Titre original Cronic
Date de sortie 21 octobre 2015
Durée 93 mn
Réalisé par Michel Franco
Avec Tim Roth , Bitsie Tulloch , David Dastmalchian
Scénariste(s) Michel Franco
Distributeur Wild Bunch Distribution
Année de production 2015
Pays de production France, Mexique
Genre Drame
Couleur Couleur

Synopsis

Aide-soignant, David travaille auprès de personnes en phase terminale. Méticuleux, efficace et passionné par son métier, il noue des relations qui vont bien au-delà du cadre médical et instaure une véritable intimité avec ses patients. Mais dans sa vie privée, David est inefficace, maladroit et réservé. Il a besoin de ses patients tout autant qu’ils ont besoin de lui.

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Critiques de Chronic

  1. Première
    par Sylvestre Picard

    Il faudra attendre trente bonnes minutes pour sentir à peu près vers où se dirige le film, qui ne dévoile ses secrets hors champ qu’au détour d’une réplique (les dialogues sont aussi rares que brefs). Mais sachez que ça parle de mort et de deuil, et c’est filmé intégralement en plans-séquences larges et fixes, sans aucune musique, même pas diégétique, même pas pendant le générique de fin. Ca fait envie, hein ? Mais voilà, le jeune (36 ans) cinéaste mexicain Michel Franco n’est pas Michael Haneke : sa Chronic est mutique mais pas fermée. Ni autiste, ni misanthrope. Il y a la mort, la merde, la maladie, la violence de l’approche de la fin, les divorces, les haines recuites et tout ce qui fait un bon film (ou au moins : un bon drame), mais jamais Franco ne prend le spectateur par la nuque pour le traîner dans la fange en hurlant "tu es avec moi ou contre moi".
    Non, Franco n’est heureusement pas Haneke malgré des goûts similaires pour les sujets hardcore (rappelez-vous le frappant Después de Lucia et sa dissection du harcèlement collégien, présenté à Un certain regard il y a trois ans ). Il laisse aimablement le choix de se sentir ou non du côté de son personnage principal incarné par Tim Roth. Choix surprenant mais plus qu’inspiré. Livrant une perf d’infirmier vampirique (c’est le twist un poil attendu du film) mais d’une surprenante tendresse dans la simplicité de ses gestes -les plans s’attardent sur sa façon de prendre soin des corps souffrants, sans voyeurisme inutile ni pathos déplacé- Roth est d’une justesse frappante qui redonne foi en sa filmo un peu basse façon DTV ces derniers temps (Grace de Monaco, United Passions…).