The Vast of night
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Un hommage malicieux à La Quatrième dimension qui révèle un cinéaste plus que prometteur : Andrew Patterson.

La France a beau être une terre de festivals, des pépites parviennent toujours à passer à travers les mailles de leurs filets. A l’image de The Vast of night, le premier long d’Andrew Patterson, découvert à Slamdance début 2019 et invisible chez nous depuis. Celui- ci se place sous la figure tutélaire de la mythique La Quatrième dimension. Une référence tout sauf écrasante, tant Patterson va faire montre d’un sens des ruptures et changements de ton pour que résonne sa propre petite musique. Son film s’ouvre comme un teen movie classique à quelques secondes d’un match de basket universitaire dans une petite ville américaine à la fin des années 50.

Fausse piste : la caméra quitte le gymnase pour suivre les deux jeunes héros de cette histoire, Everett et Fay, un DJ radio et une employée du standard téléphonique de la ville. Un festival de tchatche non- stop. On se croit soudain dans un Woody Allen. Fausse piste (bis). Car à son standard, Fay découvre et fait entendre à Everett une fréquence où des signaux sonores peuvent laisser croire à une possible arrivée d’aliens. Everett et Fay se lancent alors dans une enquête inscrite pleinement dans le contexte sociétal de l’époque (l’armée n’y emploie que des soldats afro- américains sur leurs installation top- secrètes car à cause de leur couleur de peau, personne ne les croira…).

Alors ET ou pas ET ? Pour ne rien spoiler, on dira juste que ce film fauché – pourtant incroyablement riche à l’image et en mouvements de caméra – ne succombe jamais à la facilité de l’ellipse et va au bout de son sujet. Un metteur en scène diablement inventif, deux comédiens emballants (Sierra McCormick et Jake Horowitz) : un petit bijou SF à ne pas rater.