José Peon y Contreras

Aujourd’hui, on dirait de José Peón y Contreras qu’il est un « touche-à-tout » surdoué, précurseur aussi bien dans le domaine de la médecine, que de la dramaturgie ou de la littérature. Médecin, auteur dramatique et écrivain mexicain, il est né le 12 janvier 1843 à Mérida, ville de l’État du Yucatán au Mexique. Élève brillant et précoce, José Peón y Contreras étudie la philosophie avant de s’orienter vers la médecine. Il intègre alors l’Institut de Sciences et Littérature de Yucatán, nouvellement créé, et en ressort diplômé en médecine à seulement dix-neuf ans.Il quitte par la suite sa ville natale pour s’installer dans la capitale mexicaine, où il obtient un poste à l'hôpital de Jésus de Mexico. Spécialisé dans les maladies mentales, il travaille aussi quelque temps à l'hôpital San Hipólito, dont il devient le directeur vers la fin des années 1860. En parallèle, il est appelé à enseigner à la Faculté de Médecine de Mexico.En 1865, José Peón y Contreras épouse Leonor del Valle, puis s’établit à Orizaba dans l’État de Veracruz. Huit années plus tard, il entre à la Sociedad Mexicana de Geografía y Estadística (la Société Mexicaine de Géographie et de la Statistique). Sa biographie aurait pu s’arrêter là, si ce n’est que, bien avant ses débuts professionnels dans la médecine, José Peón y Contreras s’essaie très tôt à l’écriture, alors qu’il est encore un jeune étudiant. La cruz del paredón, qu’il termine à dix-sept ans, dévoile déjà sa prédilection pour le théâtre romantique. Il est d’ailleurs reconnu comme étant l’un des premiers auteurs mexicains à explorer le genre. C’est au début des années 1870 que sont représentées ses premières créations dramatiques dans sa ville natale de Mérida. Parmi ces pièces, les plus connues sont El castigo de Dios y María la Loca et El Conde de San Esteban. Dès lors, José Peón y Contreras n’aura de cesse d’écrire de nouvelles pièces, tout en poursuivant sa carrière de médecin.En 1876, près d’une dizaine de ses spectacles sont mis en scène, dont ¡Hasta el cielo!, Un amor de Hernán Cortés, Juan de Villalpando, El sacrificio de la vida et La hija del rey. Cette dernière est d’ailleurs classée parmi les réalisations-phares de son œuvre.Suivent les pièces Entre mi tío y mi tía, El capitán Pedreñales, Una tormenta en el mar, Por el joyel del sombrero, ou encore El conde de Peñalva.La grande majorité de ses créations dramatiques est écrite dans un style poétique octosyllabique, à l’exception de Luchas de honra y amor.Outre sa production théâtrale, l’œuvre littéraire de José Peón y Contreras compte également des poèmes lyriques, créés pour la plupart alors qu’il approche de la quarantaine, à l’image de Romances dramáticos, Trovas colombinas et Pequeños dramas. Le roman n’échappe pas non plus à sa plume, avec notamment Taide et Veleidosa qu’il publie respectivement en 1885 et en 1891.Médecin, dramaturge, mais aussi homme politique, José Peón y Contreras a été député du Yucatán et du Nuevo León. Il est aussi un ami proche de l’ancien président mexicain Porfirio Díaz, auquel il dédie Flérida y Garcilaso.Il entre à l'Académie Mexicaine de la Langue en 1896, l’équivalent mexicain de l’Académie Française, et y occupe le siège IX.Accompagné de son fils aîné, il visite dans la foulée plusieurs villes européennes, mais, atteint d’une maladie cérébrale, il se voit contraint d’abréger sa série de voyages pour revenir au Mexique. Le 18 février 1907, José Peón y Contreras décède à Mexico, à l’âge de soixante-quatre ans. De nombreux hommages et distinctions lui sont rendus à titre posthume : sa ville natale de Mérida compte plusieurs statues et bustes à son effigie, le grand théâtre de la cité porte son nom, alors que la société d'édition Porrúa a réuni ses créations théâtrales dans sa collection Escritores mexicanos (écrivains mexicains).