Genre Homme
Avis

Biographie

Avec une carrière plus française que Gene Vincent, mais sans le soutien de Johnny Hallyday, Brian Holden, alias Vince Taylor a traîné son cuir noir, ses chaînes et son blues violent, avant de finir plongeur dans une gargote. Pourtant, de "I Like Love" en "Brand New New Cadillac", il est le rockeur qui brûle les salles, sans vendre de disques... Indices.En 1950, il quitte l'Angleterre à 11 ans avec sa famille pour Hollywood. N'arrivant pas à devenir aviateur, il se lance dans le rock, influencé parElvis, avant de rentrer à Londres. Il sort son premier single en 1958 chez Parlophone : "I Like Love/Right Behind You Baby" accompagné par The Playboys : Johnny Vance (basse), Alan Le Claire (piano), Bob Steel (lead guitar) et Bobbie Clarke (batterie). C'est le second single, après des passages télé, en 1962 : "Pledgin'My Love/Brand New Cadillac," la face b et seule composition de Vince, qui le rend mythique. Tout y est en version Scopitone : le cuir noir, le look garçon sauvage, rehaussé d'une grosse chaîne en or et le son dangereux qui en a fait l'idole des voyous.Shakin All Over ? En 1960, il tourne en Angleterre avec Eddie Cochran, Gene Vincent, Tommy Steele etBilly Fury, puis remplace Gene Vincent à Calais. Eddie Barclay le découvre à l'Olympia et l'engage pour enregistrer les tubes d'Elvis Presley, Eddie Cochran, Chuck Berry,Little Richard et Johnny Kidd. Le 25cm, Le Rock C'est Cà dévoile des interprétations de "Twenty Flight Rock", "Memphis Tennessee" ou "Shakin'All Over" plus sauvages que les originales. Ses concerts se transforment en émeutes et lui collent une réputation de bad boy. Dans la France gaulliste, le showman est populaire mais ses disques se vendent mal. Son succès arrive après la fête/émeute de la Nation qui va instaurer le twist pépère, le mythe devient un contre-modèle, le repoussoir qu'on va tolérer 5 ans chez Barclay pour engranger des droits à peu de frais, mais sans trop le pousser.Loco à la Loco en 1965L'Ange Noir du rock n'est pas du tout raccord avec ses shows furibards (un joli style sado-maso que lui pompera le Morrissey desSmiths, en remplaçant les claquements de chaines métalliques par des gerbes de glaïeuls). Mais cela devient difficile de hurler "Tutti Frutti "(tout en frottis ?), quand Sheila attend encore l'heure de la sortie et que Françoise en appelle aux garçons et aux filles de son âge...  Ils font la première partie des Rolling Stones à l'Olympia et sortent le 30 cm Vince...!, en 1965, faux live dans lequel on trouve un solo de batterie de 7 minutes de Bobbie Clarke. Cet album sera son dernier pour Barclay, car ni maisons de disques ni patrons de salles ne veulent de lui après une dernière esclandre. A la veille de signer un contrat avec un label américain, cette même année, son passage à la Locomotive le dévoile en pleine décente d'acide mystique, qui se prend pour le prophète Matthieu et plante le show. Il vient de croiser Bob Dylan à Londres et explose en plein vol. Il tombe en pleine déprime et ne va plus aller que de come back avortés en expérimentations bizarres, pris entre bouteille et cachets. Présence fantomatique qui ressurgit une fois qu'il sort de sa vape. L'épopée du rock en 1969 arrive quand Martin Circus chante "Tout tremblant de fièvre". Cadillac, en 1975, tombe après le Glam français et l'ultime LUV ,de 1980 passe à l'as, seulement révéré par Bashung etDarc dans le dernier album de l'ex-Taxi Girl. Mais la génération punk ne l'a pas oublié, et son seul anthem, "Brand New Cadillac" est le premier titre enregistré par Clash avec Guy Stevens pour London Calling en 1979... Ses musiciens seront de tous les groupes français d'avant 68, à traîner au Golf Drouot et certains des membres de Dynastie Crisis (Chalard et Mercier) n'auront de cesse de l'aider, en hommage à son rôle précurseur, durant les années 70 à réenregistrer des classiques. Plus étonnant, c'est Jac Berrocal, trompettiste et chanteur free du groupe Catalogue (avec Artman et Pauvros) qui lui offrira sa dernière apparition en 1976, sur le mythique "Rock'n'Roll Station", entre deux plonges ... En 1983, il consent à se retirer avec sa famille à Lutry en Suisse, où il meurt à 52 ans d'un cancer des os. Dure fin pour un félin !