Après des débuts très longs et difficiles, le tempérament de Sally Kellerman explose enfin grâce à Robert Altman : le public fait un triomphe à « Lèvres en feu », l'infirmière à la fois pimbêche et passionnée de M. A. S. H. (1970). Sa création si poétique d'ange déchu aux ailes coupées dans le merveilleux Brewster McCloud (Altman, id.) subit hélas une retombée. Depuis, ayant compris, après l'échec d'Horizons perdus (Ch. Jarrott, 1973), qu'elle ne pourrait pas être une actrice comme les autres, Sally Kellerman se montre avare de sa personne. C'est cependant avec plaisir qu'on la voit dans Welcome to L. A. (A. Rudolph, 1977), dans le médiocre I Love You, je t'aime (G. Roy Hill, 1979) dans Bullseye (M. Winner, 1990) et dans Prêt-à-porter (Altman, 1994).