René Marqués

René Marqués est né à Arecibo à Porto Rico en 1919. Dès son plus jeune âge, il montre un grand intérêt pour l'écriture et s’engage dans la vie politique en soutenant l'indépendance de Porto Rico.Issu d'une famille d'agriculteur, il suit une formation au Collège d'agriculture de Mayaguez. A la fin de ses études, il travaille comme ingénieur pendant deux ans. Passionné par la littérature, il quitte, en 1946, Porto Rico pour s’installer en Espagne, où il passe un an à étudier le théâtre classique et contemporain à l'université de Madrid. Au cours de son séjour espagnol, René Marqués écrit Crónicas de España et ses deux premières pièces de théâtre, El Hombre y Sus Sueños (1946) et El Sol y Los Mac Donald (1947). De retour à Porto Rico, il collabore avec plusieurs revues en écrivant des critiques littéraires. En 1949, il obtient une bourse de la Fondation Rockefeller pour étudier l'écriture dramaturgique à l'Université Columbia. Après cette formation, René Marqués ne va plus s'arrêter. Il écrit alors plusieurs fictions, nouvelles et romans avant d'écrire La Carreta (1951), pièce qui va le faire connaître non seulement à Porto Rico mais également à New York, Chicago et Madrid. Produite sur la scène espagnole du Théâtre Maria Guerrero, La Carreta est la première pièce portoricaine moderne représentée en Europe. Dans son œuvre, René Marqués ne peut dissimuler son attachement à la terre. Il retrace le parcours d'une famille qui quitte la campagne portoricaine et s'installe dans la ville de New York pour réaliser son rêve, faire fortune. Mais, après son échec, la famille n'a pas d'autre choix que de retourner dans son pays. En 1959, l’auteur publie trois pièces, La Muerte no entrará el Palacio, Un Niño Azul para una Sombra et Los Soles Truncos qui est considérée comme sa pièce majeure. Il y décrit l'enfermement de trois soeurs victimes de la modernisation. Dans la plupart de ses pièces, René Marqués insiste sur l'importance de développer le sentiment de l'identité nationale afin de se protéger des éventuels dangers provenant des cultures étrangères qui peuvent mener jusqu’à l'aliénation. Auteur de près d'une quinzaine de pièces, René Marqués écrit également de nombreux poèmes, des nouvelles comme Otro dia nuestra (1961), En una ciudad llamada San Juan (1960), des romans comme La vispera del hombre (1959), La mirada (1974) et des essais recueillis dans El Puertorriqueño dócil (1967) dans lesquels il prolonge sa réflexion concernant la langue, la littérature et les conditions sociales de Porto Rico. A soixante ans, le 22 mars 1979, René Marqués s’éteint à San Juan, mais son nom demeure l’un des noms les plus marquants de la littérature portoricaine et même hispanique.