Le Figaro
    par Emmanuele Frois

    C'est un film glaçant où le malaise s'insinue peu à peu. C'est tout l'art de Michel Franco de faire monter la pression jusqu'à l'insoutenable, de passer de la douleur d'un deuil à une tragédie bien plus effrayante que la mort, celle du harcèlement.

  12. Les Cahiers du cinéma
    par Thierry Méranger

    "Después de Lucía", dans son obstination ad nauseam, devient au mieux un support de communication destiné à édifier les masses quant aux ravages du bullying à l'époque d'Internet. Il est pourtant peu probable que la candeur de cette dimension pédagogique s'accommode d'un film dont l'épilogue en rajoute encore dans la noirceur auto-satisfaite.

  13. StudioCiné Live
    par Thierry Chèze

    Formellement, ce film primé à Un Certain Regard est irréprochable. Sur le fond, sa manière de faire durer l'ignoble à l'écran et de jouer avec le supportable a divisé la rédaction. Certains la jugeant manipulatrice. Il est cependant évident qu'on ressort de ce film mal à l'aise... et sûr d'être face à un auteur.

  14. Le Monde
    par Isabelle Regnier

    On sort du film avec l'impression d'avoir reçu un coup de marteau sur la tête, et une question : ce spectacle est-il bien nécessaire ? Peut-être faut-il vivre au Mexique pour y répondre.

  15. Critikat.com
    par Fabien Reyre

    Récit d'un deuil impossible, le film évoque la période qui suit le décès à travers une mise en scène hyper rigide où le salut n'a pas de prise.

  16. Télérama
    par Pierre Murat

    CONTRE : Un metteur en scène (...) se doit d'avoir un regard clair. Celui de Michel Franco est trop flou, trop maladroit et donc trop complaisant pour ne pas susciter une gêne infinie.