Twentieth Century Fox

Pas mal ce "Star Wars n°2" !

A l'occasion de la diffusion de L'Empire contre-attaque, ce mardi 9 janvier sur TF1, retour sur la réception du film par Première en 1980.

1980. Malgré l’immense succès d’Un Nouvel espoir (qu’on appelait alors La Guerre des étoiles) trois ans plus tôt, le second volet de la saga Star Wars est un semi-événement pour Première. Dans le numéro d’août 1980, qui coïncide avec la sortie française du film, ce n’est d’ailleurs pas L’Empire contre-attaque qui est en couverture, mais Romy Schneider pour son rôle dans La Banquière de Francis Girod. Une accroche promet tout de même de découvrir "tous les secrets de Star Wars n°2" à l’intérieur du magazine.

40 ans de blockbusters hollywoodiens : L’Empire contre-attaque (1980)

A l’intérieur du dossier, en réalité très succinct, la particularité du décompte des épisodes de Star Wars et l’avenir de la saga était expliqués ainsi :

"Episode 5 ? C’est ce qu’indique le générique de cette nouvelle Guerre des étoiles. En effet, le premier Star Wars était l’épisode 4 et l’épisode 6 (la suite de L’Empire contre-attaque, donc) sera tourné dans dix-huit mois. Puis, George Lucas mettra en chantier les épisodes 1, 2 et 3 de la série où nous verrons Luke enfant. Ensuite, ce sera autour des épisodes 7, 8 et 9. Les derniers. Ouf ! Parti comme il est, George Lucas en a au moins pour vingt ans !"

Quand Chewbacca parlait anglais dans L'Empire contre-attaque

Mais revenons à la critique, signée Georges Cohen, qui est à remettre dans le contexte de l’époque : grand succès populaire basé sur un genre (la SF tendance space opera) pas très noble, Star Wars était encore une étrangeté pour les cinéphiles des années 70-80, qui l'accueillaient avec un mélange d’amusement et de circonspection :

"Encore produit par George Lucas, mais confié à Irvin Kerschner pour la réalisation, cette fausse suite de Star Wars est à notre sens meilleure que la première mouture : les auteurs ont bien compris qu’ils ne peuvent déjà plus nous épater par tout le côté "technologie lourde", toutes ces machines monumentales qui se baladent dans l’espace ; ils ont donc, dans L’Empire contre-attaque, développé l’aspect humain, psychologique et humoristique (avec un nouveau personnage, le Yoda, vieux sage joué par une super-marionnette au regard tendre et mouillé !).

En gros, l’histoire est la même – c’est le combat des forces du Bien contre la force du Mal – mais ce film-ci vit et respire mieux en quelque sorte, avec une alternance de temps forts et de moments de réflexion, là où le premier Star Wars s’essoufflait dans des courses-poursuites dénuées d’intérêt (sauf pour les 8-10 ans !). Cela dit, L’Empire contre-attaque est encore bourré de trouvailles au niveau des trucages et des décors. Sur la fin seulement, quelques scènes répétitives et fastidieuses – vous savez, du genre tout le monde se tire dessus en fuyant dans des couloirs interminables, un peu comme dans les James Bond où on ne sait jamais comment se dépêtrer pour arriver jusqu’au dénouement !

Mais oubliez ça : Star Wars n°2, c’est une très bonne adresse !