Les courts-métrages de Sébastien Vaniček
Tandem/Shadowz/Lourd Metrage

Le jeune réalisateur a déjà tourné quatre courts métrages et une mini-série de genre, avec une préférence pour les ambiances horrifiques.

La bande-annonce de Vermines nous a dévoilé quelques fragments de l’esthétique très travaillée de son réalisateur, Sébastien Vaniček. Le film est un survival urbain dans lequel les habitants d’une cité sont pris au piège et doivent faire face à une invasion d’araignées mortelles. Il s’agit là d’un premier long-métrage avec un casting jeune et éclectique (Théo Christine, Jérôme Niel, Finnegan Oldfield, Sofia Lesaffre, Lisa Nyarko), assumant pleinement son appartenance à l’horreur…

Ne vous y trompez pas, Sébastien Vanček a bien plus d’expérience que vous imaginez. Dès ses premiers courts, on observait déjà ses obsessions et sa marque qui, on l’espère, éclora complètement dans Vermines.

Avec à son actif quatre courts et une mini-websérie de trois épisodes, il précédemment travaillé sur les éléments de genre qui infusent dans Vermines. Ses quatre petits films sont tous disponibles sur la plateforme de streaming Shadowz et sa web-série est accessible sur YouTube. Plongeons-nous sans tarder dans l’esprit noir, violent et infesté de bestioles d’un jeune cinéaste prometteur.


 

Mayday : Pulsions de vie et de mort

Il s'agit de son premier court-métrage produit et sorti en 2015, initiant sa future filmographie. Mayday rime avec radical. Il s’agit d’un trip indescriptible mettant en scène les hallucinations d’un personnage durant le crash d’un avion, mêlant volonté orgasmiques impromptues et violence apocalyptique. Avec cette expérimentation filmique (davantage qu’un film narratif), le cinéaste propose déjà une audace de mise en scène qu’il maîtrisera de mieux en mieux au fil de ses travaux. Mayday reflète son cri de naissance, un rugissement puissant et indomptable qui annonce son l’arrivée dans l’industrie...

 

Crocs : Une vie de chien

En 2018, il livre son plus long film, Crocs, trente minutes suivant la vie d’une chienne de combat, constamment maltraitée par son maître. L’acteur Olivier Barthélémy (Mesrine) incarne ce paumé violent qui s’imagine encore que les combats de chiens vont le sortir de la misère. On retient particulièrement le générique d’intro du film, qui signe encore une fois la maturité et la vitalité artistique qui habitent Sébastien Vaniček. Un combat de chien filmé à la manière d’un clip, en pellicule, témoignant d’un véritable amour de l’image. On repère d’ailleurs un petit plan de coupe prophétique où le réalisateur filme une sauterelle en gros plans… On apprend dans sa bio qu’il a commencé gamin par filmer des insectes avec le camescope familial. Pas de hasard.

Pas Bouger : good dog, bad dog

En 2021, il réalise sa première collaboration avec Jérôme Niel, star du net et humoriste, présent au casting de Vermines. Il prolonge son expérience du film de toutou en proposant un défouloir visuel dans lequel Jérôme Niel est un personnage mutique défonçant la tronche d’un maître abandonnant son chien sur un terrain vague. Le réalisateur continue ses expérimentations en passant au format 4:3, toujours avec son appétence pour la bonne péloche graînée. Un petit message de prévention contre l’abandon des animaux de compagnie vient gentiment ponctuer le déferlement de violence du film. Donc prenez garde si vous maltraitez votre toutou, Tonton Séb viendra pour vous…


 

Holo : The Pokemon’s Connection

Seconde collaboration avec Jérôme Niel, accompagné d’une autre star de YouTube Jérémie Dethelot, Holo, sorti en 2022, marque l’entrée de Sébastien Vaniček dans le genre du film d’arnaque. En une quinzaine de minutes, le cinéaste convoque le cinéma des frères Safdie (magnifique clin-d’oeil à Uncut Gems qui ouvre et ferme le film), et raconte les déboires de deux losers cherchant à arnaquer des dealers de cartes pokémons rarissimes. Pas de drogues dans les pochetards, mais des Dracaufeu, Tortank et autres Bulbizarre en édition ultra-limitée et surtout holographiques. Une petite pépite avec une chute inattendue et fatale, avertissement brutal à tous les collectionneurs compulsifs.


 

Zer : Confinement en folie

Tourné en plein confinement, Zer est la dernière réalisation en date du cinéaste. En trois épisodes de cinq minutes, il fait un faux-documentaire suivant la descente aux enfers d’un acteur de théâtre (tiens, encore Jérôme Niel) désespéré à l’idée de l’arrêt des activités culturelles à cause de la pandémie. On commence à connaître le loustic et tout ça va vite s’orienter vers un joyeux bordel violent, parfois presque absurde, mêlant complotistes, braquage d’épicerie et course-poursuite. Une chose est sûre, Sébastien Vaniček n’aime pas rester enfermé.


 

Maintenant vous êtes armés pour aller voir Vermines et survivre aux côtés des personnages contre cette horde d’araignées sanguinaires. Sébastien Vaniček est loin d’en être à son coup d’essai, et l’expérience acquise sur ses courts lui sera plus que bénéfique pour son premier long. Un jeune cinéaste à suivre de près.