8 films, 4 milliards de dollars au box-office, des cascades mythiques et Tom Cruise sur tous les fronts : la saga d'espionnage tire sa révérence avec The Final Reckoning. Et à l'heure du bilan, on se souvient de ce que Mission: Impossible a fait de mieux.
Il n'y a pas de film parfait dans la saga Mission : Impossible. Mais chacun des 8 opus comporte de grandes réussites, voire des moments entrés dans les annales du cinéma. On a sélectionné les meilleurs morceaux, qui, mis bout à bout, formeraient possiblement le plus grand film d'espionnage de tous les temps !
La meilleure ouverture
La mascarade de Kiev
Brian De Palma démarre très fort : dès la première scène du premier film, le jeu des masques est lancé. À Kiev, Claire (Emmanuelle Béart) simule sa mort pour qu’Ethan, déguisé en Russe, fasse parler un homme avant de la réanimer. "On l’a eu ?" Et bam, la mèche s’allume, le générique explose. Du petit lait.

La meilleure variation du thème
"Take a Look Around" de Limp Bizkit
Les notes iconiques de Lalo Schifrin sont indissociables de l’IMF. Au tournant des années 2000, Limp Bizkit en propose une version furieuse : "Take a Look Around", hymne nu metal nerveux et blindé d’énergie. Probablement la meilleure chose à retenir du très inégal Mission: Impossible 2.

Le meilleur membre de l'équipe
Luther Stickell joué par Ving Rhames
Ils sont nombreux à avoir accompagné Ethan Hunt en mission. Bien sûr, il y a le trublion Benji (Simon Pegg) qui apporte sa touche de folie depuis le 3e volet. Il y a aussi le très classe William Brandt (Jeremy Renner) ou la très sexy Jane Carter (Paula Patton). Mais aucun n’a su égaler le fidèle Luther Stickell, génie de l’informatique désavoué que Hunt recrute dès le premier opus. Il ne le lâchera jamais et sera toujours là sans sourciller, dans chacune de ses missions.

La meilleure "M:I Girl"
Rebecca Ferguson alias Ilsa Faust
Comme il y a des James Bond Girls dans les films de 007, il y a des M:I Girls pour accompagner Ethan Hunt dans ses missions. A la différence qu'elles ne sont pas uniquement là pour des histoires d'amour ou de sexe... Et la plus badass d'entre toutes, c'est incontestablement Rebecca Ferguson. Si Emmanuelle Béart ou Michelle Monhagan ont su faire craquer le petit coeur de l'agent, l'insaisissable Ilsa Faust est celle qui réussit à la fois à nous couper le souffle (dans Ghost Protocol) et à nous faire pleurer (dans Dead Reckoning).

Le meilleur scénario
Le Syndicat dans Rogue Nation
On a parfois eu du mal à bien piger les tenants et les aboutissants des missions d’Ethan. Mais celle de Rogue Nation est particulièrement excitante, parce que ficelée avec soin. Sur fond d’affrontement entre IMF et CIA, le Britannique Solomon Lane (Sean Harris) dirige dans l’ombre le Syndicat, une organisation de tueurs composée d’anciens espions du monde entier, désavoués par leur pays. À l’origine, il s’agissait d’une expérimentation souterraine du MI6 anglais - financée par 2,4 milliards £ dans une caisse noire - qui a mal tourné. Contrairement à l’IMF, qui défend l’équilibre mondial, le Syndicat veut créer un nouvel ordre mondial par le chaos. Pour eux, la destruction de gouvernements corrompus est un moyen de faire renaître un monde plus "juste"... Mais pour cela, il faut des milliards de victimes collatérales. Une véritable armée de tueurs, avec une idéologie chevillée au corps.

