Toutes les critiques de Dans la vie

Les critiques de Première

  1. Première
    par Didier Roth-Bettoni

    A l'image de leur auteur, les films de Philippe Faucon sont discrets. Qu'il évoque les tourments de l'adolescence (Samia) ou la guerre d'Algérie (La trahison), le reéalisateur le fait toujours avec cette finesse, cette rigueur, cette attention respectueuse qui excluent le spectaculaire ou le débordement des sentiments. Ces qualités se retrouvent dans ce portrait de femmes qu'est Dans la vie.

Les critiques de la Presse

  1. Paris Match
    par Christine Haas

    Philippe Faucon a l'art de fabriquer des moments uniques qui contiennent l'essentiel: émotion, humour, chaleur, tout en évitant la lourdeur démonstrative sur le thème de la tolérance et les clichés sur le communautarisme.

  2. Elle
    par Anne Diatkine

    Le film échappe à la parabole et à la théorie grâce à l'énergie des deux actrices non professionnelles pour donner corps et âme à leurs personnages. Un film sans esbroufe qui, avec une histoire minimaliste, parvient à montrer des relations complexes.

  3. Pariscope
    par Arno Gaillard

    Voici deux femmes aux caractères bien trempés, deux Françaises et leurs racines du sud, celles de l’autre coté de la méditerranée. Une rencontre faite de disputes et de cris, de racisme et d’incompréhension, l’Algérie d’hier face à la France d’aujourd’hui, un passé qui ne passe pas. Halima recueille et impose cependant à son mari cette vieille dame très indigne et parfois même violente dans ses mots et ses attitudes. Voilà ce que Philippe Faucon filme magnifiquement, un film souvent inconfortable mais terriblement humain, fait des maux et des douleurs de la vie. Halima finalement accompagnera son époux à la Mecque, Esther trouvera quand même une sérénité. Comme si finalement vivre était plus important que les guerres déclenchées par les hommes, comme si un espoir persistait, et cognait à la porte.

  4. Fluctuat

    Dans la vie est fidèle à son titre. Dressant un portrait sincère des relations communautaires, le septième film de Philippe Faucon s'aventure sur des terres maintes fois rebattues. Pourtant, réalisé avec un humanisme rare, il s'affirme comme un contrepoint salutaire aux discours sociopolitiques en tous genres sur le mal-être en banlieue et la difficile affirmation identitaire.
    - Exprimez-vous sur le forum cinémaLà où Abdellatif Kechiche insistait, dans La Graine et le mulet, sur l'existence d'une communauté modèle, figée dans son folklore, Philippe Faucon nous plonge avec Dans la vie au coeur de la complexité identitaire.
    Nous sommes à Toulon, une ville du bord de la Méditerranée dont on n'a pas oublié le passé frontiste. Sélima, jeune infirmière libérale, rencontre des patients de toutes sortes. Aux racistes, qui n'aiment pas "les gens comme elle", elle précise, dès la première séquence du film, "vous n'aimez pas les arabes ?", comme un peu fière de ce qualificatif, elle affirme le mot, arabe, pourtant si souvent dit du bout des lèvres. Dès les premières minutes ce film direct et précis, sans détour, comme l'urgence de la vie porte très bien son titre. Ici on dit les choses et on appelle un chat un chat : on est français, arabe, d'origine arabe ou de confession juive ou musulmane. Aucun de ces qualificatifs n'est minimisant. Loin de tous les amalgames, Dans la vie ne limite pas chacun des protagonistes dans sa petite case communautaire, mais en lui faisant assumer son appartenance à sa descendance, l'inscrit dans une filiation, une histoire, dans l'Histoire. Dès lors, chacun existe d'autant plus pleinement.Trois femmesSélima, infirmière est fille d'une famille musulmane, arabe et immigrée. Esther, une femme âgée de confession juive, est également arabe puisqu'elle est pied-noir et vient d'Oran. Halima, la mère de Sélima, est aussi Algérienne. Sincèrement croyante, elle rêve de faire le pèlerinage à la Mecque. Ainsi liées dans leurs différences, ces trois femmes sont au centre du film. Elles se rencontreront autour du handicap d'Esther. Paraplégique, la vieille dame bourgeoise vit dans le centre de la ville et a non seulement besoin des soins quotidiens d'une infirmière mais également de ceux d'une garde-malade. Par un concours de circonstance Sélima et Halima s'occuperont d'elle. Si chacune de ces femmes est dans son rôle, le film laisse finement deviner les à côtés de ces vies et permet de les voir comme multiples, existant à la fois ensemble, au sein d'un groupe mais aussi individuellement. Halima travaille parfois dans une cantine, elle prend des cours de français où elle retrouve des amies. Sélima a une vie de couple équilibrée. Esther, elle, doit supporter sa maladie.Un humanisme rareAinsi Faucon nous propose une vision limpide et profondément humaniste. Filmant de face et plein cadre, il capte les gens dans leurs entiers. Très efficace, son court film (1h13) n'oublie rien des décors. Loin des analyses savantes sur l'état du monde en banlieue, il ne s'appesantit jamais. Sélima et Halima habitent ainsi dans une cité où le pouvoir d'achat est limité, où les ragots vont bon train et où on regarde le 20h. A la télé les JT rapportent ce qui se passe dans les territoires israélo-palestiniens. En bas des immeubles, les attentats et leurs répressions armées alimentent les conversations suspicieuses et bientôt pleines de haine envers celui qu'on considère comme l'oppresseur. Très vite, la rumeur, pour favoriser la stigmatisation et trouver un coupable idéal et à portée de main, met Juifs et Israéliens dans le même sac.
    Par petites touches et en fond de scène, Philippe Faucon peint des faits un peu à la manière documentaire, mais judicieusement, sa fiction déroule l'existence d'un autre monde possible, monde dans lequel, puisque nous sommes "dans la vie", on ne colle aucune étiquette. Tendre, drôle et plein d'entrain, son film à l'humanisme rare est juste, ce qui le rend précieux. On ne peut donc que se réjouir du fait qu'il soit soutenu par l'agence cinéma éducation et par l'association Zérodeconduite.net. Ces deux organismes ont écrit des textes sur le film afin d'en faciliter l'étude dans les classes de collèges et de lycées… La leçon promet déjà d'être belle. Dans la vie
    De Philippe Faucon
    Avec Sabrina Ben Abdallah, Ariane Jacquot, Zohra Mouffok
    Sortie en salles le 12 mars 2008
    Illus. © Pyramide Distribution
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