Tchéky Karyo, né Baruh Djaki Karyo le 4 octobre 1953 à Istanbul, est certainement, avec Jean Reno, l'acteur français le plus célèbre à l'international. Il est célèbre pour ses rôles dans les films Le Retour de Martin Guerre, Le Marginal, Les nuits de la pleine lune, L'Ours, Vincent et Moi, Bad Boys, 1492 Christophe Colomb, Nikita, GoldenEye, Jeanne d'Arc, Dobermann, The Patriot, Un long dimanche de fiançailles, Les Lyonnais et Jappeloup.
D'origine juive espagnole, la famille Karyo s'installe en Turquie des siècles avant la naissance de Tchéky. Seulement, son chauffeur routier de père décide de s'installer à Paris en tant que tailleur alors que Tchéky est encore un petit garçon. C'est donc dans la capitale française que Tchéky grandit.Il étudie alors au lycée Arago situé place de la Nation et se destine à une carrière de comptable. Mais la comptabilité n'est pas faite pour lui. Il s'oriente donc vers l'art dramatique. Il rejoint le Théâtre Cyrano puis la compagnie de Daniel Sorano, troupes avec lesquelles il fait ses premiers pas sur le planches et qui lui ouvrent les portes du conservatoire de Strasbourg. Avec la troupe du conservatoire il interprète alors quelques uns des plus grands classiques du théâtre comme Othello, Tartuffe ou MacBeth.
Débuts à l'écran
Au début des années 80, il commence à enchaîner les castings pour commencer une carrière au cinéma. Le premier à lui faire confiance, c'est Daniel Vigne. En 1982, le réalisateur lui offre en effet le rôle de Valentin dans son film Le Retour de Martin Guerre. C'est donc face à Gerard Depardieu, Bernard-Pierre Donnadieu et Nathalie Baye, tous très expérimentés, que Tchéky fait ses premières armes à l'écran. D'ailleurs Tchéky n'a pas à rougir de sa prestation qui est positivement remarquée par les critiques de l'époque.Il enchaîne alors des rôles dans Que les gros salaires lèvent le doigt de Denys Granier-Deferre, La Balance de Bob Swaim (qui lui vaut une nomination au César du meilleur espoir masculin), La Java des ombres de Romain Goupil ou encore Le Marginal de Jacques Deray, dans lequel il interprète un petit voyou face à un Jean-Paul Belmondo au sommet de son art.
La reconnaissance du public
L'année suivante, en 1984, il fait sensation dans Les Nuits de la pleine lune d'Eric Rohmer puis enchaîne avec des films comme Le Matelot 512 de René Allio ou L'Amour braque d'Andrzej Zulawki dans lequel il interprète un braqueur fou, tuant au passage le personnage interprété par Sophie Marceau. Il affine alors son personnage d'homme viril, violent, dans lequel il excelle.A cette époque, le public peut également le retrouver à l'affiche des films L'Unique de Jérôme Diamant-Berger, Bleu comme l'enfer d'Yves Boisset, Le Moine et la Sorcière de Suzanne Schiffman, La Maison dans la dune de Michel Mess ou encore Australia de Jean-Jacques Andrien. Mais en 1988, c'est le film L'Ours de Jean-Jacques Annaud qui le révèle véritablement au public. Dès lors, après avoir interprété Vincent Van Gogh dans le film Vincent et moi de Michael Rubbo, Tchéky va prendre un tournant que peu d'acteurs français ont osé prendre.
Le tournant américain
En effet, grâce à sa nouvelle notoriété, il est engagé par Luc Besson pour interprété le mentor d'Anne Parillaud dans le film Nikita. Une nouvelle fois génial en tueur impitoyable, ce rôle pour Besson, réalisateur dont la renommé dépasse déjà les frontières de l'hexagone, lui ouvre les portes d'Hollywood. Ainsi, en 1992, Ridley Scott le recrute au côté de Gérard Depardieu pour son film 1492 : Christophe Colomb.Après cette première expérience américaine, Tchéky ne cessera plus ses allers-retours entre les Etats-Unis et la France. Si des deux côtés de l'Atlantique il reste principalement cantonné aux seconds rôles, il ne manque jamais de donner à ses rôles une profondeur que peu de seconds rôles parviennent à égaler. Éclaboussant l'écran de tout son charisme, il est d'ailleurs souvent plus convaincant dans des rôles secondaires qu'en tête d'affiche.En 1993, continuant sur sa lancée aux Etats-Unis, il rejoint le tournage du téléfilm Les Soldats de l'espoir de Roger Spottiswoode au côté de Matthew Modine. Cette année-là, il se retrouve également au générique des films Nostradamus de Roger Christian et L'Ange Noir de Jean-Claude Brisseau. En 1994, il fait un rapide passage par la comédie en faisant une apparition dans La Cité de la Peur, film des Nuls réalisé par Alain Berbérian.
