Le créateur de The Walking Dead s'éclate à jouer les exorcistes et son excellent casting fait le reste. Notre critique.
C'est forcément un événement. Alors que The Walking Dead est la série n°1 en Amérique depuis trois ans, son créateur Robert Kirkman lance un tout nouveau show, ce vendredi 3 juin, sur la petite chaîne Cinemax (dès le lendemain en France sur OCS). Encore une fois, il s'agit d'une adaptation de comics, que Kirkman et Paul Azaceta ont publié en 2014 (chez Image Comics). Le buzz généré par le scénariste est tellement énorme, que Cinemax a carrément acheté les droits de la série avant même la sortie du premier numéro en kiosque ! Alors Outcast est-elle à la hauteur des attentes ? Attention spoilers !
L'histoire se déroule dans la petite ville de Rome, en Virginie-Occidentale. Kyle Barnes est un homme hanté par son passé, qui vit totalement reclus dans la petite maison de son enfance. Un taudis dans lequel il a été souvent maltraité par sa mère, une femme particulièrement perturbée... ou carrément possédée ! Car à Rome, on compte déjà plusieurs cas de possessions démoniaques. Le Révérend Anderson pratique régulièrement des exorcismes. Mais rien de comparable avec ce qui l'attend chez la famille Austin. Le petit Joshua est rongé par un terrible mal et rien ne semble pouvoir le libérer. Jusqu'à ce que Kyle lui rende visite à son tour...
Le coup du gamin flippant aux yeux révulsés, qui se bouffe les doigts et s'éclate la tête contre les murs, ça fait toujours son petit effet ! Profitant d'être sur une petite chaîne du câble, Robert Kirkman a mis le paquet sur l'angoisse dans ce premier épisode, qui marque d'emblée son territoire : Outcast sera un drama d'horreur hyper-efficace, bien plus dark et torturé que tous les zombies de Georgie. Et rien que ça, c'est excitant.
Pour hanter nos nuits et instiller la peur, le scénariste joue à fond la carte de la série de genre. Un prêtre "badass", une victime traumatisée, un petit enfant possédé, des séquences choquantes et un peu de sang ici et là. Rien de très original, ni dans la forme ni dans le fond. Il faut avouer que la scène de l'exorcisme du jeune Joshua a franchement des airs de déjà vu. Mais la recette est parfaitement maîtrisée. On se laisse doucement séduire par l'atmosphère ténébreuse d'Outcast.
Et le casting y est pour beaucoup. Dans la peau du héros torturé, qui préfère vivre en marge de la société, Patrick Fugit (Presque célèbre) crève l’écran. Empreint d'une touchante sensibilité, mais aussi d'une force étonnamment palpable, il forme un duo séduisant avec Philip Glenister, impeccable en pasteur téméraire et dur à cuire.
Et puis l'histoire de ce premier épisode glisse, au fur et à mesure, quelques petits cailloux, ouvrant la porte à une intrigante mythologie : "La Grande Fusion ne peut pas être stoppée !", lance ce premier démon à Kyle, avant de s'évaporer. Que se passe-t-il à Rome ? Que préparent les forces sataniques ? Et quel rôle notre héros torturé est-il censé avoir dans ce combat biblique contre le malin ?
Outcast va passer l'été à égrainer ses réponses, entre deux exorcismes terrifiants. Et avant même de savoir si elles seront intéressantes, la chaîne Cinemax a déjà commandé une saison 2. Robert Kirkman a encore frappé.
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