Séries Mania : le Président du Jury nous parle de Narcos et de la saison 4

Chris Brancato raconte pour Première son festival, ce qu'il en gardera... et la suite de Narcos.

C'est lui le créateur de Narcos. Chris Brancato, également showrunner de Hannibal il y a peu, est le Président du jury Séries Mania 2018. S'il a depuis laissé les rennes de la série Netflix au producteur Eric Newman, il a toujours un œil sur sa série. Pour Première, il évoque la saison 4 qui arrive et raconte son expérience lilloise.

Connaissiez-vous le festival Séries Mania avant d'en être le Président du Jury cette année ?
Chris Brancato : Non je ne le connaissais pas, mais on m'a appris que c'était un festival de grande qualité. Et effectivement, c'est le cas. Je suis bien sûr honoré d'être le Président du Jury. Parce que c'est la première fois que ça m'arrive. Ça fait un peu bizarre. Mais ça m'a permis aussi de faire la connaissance de Maria Schrader, de Maria Feldman, de Clovis Cornillac...

Regardez-vous beaucoup de séries internationales chez vous ? Ou seulement des séries américaines ?
J'essaye de voir de plus en plus de séries du monde entier. Elles me permettent de découvrir un monde avec lequel je ne suis pas vraiment familier. Elles me font réaliser à quel point je suis un petit provincial des USA, qui ne connaît pas grand chose du reste du monde, des autres cultures. Alors les séries étrangères me donnent une fenêtre sur ce monde étranger.

Voir toutes ces séries en compétition, discuter avec des créateurs venus du monde entier, ça vous a donné des idées pour vos prochaines séries ? Ça a boosté votre inspiration ?
En tout cas, ça a boosté mon sens de la compétition ! Si je ne veux pas me faire manger par les concurrents... (rires) Plus sérieusement, je vais surtout ramener dans mes valises, aux USA, des séries que j'ai vu ici et que je vais pouvoir montrer. Pour encourager les Américains à s'y intéresser. Parce que je crois que c'est la nouvelle façon de regarder les séries aujourd'hui. On n'attend plus qu'elles passent à la télévision à 20 heures. On se fait conseiller par ses amis. C'est comme ça que j'ai découvert Fauda (Israël) ou Braquo (France) par exemple. Et c'est pour ça que les festivals comme Séries Mania commencent à exploser. Parce que les gens du marché ont compris qu'il n'y avait plus de barrière, entre les USA et le reste du monde.

Pour préparer Narcos, vous avez passé 8 mois en Colombie. Qu'est-ce que vous gardez de cette expérience ?
C'était incroyable. C'est là que j'ai fait la connaissance de José Padilha et Eric Newman, bien avant que l'on commence à tourner. On a fait des recherches incroyables sur le terrain, avec des avocats spécialisés dans le tafic de drogue, avec les généraux impliqués à l'époque. On s'est nourri de la culture locale et c'est là-bàs  que j'ai écrit la plupart des épisodes de la saison 1.

Qu'est-ce que vous faites sur Narcos aujourd'hui ?
Je suis encore connecté à la série, mais simplement parce que je parle avec Eric Newman. On discute des scripts, il me demande des conseils. Mais je ne peux pas dire que j'ai collaboré à l'écriture de la saison 4.

Que pouvez-vous nous dire justement sur la saison 4 de Narcos ?
Qu'elle va concerner le cartel de Guadalajara au Mexique. On retrouvera au casting deux nouveaux personnages centraux, incarnés par Michael Pena (Ant-Man) et Diego Luna (Rogue One). Et je pense que les fans vont adorer, parce que c'est Pablo Escabar, qui a fait que le Mexique a pris un tel rôle dans le trafic de drogue. Donc il aura une certaine place dans l'histoire.

Puisque Narcos est une anthologie, qui change de Cartel chaque année, quel sera celui de la saison 5 ? Et combien de saisons peut ainsi durer la série ?
Non, je ne sais pas encore sur quoi portera la saison 5, on n'en a pas parlé avec Eric. Mais dès le départ, on savait qu'on voulait faire Medelin, puis le Cartel de Cali, puis qu'on bougerait au Mexique et à Guadalajara... On pourrait ensuite faire le Cartel de Tijuana, le Cartel de Zevallos (au Venezuela)... C'est presque sans fin, parce que le trafic de drogue continue aujourd'hui, jusqu'au Sinaloa Cartel. Et le jour où en sera là, un autre Cartel aura pris la place centrale. Donc malheureusement, cette histoire est sans fin.