Martin Scorsese et Timothée Chalamet
ABACA

Le cinéaste considère que “chaque image compte” dans un spot de publicité. Et il prend pour exemple sa récente collaboration avec Timothée Chalamet pour Bleu de Chanel.

Dans une longue conversation orchestrée par GQ avec Timothée Chalamet, la nouvelle égérie du parfum Bleu de Chanel, Martin Scorsese détaille son ressenti quant à la réalisation de la publicité emblématique, qui vient d'être diffusée, en parallèle de la sortie au cinéma de son nouveau film, Killers of the Flower Moon : “Je pense que c’est un peu différent (d'un film, mais aussi des précédents spots de la marque). C’est une histoire, d’une certaine manière, mais comment la raconter ?

Timothée Chalamet qualifie immédiatement cette nouvelle version de la pub (à l’origine faite avec Gaspard Ulliel), comme “un petit récit”. “J’ai trouvé que ça ne ressemblait pas aux autres publicités de parfum”, explique la star. Martin Scorsese compare cet exercice très court avec ses long-métrages : “Mon dernier film durait plus de trois heures. Là, c’est soixante secondes. D'ailleurs, les producteurs m’ont dit : ‘Martin ce n’est que soixante secondes.’ Le truc avec ces soixante secondes, c’est que c’est plus dur.

Le cinéaste et l’acteur tombent d’accord sur le terme “condensé” pour décrire le rapport aux images propre à la dynamique des publicités. “Chaque image compte” précise Scorsese, ce n’est pas un travail plus facile. En fait je trouve ça beaucoup plus intense. Il révèle également son inspiration principale pour la publicité Bleu de Chanel, qui n’est autre que… Frederico Fellini !


Scorsese ne veut pas entendre de plaintes sur la durée de Killers of the Flower Moon

En effet, le réalisateur raconte qu’il a demandé à Chalamet de s’imprégner du court-métrage Toby Dammit de Fellini, inspiré d’une nouvelle d’Edgar Allan Poe et appartenant au film à sketch Histoires extraordinaires (1968). “Le récit lui-même portrait sur l’acteur de cinéma et le fait d’être sur la route. On s’est notamment référé au grand court-métrage de Frederico Fellini.”, raconte le cinéaste, immédiatement complété par Chalamet : “Toby Dammit !

Scorsese raconte avoir montré le film au jeune acteur avec pour consigne “Emparons-nous de ce sentiment.” Même si l’exercice lui semble plus intense, le cinéaste garde une rigueur d’artiste quant à l’approche de sa mise en scène pour une publicité. Cette rigueur a rassuré Timothée Chalamet : “Je n’ai pas eu l’impression qu’on tournait une publicité. Ça doit être une crainte d’acteur. C’est pourquoi j’étais si content que tu y participes parce qu’on ne veut pas se sentir comme un produit.

Voici la bande-annonce de Killers of the Flower Moon, son dernier film avec Leonardo DiCaprio et Robert de Niro, à voir en ce moment au cinéma :


De Mean Streets à Killers of the Flower Moon, Scorsese raconte ses dix films avec De Niro (partie 1)