La meilleure séquence dramatique
Le massacre de Prague
Le premier opus de Mission : Impossible est marqué au fer rouge par cette mission qui tourne au bain de sang. Jim Phelps (Jon Voight) et son équipe doivent empêcher un vol de disquette contenant la liste secrète des agents infiltrés en Europe centrale. Ils se rendent donc à Prague pour piéger Alexander Golytsin et son contact lors d’une réception à l’ambassade américaine. Mais l’opération tourne au désastre : un à un, les membres de l’équipe sont éliminés salement : empalé dans un ascenseur, abattu sur le Pont Charles, pulvérisé dans l’explosion d’une voiture ou poignardé dans la nuit froide… Ethan assiste à cette hécatombe, impuissant.

Le meilleur vilain
Philip Seymour Hoffman en Owen Davian
Mais c’est quoi la "Patte de Lapin" ? Si Mission : Impossible 3 n’est pas le plus réussi de toute la saga, J. J. Abrams a eu la bonne idée de dessiner un MacGuffin énigmatique et invisible. Un mystérieux objet biologique qu’on devine être une arme mortelle et que veulent absolument tous les personnages du film. Notamment le trafiquant d’armes Owen Davian, qui s’amuse à mettre des micro-bombes dans le cerveau des gens. Avec une froideur terrifiante et une prestance jamais égalée dans la saga, le regretté Philip Seymour Hoffman (mort 10 ans après, à 46 ans seulement) justifie son Oscar du meilleur acteur reçu quelques mois auparavant (pour Capote).

Le meilleur décor
Dubaï aux Émirats arabes unis
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’Ethan a vu du pays. Infiltrant le Vatican à Rome, le Grand Palais à Paris, le Kremlin à Moscou, la Tate Modern à Londres, le Palais des Doges à Venise, le Pont Charles à Prague ou les montagnes du Cachemire, il a fait le tour du globe. Mais le décor le mieux utilisé de la saga est certainement la ville de Dubaï et sa Burj Khalifa, plus haute structure humaine jamais construite, du haut de ses 828 mètres. Tom Cruise grimpe dessus à mains nues avant de jouer à cache-cache entre les suites avec Léa Seydoux. Au-delà du gratte-ciel particulièrement bien mis en scène, Brad Bird a aussi su se servir du désert environnant et ajouter une énorme tempête de sable qui donne à toute la séquence une dimension (encore plus) biblique.

Le meilleur coup du masque en latex
Alec Baldwin dans Rogue Nation
C’est un grand classique de la saga. Les membres de l’IMF jouent souvent avec les fausses identités et les faux-semblants pour mieux tromper leurs ennemis… et le public. Dès la toute première scène du premier film, Ethan se cache sous un masque (lire ci-dessus). Mais celle que personne n’a pu voir venir, c’est bien lorsque Alan Hunley, secrétaire à la Défense (joué par Alec Baldwin), piège l’agent Walker de la CIA (joué par Henry Cavill), l’obligeant à se révéler en tant que John Lark, terroriste notoire insaisissable. Un joli coup parfaitement mis en scène.

La meilleure cascade de Tom Cruise
Le saut à moto en parachute depuis une falaise
Il y a le saut en parachute HALO depuis un avion C-17, à plus de 7 000 mètres de hauteur (dans Fallout). Il y a cette escalade sur le plus haut gratte-ciel du monde (dans Ghost Protocol). Il y a cette folie à l’arrière d’un Airbus A400M en plein décollage à une vitesse de plus de 240 km/h ou cette inconsciente plongée en apnée de 6 minutes (dans Rogue Nation). Mais la folie de Tom Cruise culmine certainement avec son saut dans le vide à moto (dans Dead Reckoning). Dans le film, il doit atterrir sur l’Orient-Express, en train de passer par les Alpes autrichiennes. Dans la réalité, l’acteur (âgé de 58 ans à l’époque) a vraiment sauté d’une falaise à moto, parachute sur le dos. Cela s’est passé en Norvège, à Hellesylt. Un saut que Tom Cruise a même effectué à plusieurs reprises, pour offrir plus de plans à son réalisateur...

