Suspense ciselé et bonnes idées rythment cette prise d'otage en temps réel, dans un Airbus volant vers Londres. Seul hic : Idris Elba peine à trouver son siège.
Mesdames, Messieurs, bienvenue à bord de ce vol à destination d'Apple TV+. Merci de garder votre ceinture accrochée, parce que des turbulences sont prévues sur le parcours de Hijack... De grosses turbulences même !
L'excellent scénariste anglais George Kay, à qui l'on doit Lupin sur Netflix, a concocté un réjouissant petit thriller aérien, au pitch d'une simplicité redoutablement efficace : un avion volant vers Londres est détourné. Un groupuscule de terroristes, visiblement britannique, a réussi à introduire des flingues à bord. Il a pris en otage les 200 passagers innocents.
Sur le papier, rien que Liam Neeson ou Harrison Ford ne sauraient contrecarrer... Sauf que Hijack n'a pas été pensé comme un « Die Hard movie ». L'idée n'est pas de savoir comment un héros va tous les sauver en tuant un par un les méchants, avec un sang-froid stakhanoviste. Ici, on discute, on parlemente, on négocie. Dans un souci de réalisme chevillé au corps. Parce que flinguer à tout va est évidemment une prise de risque démesurée et que pour survivre à cette crise, mieux vaut aider l'avion piraté à arriver à bon port...
Kay et son partenaire Jim Field Smith avaient déjà réinventé l'enquête policière via la même perspective naturaliste, avec leur série Criminal (sur Netflix) se déroulant en vase clos dans des salles d'interrogatoire. Ils jouent la même partition pour revisiter l' « actionner » terroriste. Ici, le suspense repose en grande partie sur des échanges intenses, des gouttes de sueur qui dégoulinent du front, la pression qui monte aussi bien chez les terroristes que chez les otages, pour éviter à tout prix que la situation ne dégénère. Malins, les auteurs ont pensé la prise d'otage en temps réel. La bonne idée en plus, qui fait grimper le curseur du stress à mesure que le vol de 7 heures s'approche de la piste d'atterrissage. Seul hic, dans cette cabine tout en demi-mesure, Idris Elba peine à trouver sa place. Franchement sous-employé, il chuchote, calme le jeu, en perd son charisme et finit par rater son vol. Obnubilée par l'envie de garder son héros très discret, la série n'arrive finalement jamais à le faire exister.
Hijack, saison 1 en 7 épisodes, à voir sur Apple TV+ à partir du mercredi 28 juin. La série est aussi visible pour les abonnés de Canal +.
Commentaires