Mathieu Kassovitz
ABACA PRESS

« Faut pas mettre tout le monde dans le même panier », affirme le réalisateur dans une interview pour Paris Match.

Ce n’est pas une surprise : Mathieu Kassovitz n’a pas la langue dans sa poche. Connu pour ses prises de paroles tranchantes et assumées, le réalisateur n’hésite pas à dire le fond de sa pensée en interview ou sur les réseaux sociaux, quitte à parfois s’attirer des ennuis. Dernièrement, c’est dans les colonnes de Paris Match que le réalisateur a laissé libre cours à son franc-parler, alors qu’il venait faire la promotion de la cinquième saison de la série Le bureau des Légendes sur Canal +. Le cinéaste, qui s’est montré plutôt sobre lors de son discours pour la remise du prix de la Meilleure actrice aux César le 28 février dernier, est revenu sur la polémique entourant le sacre de Roman Polanski. 

"Je suis outré par ce qu'il a fait à l'époque. J'ai une petite fille…, affirme d’emblée le réalisateur de La Haine, en référence au viol du metteur en scène sur une jeune fille de 13 ans en 1977. Mais je trouve que c'est la mauvaise victime de ce mouvement (#MeToo) et que ce n'est pas bien de le prendre pour cible. Il a fait des conneries, il s'est mal comporté et il s'est mal exprimé après. D'accord. Mais il y a des gens qui méritent vraiment, et c'est sur eux qu'il faut se concentrer. Klaus Barbie, O.K., tu t'acharnes sur lui jusqu'au bout. Polanski, j'ai vraiment du mal. Faut pas mettre tout le monde dans le même panier."

Canal + va diffuser les 4 saisons du Bureau des Légendes en clair

"Il y a des choses légitimes sur lesquelles on est tous d’accord, poursuit-il. Il y a des hommes qui sont des porcs et qui font beaucoup de mal autour d'eux. On le subit, nous aussi, dans nos interactions, qui sont désormais faussées par ces quelques connards : ça rend toute discussion très difficile." Mathieu Kassovitz en a profité pour mettre les choses au clair au sujet de son discours des César : "J'ai dit aux César : 'J'espère qu'on va continuer à se séduire les uns les autres', et j'ai vu des gens qui commençaient en disant 'séduction = viol', ça va trop loin... J'ai commencé à m'exprimer dans un pays qui n'était pas politiquement correct. On avait le droit de se poser des questions. On avait le droit de ne pas être d'accord, d'aller à l'encontre d'un système. Aujourd'hui, on ne peut plus."