Même l'Amérique se l'arrache
En 1995, sa carrière américaine semble définitivement lancée quand il décroche coup sur coup des rôles dans les superproduction Bad Boys de Michael Bay au côté de Will Smith et GoldenEye de Martin Campbell au côté de Pierce Brosnan. De retour en France, il enchaîne avec le tournage du film Dobermann de Jan Kounen aux côtés de Vincent Cassel et Monica Bellucci. Il renoue alors avec son rôle de prédilection en interprétant un inspecteur de police psychopathe et sadique.Après Babel de Gérard Pullicino et Que la lumière soit d'Arthur Joffé, il retrouve Luc Besson pour le film Jeanne d'Arc, dans lequel il interprète le Capitaine Jean de Dunois, compagnon d'arme de la Pucelle d'Orléans. En 2000 il est également à l'affiche d'une autre fresque historique puisqu'il décroche le rôle de Jean Villeneuve dans The Patriot le chemin de la liberté de Roland Emmerich. Face à Mel Gibson, Heath Ledger, Jason Isaacs, Adam Baldwin et l'excellent Tom Wilkinson, il incarne un officier français venu assurer les patriotes américains du soutien de la France contre les tuniques rouges du général Cornwallis. Dans un tout autre registre il interprète également cette année-là le dramaturge Molière dans le film Le Roi Danse de Gérard Corbiau.
Un détour télévisuel
En 2001, après un caméo dans Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet il est recruté par Chris Nahon pour Le Baiser Mortel du Dragon. L'année suivante, il retrouve Jan Kounen pour Blueberry, l'expérience secrète puis Arthur Joffé pour Ne Quittez pas. En 2004 Jean-Pierre Jeunet fait une nouvelle fois appel à lui, mais cette fois pour un rôle plus conséquent dans le film Un long dimanche de fiançailles. Il donne également la réplique à Angelina Jolie, Ethan Hawke, Kiefer Sutherland, Paul Dano, Marie-Josée Croze, Olvier Martinez et Jean-Hugues Anglade dans le film Taking Lives de D.J. Caruso.Il faut ensuite attendre l'année 2007 pour le retrouver à l'écran, dans Jacquou le Croquant de Laurent Boutonnat. Mais si Tchéky se fait plus rare au cinéma, c'est qu'il multiplie à l'époque les rôles à la télévision. Ainsi, après un rôle dans le téléfilm Le Père Goriot de Jean-Daniel Verhaeghe, il interprète le roi Philippe Le Bel dans la mini-série Les Rois Maudits réalisée en 2005 par Josée Dayan. Il interprète également le cardinal Richelieu dans le téléfilm D'Artagnan et les Trois Mousquetaires de Pierre Aknine. En 2009 il participe également à 7 épisodes de la série Kaamelott d'Alexandre Astier.
Retour au cinéma
De retour au cinéma, Francis Huster lui offre un rôle au côté de Jean-Paul Belmondo et Max von Sydow dans Un Homme et son chien. En 2011, vingt ans après Nikita, il décroche un rôle à peu près similaire à celui qu'il interprétait face à Anne Parillaud. Dans Requiem pour une tueuse il devient en effet le mentor de Mélanie Laurent sous la direction de Jérôme le Gris. Cette année-là il est également au générique du polar Les Lyonnais d'Olivier Marchal et du film d'action Forces Spéciales de Stéphane Rybojad.En 2013, il change totalement de registre en interprétant un père de famille affectueux dans le film Des morceaux de moi réalisé par Nolwenn Lemesle. Il tourne également sous la direction de Christian Duguay pour le film Jappeloup dans lequel il interprète un entraîneur hippique.