The Batman Robert Pattinson
Warner Bros.

"C’est toi qui seras pointé du doigt, même si tu auras fait de ton mieux..." Le Batman partage avec philosophie sa perception tourmentée de la vie d’acteur.

Ça ne surprendra personne, mais Robert Pattinson a de sacrés complexes. En papotant avec l’écrivain et réalisateur Jordan Firstman (vu aussi dans la série Miss Marvel) sur Zoom, entre diverses considérations sur l’actualité (réseaux sociaux, célébrité et sexualité), l’acteur a souligné l’importance qu’il accorde à la sélection des rôles qu’on lui propose… mais a surtout partagé ses angoisses concernant la responsabilité quasi-totale que les acteurs endossent concernant la qualité d’un film, d’après lui.

"J’ai assez peur de l’humiliation, puisque tout repose sur les épaules de l’acteur, finalement. Tu as beau dire que c’est un scénario merdique, ou que le réalisateur est un con, personne ne prendra en considération les véritables raisons. C’est toi qui seras pointé du doigt, même si tu auras fait de ton mieux", déclare-t-il. Même en étant devenu une superstar planétaire grâce au triomphe de la saga Twilight, Pattinson refuse de se jeter à corps perdu dans des projets cinématographiques sans avoir méticuleusement pesé le pour et le contre. Ayant été plusieurs fois été détourné en meme, son rôle de vampire ne brille plus comme autrefois – ce qui a sans doute refroidi l’acteur, qui a déjà râlé il y a peu de temps concernant l’obsession du bodybuilding et des régimes secs chez les acteurs américains.

Robert Pattinson n'en peut plus de faire des régimes pour avoir un corps parfait

Depuis Twilight, Pattinson a réellement su trouver un équilibre entre films indépendants (il a vécu de belles avec David Cronenberg, Claire Denis, les frères Safdie…) et grosses productions bien choisies avec Tenet de Christopher Nolan et surtout The Batman. Néanmoins, il aborde avec sincérité cette pénible instabilité du métier, notamment cette insécurité au sein d’un environnement souvent implacable. "Je pense que nous allons passer la majorité de notre vie au chômage, désespéré, avec le sentiment d’être un raté. C’est une fatalité, d’après moi", soupire-t-il auprès de Firstman. "Parfois, tu peux tout donner, et ton contrat ne dure que trois mois, c’est la chose la plus angoissante au monde."

En attendant d’avoir des nouvelles de la suite de The Batman toujours signée Matt Reeves, on le reverra en 2024, dans Mickey 17, le nouveau film de science-fiction de Bong Joon-ho, et dans Average Height, Average Build, la nouvelle comédie d’Adam McKay (Don’t Look Up). Allez Robert, promis, on ne te pointera pas du doigt si l’un des trois est mauvais. Il y a peu de chances.