Le meilleur plan
Suspendu dans la chambre forte de la CIA
C’est sans aucun doute l’image la plus iconique de la saga Mission : Impossible. Ethan Hunt infiltre Langley, la chambre forte de la CIA dans le premier volet. L'agent est suspendu au bout d’un câble et frôle le sol sans jamais le toucher. Zéro musique, tension maximale, un cheveu d’erreur et c’est l’alarme. Tom Cruise a insisté pour ne pas utiliser de doublure, malgré la difficulté de l’exercice : il devait garder un équilibre parfait, suspendu à quelques centimètres du sol, avec des mouvements ultra précis pour éviter de déclencher les capteurs. Lors des répétitions, il n’arrivait pas à rester horizontal sans basculer vers l’avant. Pour corriger ça, il a eu l’idée de mettre des pièces de monnaie dans ses chaussures, pour faire contrepoids. Génie.

La meilleure bagarre
Tom Cruise vs. Dougray Scott sur une plage australienne
Il a bien failli perdre un œil ce jour-là ! Pour terminer son film, John Woo filme une énorme course-poursuite à moto, qui termine en un combat à mains nues épique sur la plage entre Ethan et Sean. Une vraie baston hyper intense et filmée à la John Woo. Une séquence sans effets spéciaux où la star s’est retrouvée, réellement, avec la lame d’un couteau aiguisé à seulement quelques millimètres de sa pupille.

La meilleure course-poursuite
Dans les rues de Paris dans Fallout
Alors qu’il a fait évader Solomon Lane, Ethan Hunt s’enfuit dans la Ville Lumière, poursuivi par la police française et Ilsa Faust à travers les rues de Paris, des quais de Seine, en passant par le Marais jusqu’au rond-point de la place Charles-de-Gaulle qu’il prend à contresens, en passant par l’avenue de l’Opéra. Il finit par sauter dans une bouche d’aération qui le conduit dans un canal souterrain. On n’avait jamais vu la capitale comme ça.

La meilleure voiture
La BMW i8 de Ghost Protocol
Pas beaucoup de choix sur la marque, puisque BMW est partenaire de la saga Mission : Impossible ! Mais dans Ghost Protocol, Ethan débarque en Inde au volant d’une BMW i8 futuriste très excitante. Une hybride avec un bloc 3 cylindres 1.5L, secondé par deux moteurs électriques, capable d’atteindre 250 km/h et de passer de 0 à 100 km/h en 4,8 secondes. Tout ça pour la modique somme de 150 000 euros (hors bonus écologique).

Le meilleur traître
Jim Phelps joué par Jon Voight
Forcément, c’est Jim Phelps. On l’aurait presque oublié après ces 8 films, mais à la base Mission : Impossible est une série télé de la fin des années 1960, créée en pleine Guerre froide. À cette époque, le chef de l’équipe, incarné par Peter Graves (le fameux pilote de Y a-t-il un pilote dans l’avion ?) s’appelle Jim Phelps. Il est l’incarnation de M:I, avant Ethan Hunt. Et quand Brian De Palma décide de porter la saga sur grand écran, il inclut Phelps (joué par Jon Voight) pour en faire… le méchant du film ! Après s’être fait passer pour mort, il se révèle dans le TGV en France, grillé par Hunt. Transformer le héros de la télé en traître de ciné, il fallait oser.

Le meilleur Ethan Hunt
Tom Cruise dans Fallout
À ce stade de la saga, il ne joue plus Ethan Hunt : il est Ethan Hunt. Moins minet, moins show-off, Tom Cruise livre sa performance la plus totale dans ce 6e film. Physiquement, c’est une leçon de cinéma d’action : il pilote lui-même un hélico en pleine course-poursuite, réalise un saut HALO à 7 600 mètres d’altitude et termine une cascade malgré une cheville cassée (véridique). Mais Fallout, ce n’est pas qu’un exploit sportif. Cruise y incarne un Ethan Hunt plus vulnérable que jamais, pris entre le poids de ses responsabilités et ses liens affectifs. Il doute, il souffre, plus humain, tiraillé entre sa mission et ceux qu’il aime (Julia, Ilsa, ses coéquipiers). Un héros fatigué. Mais un héros jusqu’au bout.

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