Woody Allen revient sur sa relation houleuse avec l’industrie cinématographique
ABACA

“Le romantisme autour du cinéma a disparu”, considère le réalisateur, qui revient sur sa relation houleuse avec l’industrie cinématographique dans une récente interview.

Il le disait déjà l'année dernière, alors que Coup de Chance, son cinquantième long-métrage à revoir ce soir sur Canal +, était présenté à Venise : Woody Allen est dépité par l’industrie du film. Poursuivi par les controverses et autres scandales sexuels depuis quelques années, le réalisateur peine à trouver les financements nécessaires à la production de ses longs-métrages, mais aussi des distributeurs, acteurs primordiaux de la vie d'un film.

Dans une récente interview accordée à Air Mail et rapportée par IndieWire, le cinéaste de quatre-vingt-huit ans revient sur une lassitude grandissante face aux obstacles qui se mettent sur la route de ses films : 

"Le fait que je sois distribué ici [aux Etats-Unis, ndlr] ou non n'a pas d'importance pour moi, déclare Allen. Une fois que j’ai fait le film, je ne le suis plus. La distribution n'est plus ce qu'elle était. Aujourd'hui, la distribution, c'est deux semaines dans un cinéma... Et puis c'est tout. Annie Hall est resté un peu plus d'un an dans les salles de cinéma de New York. Il restait dans un cinéma pendant six ou sept mois, puis quelqu'un le récupérait et il restait encore quelques mois. L'ensemble du secteur a changé, et pas de manière attrayante. Le romantisme du cinéma a disparu."

La retraite pour Woody Allen ? Son 50e film risque fort d'être son dernier

Nostalgique d’une époque qui a vu ses plus grands succès distribués en masse (comme Manhattan, Stardust Memories, Radio Days ou encore La Rose pourpre du Caire), le réalisateur ne s’arrête pas là. Après l’échec de Coup de Chance, sorti l’année dernière, il pourrait arrêter les frais. Lorsqu’on lui demande s’il pourrait replonger dans un nouveau projet, Woody Allen répond : 

"Je ne sais pas encore ce qu'il en est. Je ne veux pas avoir à aller collecter des fonds. Je trouve cela pénible. Mais si quelqu'un se présente et appelle pour dire qu'il veut soutenir le film, alors j'y réfléchirai sérieusement... Je n'aurais probablement pas la volonté de dire non, parce que j'ai tellement d'idées.”

Woody Allen revient sur sa relation houleuse avec l’industrie cinématographique
Park Circus France/Alamy Stock Photo

D’autant plus que l’artiste quatre fois oscarisé, plus auteur de réalisateur, ne porte pas toutes les tâches qui incombe aux cinéastes dans son coeur. Il n’est pas le seul, par ailleurs, à être de cet avis. George Lucas, par exemple, n’est pas féru des tournages, ni de l’écriture des dialogues. Cependant, cet aspect pèserait dans la balance d’une potentielle retraite de Woody Allen, ou en tout cas, ne l'encourage pas à continuer :

"Il y a beaucoup de réalisateurs qui aiment tout ce qui touche à la réalisation de films, au choix des costumes et au travail avec les acteurs, confie-t-il. Je n'ai jamais aimé tout cela.”

Voici notre critique de Coup de chance, à revoir ce soir à la télévision :

Coup de chance : Woody Allen déçoit [critique]