Antonio Banderas et Steven Spielberg
Sony Pictures / Abaca

“Les choses vont changer, et vite”, avait prévenu le réalisateur.

Steven Spielberg n’a pas produit Retour vers le futur pour rien : visiblement, lui aussi peut voyager dans le temps. Sinon, comment aurait-il pu prédire l’avenir à Antonio Banderas en 1998 sur le tournage du Masque de Zorro ? La semaine dernière, l’acteur fêtait les 25 ans du film de Martin Campbell, et accordait une interview à Yahoo Entertainment. Il y évoque des souvenirs de tournage, et en particulier une discussion qu’il a eue avec le réalisateur des Dents de la mer, qui était alors le producteur du long-métrage, via Amblin Entertainment, la société qu’il a créé en 1981 avec Kathleen Kennedy et Frank Marshall. 

Spielberg a fait part à Banderas de ses inquiétudes concernant les technologies numériques, notamment le CGI. À l'époque, lui-même avait déjà utilisé ces images générées par ordinateurs, notamment dans Jurassic Park et E.T. 

 

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“Quand on était en train de tourner, il m’a dit ‘ce sera probablement l’un des derniers Westerns tournés à la vieille école, avec de vrais chevaux, où tout est authentique, et pas en CGI. (...) Les choses vont changer, et vite. Tu devrais être fier de ce film’”, se souvient Antonio Banderas. “Et je le suis, même sûrement plus qu’à l’époque. Je ne sais pas si j’étais totalement conscient que jouer Zorro allait avoir un impact, surtout 25 ans plus tard. C’était un très beau film d’aventure, je n’ai que de bons souvenirs”, a-t-il ajouté. 

 

Catherine Zeta-Jones avec Antonio Banderas dans Le Masque de Zorro (1998)
TriStar Pictures et Sony Pictures Home Entertainment

À l’heure où l’intelligence artificielle est au cœur des débats dans le milieu du cinéma (comme dans tous les autres secteurs), les mots de Spielberg résonnent avec l’actualité. Au-delà des effets spéciaux, c’est tout le processus de création qui est remis en question par le numérique.

L'IA est également le noyau dur des revendications des scénaristes et acteurs d’Hollywood en grève. Bien plus que des chevaux dans un Western, ils craignent que les humains soient remplacés par des machines. Jeudi dernier, lors d’une conférence de presse, Duncan Crabtree-Ireland, leader du SAG-AFTRA, s’indignait notamment d’une proposition “révolutionnaire” des grands studios. "Ils ont proposé que les figurants puissent être 'scannés', soient payés une journée, et que leur image appartienne aux sociétés de production, afin qu'elle puisse être réutilisée pour n'importe quel projet, n'importe quand, sans compensation (...) Si vous pensez que c'est une proposition 'révolutionnaire', je vous suggère de penser à nouveau". 

Les acteurs ont rejoint le mouvement la semaine dernière, et provoqué une double grève qu’Hollywood n’avait pas connue depuis 1960. 

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