La formidable série HBO des années 2010 était "difficile", et c'était fait exprès.
Quelques notes de la musique bouleversante de Max Richter et tout de suite, nous voilà replongés dans les méandres de The Leftovers (2014-2017).
Certainement l'une des séries les plus belles, les plus émouvantes et les plus réussies de l'histoire de la télévision.
Et selon Damon Lindelof, c'est parce qu'elle n'a jamais cherché à mettre tout le monde d’accord. Invité ce week-end au ATX TV Festival pour une conférence spéciale autour de la série culte de HBO, le co-créateur avoue que The Leftovers n'est pas une série « accessible ». Et c’est précisément ce qui faisait sa force.
"L’une des choses qui rend cette série si spéciale, c’est qu’elle n'est pas faite pour tout le monde. On nous demande tellement souvent de rendre notre travail accessible au plus grand nombre possible. Mais ici, l’intention était différente."
Avec son point de départ sombre — 2 % de la population mondiale disparaît sans explication — The Leftovers choisissait délibérément la voie de la douleur, du deuil impossible et du mystère non résolu.
Lindelof précise toutefois que la série n’a "jamais cherché à exclure les gens de manière volontaire". Mais l’ambition, partagée avec le reste de l’équipe et du casting, était de proposer "quelque chose de difficile, qui demande un véritable engagement émotionnel".
Il va même plus loin, en évoquant la saison 1 comme une sorte de test d’endurance pour le spectateur : "La première saison, d’une certaine manière, c’est comme si on disait : ‘Arrêtez de regarder, bordel !’" Il donne en exemple l’épisode "Gladys", où un personnage est lapidé à mort — une scène choquante, mais qui, selon lui, servait un propos bien plus large. Puis,comparant The Leftovers à Lost, sa précédente création, Lindelof souligne un contraste flagrant : "Dans Lost, au début, un chien lèche le visage d’un personnage. Dans The Leftovers, un chien se fait tirer dessus dans la rue..."
Pour le scénariste, le drama sur Kevin Garvey, figure christique par essence, a été conçu comme "une série sur le dépassement de la souffrance". Logique qu'elle ne soit pas simple à regarder.
Depuis, le créateur a continué d’explorer des territoires narratifs ambitieux, avec Watchmen ou plus récemment Mrs. Davis, et il travaille actuellement sur Lanterns, une série à venir dans l’univers DC Comics. Mais malgré toutes ces expériences, il l’affirme sans détour : The Leftovers reste "la série la plus proche de mon cœur".







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