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Qui n’a pas vu Pretty Woman ? Le film qui a transformé Julia Roberts en petite fiancée de l’Amérique, conte de fées moderne multirediffusé à la télévision et qui a donné une nouvelle jeunesse à la chanson éponyme de Roy Orbison ? Avec des recettes mondiales de plus de 460 millions de dollars, le film de Garry Marshall fut l’un des plus gros succès de l’année 1990, grâce à la simplicité de son sujet -une prostituée de Beverly Hills fait découvrir l’amour et le Sens de la Vie à un riche homme d’affaires- et au glamour de ses deux interprètes, Julia Roberts, donc, et Richard Gere. A tel point que Just Married (ou presque) se permit de rééditer le succès du couple Gere/Roberts en 1999, toujours pour Garry Marshall...Vingt-deux ans plus tard, Richard Gere vide son sac. Dans une interview publiée par le magazine Woman’s Day, Gere n’y va pas par quatre chemins : Pretty Woman est le film qu’il aime le moins dans sa filmographie. "On n’arrête pas de me parler de ce film, mais je l’ai complètement oublié. C’était une comédie romantique stupide." Gere va même plus loin en déclarant qu’Edward Lewis, son personnage de play-boy richissime dans le film, glorifiait la rapacité des financiers de Wall Street et a ainsi contribué à la crise économique. "Le film montrait ces types de manière très positive, une grosse erreur", explique Gere. "Heureusement, aujourd’hui, on se méfie d’eux".Rappelons que Richard Gere, Golden Globe du meilleur acteur pour Chicago (2002)., est un bouddhiste pratiquant, fervent supporter du Dalaï-Lama (Gere est interdit de séjour en Chine). Il s’investit dans des causes humanitaires comme la prévention du SIDA et s’est publiquement exprimé contre la guerre en Irak. Rien de surprenant, donc, à son analyse rétrospective de la vision politico-économique de Pretty Woman.